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Ultime rendez-vous ce 13 décembre : Félix Tshisekedi appelé à convaincre

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Ce 13 décembre 2021, le président de la République Félix Antoine
Tshisekedi Tshilombo a un rendez-vous avec la nation. Il va se plier
pour la troisième fois depuis son avènement au pouvoir le 24 janvier
2019 à l’exercice annuel du discours sur l’état de la Nation devant
les députés nationaux et les sénateurs réunis. Par devers eux, le
peuple congolais. À la fois état des lieux de l’année écoulée et
projections sur l’année à venir, ce discours permet de faire, d’une
part, le point sur la situation politique, sécuritaire, économique,
sociale et financière du pays, voire diplomatique, et, d’autre part,
de réaffirmer ses objectifs, de réaliser quelques grandes annonces
pour les prochains mois.
Bref, pour les deux années qui restent de son mandat. Si cette
occurrence, qui est un moment de ritualisation du politique selon le
politologue Philippe Poirier, va permettre de rassembler davantage la
majorité et de publiciser son action, en revanche, elle doit être,
pour l’opposition, bien que l’on soit encore loin du compte, une
occasion d’avoir une vision d’ensemble de la politique du Gouvernement
afin de jouer son rôle constitutionnel pour la vitalité de la
démocratie et l’amélioration de la gouvernance en RDC. C’est aussi
une circonstance d’information et d’éclairage pour le corps
diplomatique, ainsi que les opérateurs économiques qui peuvent y
trouver un intérêt. Le discours sur l’état de la nation est un moment
très ultime.
Encore une fois, le président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo va
proclamer sa profession de foi. Ceci aux fins de consolider les liens
de solidarité entre les Congolais pour un meilleur vivre ensemble dans
l’espoir de bâtir un Etat moderne au centre de l’Afrique, un Etat
pacifique, démocratique, de droit, un Etat où chaque institution joue
son rôle dans le cadre de la séparation des pouvoirs, un Etat
caractérisé par une gouvernance qui place les besoins de ses filles et
de ses fils au centre de ses préoccupations, un Etat à même d’assumer
sa vocation africaine et internationale et soucieux de retrouver la
gâchette du revolver de Frantz Fanon pour signer le décollage du
continent. Le moment est d’autant plus ultime qu’il inaugure l’année
2022, année charnière de la mandature du président Félix Antoine
Tshisekedi Tshilombo, qui va nous conduire sûrement à 2023 avec, in
fine, les élections générales de 2023, dont la présidentielle. Les
résultats de cette dernière vont, soit, signer une deuxième alternance
pacifique du pouvoir, soit, inscrire le pays dans la continuité du
présent régime, dont le premier mandat est, somme toute, une
transition, caractérisée par beaucoup de pesanteurs qui n’ont pas
permis le décollage réel de la RDC.
Si, l’an passé, après que 2020 ait été proclamé année des actions, le
discours avait porté principalement sur le déboulonnement du système
Kabila qui a signé la fin de la coalition FCC-CACH et la pandémie du
coronavirus, la version 2021 devrait être fortement orientée vers la
sortie de crise à l’Est, la lueur sur le plan économique et financier,
dont la pandémie de Covid-19 demeure toujours le tendon d’Achille en
ce qu’elle a mis à rude épreuve la fragile économie nationale qui
continue à être rongée par un véritable cancer, la corruption. Et ce,
sous les yeux d’une justice de plus en plus laxiste, voire complice.
Le président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo est de plus attendu
sur la mesure phare de son quinquennat, la gratuité de l’enseignement,
qui balbutie, le social de la population qui dégringole et qui
s’inscrit à l’opposé de toutes les notes positives lui attribuées par
des institutions internationales, dont le FMI, les mesures
d’encadrement de la taxe RAM, l’organisation des élections avec une
CENI qui est loin de fédérer toutes les parties prenantes, les
retombées diplomatiques de ses multiples voyages à l’étranger qui
agacent une partie de l’opinion, voire son avènement à la tête de
l’Union africaine dont le mandat se termine en février 2022.

Entre attentes, promesses et perspectives

Exercice très classique, ce discours peut contenir des engagements
concrets, chiffrables, tout comme il peut se décliner en une
succession d’effets d’annonce. Mais, le président Félix Antoine
Tshisekedi Tshilombo n’est pas à sa première année de pouvoir, il
inaugure par cette messe sa quatrième année de pouvoir. Il connaît
donc les attentes des Congolais auxquels il a fait des promesses
depuis la campagne électorale et dont les différents programmes
gouvernementaux devaient être la traduction. La pesanteur constituée
par le FCC pendant les deux premières années de son mandat, même si
elle a eu des répercussions négatives sur la marche du pays, ne doit
pas servir d’alibi pour se débiner devant ses responsabilités dans la
direction du pays. Quelles sont les promesses tenues, ne fut-ce qu’en
2021 ? C’est en 2021 que la ceinture institutionnelle protectrice de
l’ancien président de la République a été démantelée avec maestria à
la suite de l’éjection, tour à tour, de la présidente de l’Assemblée
nationale Jeanine Mabunda Lioko, du Premier ministre Sylvestre Ilunga
Ilunkamba et du président du Sénat Alexis Thambwe Mwamba, remplacés
respectivement par Christophe Mboso, Jean-Michel Sama Lukonde, et
Modeste Bahati Lukwebo. Le nouveau décor s’est achevé avec la
propulsion du célèbre avocat Dieudonné Kaluba à la tête de la Cour
Constitutionnelle et le dévolu jeté sur Mme Kabedi Malangu comme
Gouverneure de la Banque Centrale du Congo, poussant ainsi à la porte
Déogracias Mutombo.
C’est donc un Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo qui se présente
devant le Congrès avec les pleins pouvoirs, en véritable Garant de la
Nation et de fonctionnement des institutions de la République,
Commandant suprême des FARDC et de la Police, et Magistrat suprême. Il
est donc sur le fil du rasoir. On attend donc de lui du concret, du
pragmatique, de l’espoir et non un chapelet d’intentions. Et les
perspectives doivent s’inscrire dans le cadre de quelques axes
vivement prioritaires sur le plan politique et sécuritaire, économique
et financier, social et diplomatique ; considérés comme moteurs avec
effets d’entrainement dans les autres domaines. Après 60 ans de gâchis
d’indépendance, de déconstruction du pays, de sa désétatisation et sa
dénationalisation, avec in fine l’auto balkanisation, ce pays ne peut
être redressé au bout d’un mandant. Néanmoins, l’on peut poser les
jalons de sa reconstruction avec l’espoir de les consolider au cours
d’un deuxième mandat, constituant ainsi la rampe pour sa mise sur
l’orbite du développement.
Que va dire concrètement le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo ?

1°. Sur le plan politique et sécuritaire

Avec la situation de l’Est du pays en proie il y a plus de deux
décennies à des attaques meurtrières et aux razzias récurrentes d’une
multitude de groupes armés au sein desquels se trouvent des
terroristes islamistes (les ADF), doublée d’une crise politique sur
fond d’un déficit de légitimité dû aux irrégularités qui caractérisent
le processus électoral depuis 2006, le président Félix Antoine
Tshisekedi Tshilombo a pour tâche principale de sauvegarder la
cohésion nationale et de coudre l’unité nationale. À travers l’état de
siège décrété au Nord-Kivu et en Ituri, la voie de la force, utilisée
pour venir à bout de l’insécurité qui y sème depuis des lustres,
semble être indiquée. A ses limites dues principalement à la
sociologie des FARDC, constituée d’un amalgame des forces militaires
d’origines diverses, y compris des forces militaires ennemies qui y
avaient été brassées et mixées par vagues successives, il vient d’être
suppléé la mutualisation des forces entre Kinshasa et Kampala pour
éradiquer en RDC le phénomène ADF qui constitue également une menace
pour l’Ouganda, dont le noyau de base est constitué des ressortissants
de ce pays. C’est peut-être cela la requalification de l’état de siège
tant attendue.
Quoi que soutenue par la quasi-majorité des députés nationaux
originaires du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, la venue des militaires
ougandais est acceptée du bout de lèvres par les Congolais. Ils ont
encore frais en mémoire la guerre que les armées ougandaises et
rwandaises s’étaient livrées en pleine ville de Kisangani et dont les
stigmates existent jusqu’à ce jour. Kampala a été même condamné par la
Cour Internationale de Justice de la Haye au paiement de USD 10
milliards pour pillages des richesses congolaises. Mais, la RDC se
refuse, depuis Joseph Kabila, d’ouvrir ce dossier. Bien au contraire,
des nouveaux accords sur le plan économique sont signés entre les deux
pays.C’est donc un pari très risqué qu’a pris le président Félix
Antoine Tshisekedi Tshilombo. Rien ne garantit que l’Ouganda ne va pas
jouer à la même partition. Cette fois avec l’aval officiel de
Kinshasa. Le chef de l’Etat est appelé à rassurer le peuple congolais
que l’histoire n’est pas en train se de reproduire et que le contexte
n’est plus le même tant sur le plan national qu’international. Peut-on
alors considérer comme garantie sur le plan international la Directive
signée dans les mêmes circonstances de temps entre les FARDC et la
MONUSCO aux fins des opérations conjointes à l’Est ? Difficile à dire.
De toutes les façons, le problème se pose fondamentalement en termes
de réformes des FARDC, de la Police nationale, ainsi que des services
de renseignements aussi bien civil que militaire. La gouvernance de
cette armée pose problème, car gangrenée par la corruption et
l’affairisme des officiers qui se rendent même coupables des actes de
haute trahison, notamment en détournant la ration des militaires, les
armes et minutions. Outre la question sécuritaire, les élections
constituent l’autre épineux problème ; leur but ne se limitant pas
seulement à renouveler la classe dirigeante, mais aussi à la doter
d’une légitimité sans faille qui conduit à l’acceptation non
controversée de l’autorité publique par les populations. Donc, un
travail d’Hercule attend la CENI qui doit s’investir pour fédérer
toutes parties prenantes aux élections. Des signaux sont donc attendus
de la Centrale électorale pour signer le démarrage effectif du
processus électoral. Un calendrier électoral vaut son pesant d’or en
ce qu’il permettrait, de manière chronologique, à projeter les actions
à mener pour éviter tout glissement.
Le Gouvernement est tenu lui aussi à concrétiser ses intentions à
l’endroit de la CENI, en lui allouant des fonds nécessaires, et cela à
temps, de façon à lui permettre de bien agencer les différentes
séquences devant amener le pays à la tenue proprement dite des
élections. La CENI a besoin aussi d’une embellie sur le plan
diplomatique en perspective de l’assistance internationale. La
politique d’ouverture, dont le président Félix Antoine Tshisekedi
Tshilombo s’est fait champion, a porté ses fruits. Elle a permis au
pays de regagner le juron de la diplomatie internationale. Ce qui est
bénéfique pour le pays en général, et en particulier pour la CENI. Son
avènement à la tête de l’Union Africaine s’est révélé aussi de grande
utilité. La voix de la RDC a été portée davantage haut. Même si le
rôle de la CENI était renforcé, la RDC n’aura pas suffisamment avancé
sur la voie de l’organisation des bonnes élections tant que
l’assainissement du paysage partisan ne sera pas assaini. En effet, si
la démocratie était mesurable par le nombre de partis politiques, la
RDC serait le plus grand pays démocratique du monde, de par le nombre
exponentiel des partis politiques qu’elle regorge. Mais, la réalité
est tout autre. Non seulement que ce prosélytisme des partis
politiques n’est pas la symbolique du développement du pluralisme
politique et d’une avancée réelle de l’ordre démocratique, mais aussi,
il complique, par exemple, les contentieux électoraux. Ceci du fait
que, comme le dit si bien Evariste Boshab, « les partis politiques
congolais sont des boutiques privées dont les propriétaires
recherchent avant tout la manifestation du lucre par la surenchère de
tous genres ». Mais curieusement, que ce soit lui, autant que ses
prédécesseurs et ses successeurs, personne ne pense jamais à réformer
les choses en cette matière, ne fut-ce qu’en appliquant la loi sur
l’organisation et fonctionnement des partis politiques. La loi
électorale doit être absolument corsée afin d’éviter certains
désagréments.

2°. Sur le plan de l’État de droit et de l’affermissement de la démocratie

Après quelques pas appréciés par d’aucuns dans l’administration de la
justice, l’impression est telle que le pays est en train de faire un
bond en arrière sur l’instauration d’un Etat de droit. A temps et à
contretemps, les récentes libérations enregistrées, surtout des
personnages accusés de détournements des deniers publics, de
corruption, de blanchiment d’argent et d’abus d’autorité, laissent les
gens perplexes et dénotent d’un certain laxisme dans les rouages de la
magistrature. L’on jongle ainsi, sous l’effet de trafics d’influence,
voire de la corruption, avec des lois taillées sur mesure autrefois
pour protéger le prince et sa cour, pour déboucher sur des décisions
judiciaires aux antipodes de la morale et de l’éthique. De la sorte,
certaines personnes devant répondre de leurs responsabilités devant la
loi sont dans une situation des «protégés».
Même s’il y a évidence des faits leur reprochés, elles ne peuvent pas
être jugées parce qu’on l’a voulu ainsi. Le goût amer que les gens
ressentent de la justice fait que mêmes les révélations rocambolesques
faites dans le cadre, par exemple, de l’enquête pointilleuse
intitulée «Congo Hod-up) et du procès Chebeya, sont tournées en
dérision dans l’opinion. En sa qualité de Magistrat suprême, le
président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo est interpellé. Il doit
agir et indiquer la direction. Certes, il a placé quasiment des hommes
nouveaux à la tête des organismes judiciaires, mais la pratique révèle
que le problème est plus profond. Il n’est pas lié seulement aux
hommes, incapables de se dépouiller des mauvaises habitudes acquises
depuis des lustres, mais aussi aux structures et à leur
fonctionnement. Une réforme profonde de la magistrature est
nécessaire, si on veut réellement élever la nation congolaise. En
attendant, des mesures conservatoires doivent être rapidement prises.
La responsabilité des parlementaires est aussi entière dans
l’administration au rabais de la justice et l’avènement d’un Etat
réellement de droit et démocratique. L’indépendance du Parlement est
sapée au point qu’il s’est dévoyé en tant qu’institution pivot et de
contrepoids, comme consacré dans la Constitution. En suite, les
députés et sénateurs ont poussé à l’extrême leur impudence au point de
convertir des mécanismes de contrôle parlementaires en instruments de
marchandage pour créer des occasions de corruption.
Complaisants, ils se protègent mutuellement en faisant des calculs
sur la levée de leurs immunités, rendant ainsi certains d’entre eux
non justiciables. Garant du bon fonctionnement des institutions, le
président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, sans pour autant
compromettre le principe de séparation de pouvoir, est donc appelé à
sensibiliser le Parlement afin qu’il joue réellement son double rôle
de voter les lois et de contrôler le Gouvernement. Outil par
excellence de contrôle, la Cour des Comptes doit être mise en branle,
de façon à compléter l’action de l’IGF et celle timide des Cours et
tribunaux. Qu’est-ce qui empêche la prestation de serment de ses
magistrats de la Cour des Comptes depuis trois ans ? La mise en place
d’un Parquet financier va amplifier également le rôle des instruments
précités pour mener une lutte implacable contre la corruption qui a la
peau dure et qui prive le pays de dizaines de milliards de USD chaque
année.

3°. Sur le plan économique, financier et social
Des efforts sont, certes, menés sur le plan économique et financier.
Ce qui vaut au Gouvernement des encouragements de la part de certains
bailleurs de fonds tel le FMI. Mais, il reste que, faute de
diversification de l’économie, la croissance est portée
essentiellement par le secteur minier qui est loin d’être assaini.
Ainsi, la fraude a encore bien de jours devant elle, tout comme la
révisitation de certains contrats miniers traîne le pied. Ce qui
empêche l’Etat de maximiser ses recettes.Malgré une certaine embellie
dont on aperçoit la lueur, même s’il reste à évaluer les apports en
capitaux de différents organismes internationaux et pays qui ont
justifié nombreux voyages du président Félix Antoine Tshisekedi
Tshilombo à l’étranger, l’assiette du Congolais moyen sonne creux. Son
pouvoir d’achat décline au point qu’il lui est difficile de faire face
aux besoins sociaux de base et nouer les deux bouts du mois.
Assurément, le Covid-19 a mis à rude épreuve la fragile économie
congolaise, dominée à 80 % par l’informel, en l’asséchant de certaines
ressources, mais il ne reste pas la seule cause de la conjoncture
difficile que traverse le pays. Encore une fois, la corruption a droit
au chapitre. D’où la lutte, tous azimuts, qui doit être menée contre
ce fléau. La mesure phare du Gouvernement sur le plan social est la
gratuité de l’enseignement qui semble battre de l’aile.
Une évaluation s’impose donc en vue de la recadrer et d’en élaborer
une feuille de route réaliste afin de doter le ministère attitré de la
politique de ses moyens. Donc, toutes les grèves observées dans le
secteur d’éducation, sur lesquelles se sont greffées des motivations
politiques, auraient dû être évitées. D’autres questions valent la
peine. C’est notamment la question de l’instabilité qui caractérise
les institutions provinciales avec les assemblées et les exécutifs
provinciaux qui sont permanemment en guerre. Ce qui empêche ces
entités décentralisées de s’occuper réellement des problèmes qui se
posent à la base. Jusque-là, les différents ministres de l’Intérieur
s’y appliquent, mais sans succès. Il est aussi de la responsabilité du
président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo de s’investir pour
arriver à normaliser la vie dans ces institutions, de manière répondre
à la mission pour laquelle elles ont été créées.
Autrement dit, le développement prôné à partir des territoires sera
un vœu pieux. La conférence des Gouverneurs, sans être une instance de
décisions, n’est pas moins un outil pour tenter de répondre à
certaines questions éventuelles, créer un climat de confiance et de
collaboration entre les institutions au niveau national et provincial.
Depuis l’avènement au pouvoir du sociétaire de l’UDPS, elle est un vœu
pieux. La taxe RAM importe d’être évoquée, parce que suscitant des
récriminations jusqu’à ce jour. Le problème n’est pas d’expliquer ,le
bien-fondé de son existence, mais de clamer son importance et
d’édicter des mesures pour son encadrement.

Enfin, une équipe commando pour le président en perspective de 2023
A plus d’égards, ce discours sur l’état de la nation va se confondre
à un discours-bilan des trois ans de pouvoir de Félix Antoine
Tshisekedi Tshilombo. Il va lui servir d’entrer en campagne, bien que
prématurément. Déjà, lors de son séjour à l’Est du pays au mois de
juillet dernier, il n’avait pas caché son intention de rempiler en
2023. A l’instar de son homologue français Emmanuel Macron il y a une
année pour préparer la campagne de 2023, le président congolais est
tenu à faire appel au Palais de la Nation à une équipe commando,
chargée de fournir des résultats, d’améliorer la lisibilité et le
récit de l’action publique et de préparer la campagne de 2023. En
d’autres termes, il s’agit de nettoyer les écuries d’Augias et de
s’entourer des collaborateurs et non des amis. Dans la mesure où
l’affairisme, de la plupart de ceux qu’il a appelés auprès de lui afin
de l’accompagner dans la lourde et exaltante tâche lui confiée par la
nation, monte d’un cran chaque jour. Des vidéos de leurs scandales
sont légion sur les réseaux sociaux. Ceci au point que le président
Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo se retrouve seul dans la quête de
l’idéal prôné par son défunt père et son parti, à savoir «le peuple
d’abord». D’autre part, son parti doit être redynamisé sans délai pour
se mettre en ordre de bataille. Certainement, beaucoup de choses sont
en train d’être faites par le président Félix Antoine Tshisekedi
Tshilombo. Mais, elles restent entre les quatre murs ou ignorées des
populations, faute de stratégies adéquates de communication. Depuis
Vital Kamerhe, les services de presse et communication ont comme du
plomb dans l’aile.Pour plus d’efficacité de l’action de l’exécutif, ce
coup de balai, vivement souhaité autour du chef de l’Etat, va bien
rimer avec un réaménagement technique de l’équipe gouvernementale. Ce
serait un signal fort. Le changement des responsables à la tête de
l’ANR en est-il un signe annonciateur ?

Moïse Musangana/le phare


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Mimy Monga Numbi ( DG ONAPAC) : « La mafia fait perdre à l’Etat congolais plus de 120 millions USD annuellement ! »

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A travers une interview exclusive, la Directrice Générale de l’Office National des Produits Agricoles du Congo (ONAPAC), Madame Mimy Monga Numbi, fait des révélations troublantes et révoltantes auxquelles le Président de la République, Félix Tshisekedi et la nouvelle Première Ministre Judith Suminwa devraient s’interesser. Selon la dirigeante de ce qui se dénommait autrefois Office Zaïrois du Café (OZACAF), un cartel à démanteler cherche à achever cet établissement public : une véritable mafia qui fait perdre au pays annuellement plus de 120 millions de dollars américains.

A sa prise de fonction, il y a plus ou moins huit mois, Mimy Monga affirme avoir trouvé des arriérés de salaires du personnel de deux cents mois et une situation sociale catastrophique. Aucune prise en charge du personel par le budget annexe. Pire encore, une spoliation du patrimoine et des concessions avec risque de spoliation.

Nonobstant des menaces, le duo féminin Mimy Monga Numbi (DG) et Berthe Kenedi Issakong (DGA) se dit décidé à accomplir fidèlement les missions lui assignées. Ce comité de gestion a realisé une prouesse jamais égalée en faisant passer, à l’intervalle de trois mois, le cacao destiné à l’exportation controlé par l’Onapac de 6.000 tonnes par an à 56.000 tonnes, un record jamais egalé dans l’histoire du pays. Faisant ainsi gagner plus de 131 millions au pays.

Le traitement salarial du personnel est passé du 1er pallier au pallier supérieur, le transport améliorée, la situation de prise en charge de retraités a la CNSS se décantant, etc.

Plusieurs réalisations dans les secteurs commencent à être visibles, pourtant elles ne gèrent qu’avec 1,4 % de redevances sur prestations contrairement à leurs prédécesseurs qui etaient à 9%, 4% et 2%.

La guerre contre la fraude est leur cheval de bataille et leurs vies seraient en danger. Ci-dessous, l’intégralité de cet entretien inédit qu’on qualifierait de « scoop » dans le jargon journalistique. No comment !

James Mpunga Yende : Madame la Directrice Générale, voudriez-vous brosser votre portrait en quelques mots pour nos nombreux lecteurs ?

Mimy Monga Numbi : Madame Mimy MONGA NUMBI, Directeur Général de l’ONAPAC, est Licenciée en Droit et Avocate. Elle est passée par l’Ambassade de Tanzanie, le PNUD et le Cabinet du Ministre National de l’Industrie comme Conseillère avant dêtre nommée DG de l’ONAPAC.

JMY : Quel état des lieux avez-vous fait lorsque que vous avez succédé à Monsieur Guy Bompate ?

MMN : L’état des lieux que nous avons dressé lors de notre prise des fonctions en Août 2023 à la tête de l’Office National des Produits Agricoles du Congo, ONAPAC en sigle, nous a donné un tableau catastrophique. Car malgré l’aliénation d’une partie du patrimoine de cet Office à Kinshasa et à l’intérieur du pays, nous l’avons trouvé avec :

– 200 mois darriérés des salaires ;

– Des conflits intenses avec la FEC, les opérateurs économiques, réduisant sensiblement le volume des exportations sous contrôle de l’ONAPAC ;

– Les travailleurs démotivés et en conflit entre eux, alignés par camp ;

– Le paiement d’un SMIG de 1.680 FC, c’est-à-dire en dessous du premier pallier qui est fixé à 1.730 FC ;

– Les bureaux dans des états de délabrement très avancés ;

– Des bâtiments sans sanitaires pour les agents ;

– Une polyclinique non alimentée en produits de première nécessité pour les soins médicaux ; etc.

Les secteurs et sous-secteurs en désarroi et nécessitant un appui logistique de taille.

JMY : Pourquoi y a-t-il conflit ou « guerre ouverte » entre le tandem Mimy Monga (DG) Kenedi Issakong (DGA) contre le PCA Mukengeshayi ?

MMN : Monsieur le journaliste, il n’y a aucun conflit entre le DG, DGA et le Président du Conseil d’Administration. Il n’existe aucun conflit entre le comité de gestion et le PCA. Nous travaillons en parfaite harmonie.

JMY : Certains disent que ce qui divise le comité de gestion c’est l’affaire ESKO Kivu, le créancier qui doit 6 millions de dollars à l’ONAPAC. De quoi s’agit-il ?

MMN : Comme je vous l’ai déjà dit précédemment, le Comité de gestion n’est pas divisé et ne le sera certainement pas dans l’avenir. ESKO KIVU est notre partenaire d’affaires au même titre que les autres opérateurs économiques. Ainsi, dans le souci d’accompagner la matérialisation de la vision du chef de l’Etat, S.E. Mr Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO, qui prône « la revanche du sol sur le sous-sol », nous avons levé loption de préconiser le dialogue pour l’intérêt de toutes les parties. C’est dans cette optique qu’une commission sera mise en place pour examiner et traiter la question relative à cette créance dont vous faites allusion, conformément à l’article 5 du Protocole d’Accord signé entre ONAPAC et ESKO KIVU. Et il n’y a rien dautres !

JMY : Pourquoi Mesdames la DG et la DGA sont allées, avec la bénédiction du ministre de tutelle sortant, négocier avec ESKO Kivu en Ouganda ?

MMN : Il a plu au Gouvernement, par le truchement du Ministre tutelle, de l’Agriculture d’initier des négociations sur les créances qui opposaient ONAPAC à ESKO KIVU, un opérateur du secteur cacao et vanille à Beni, dans le souci d’améliorer le climat des affaires.

Cette approche a été saluée par les Directeurs centraux de l’ONAPAC et a permis d’améliorer les recettes tant de l’Office que des autres services du pays.

Avant notre arrivée, l’Office ne contrôlait que 6.000 tonnes de cacao destinées à l’exportation. Après cette démarche, en trois mois seulement, nous sommes passés de 6.000 à 56.000 Tonnes, un record jamais atteint dans l’histoire des exportations du cacao contrôlé par l’ONAPAC.

Par conséquent, ce boom des exportations a fait gagner au trésor public 131 millions de dollars américains du seul produit cacao. Aussi par effet d’entrainement, nous avons connu le retour des plusieurs opérateurs économiques vers l’ONAPAC, en l’occurrence MILUNA de GBAKA, CAP CONGO et tant d’autres qui sétaient rebellés contre l’ONAPAC.

Toutefois, pour votre gouverne, les négociations se sont tenues à Béni et non en Ouganda comme le prétendent nos détracteurs.

JMY : Selon vos « détracteurs », le train de vie de Mimy Monga et Kenedi Issakong a radicalement changé dès le retour du pays de Yoweri Museveni. Qu’en dites-vous ?

MMN : Monsieur le journaliste, certaines personnes nostalgiques résistent au changement actuel et s’adaptent difficilement à ce nouveau rythme de travail. Nous assistons à une douleur d’enfantement qui va satténuer avec le temps. Notez que ceux qui avaient mis en place ce bras-de-fer avec la FEC ne désarment pas. Ils continuent à nous calomnier d’une façon ou d’une autre.

JMY : Si Jules Alingete déploie des inspecteurs de lInspection Générale des Finances (IGF) ne trouveront-ils pas des dossiers compromettants ?

MMN : Si Jules Alingete venait à l’ONAPAC, rassurez-vous qu’il sera bien orienté pour auditer sur la fraude qui sévit au Nord Kivu et Sud Kivu faisant perdre à l’État Congolais plus de 120 millions de dollars américains annuellement. C’est de la mafia !

JMY : Jusquà ce jour la paye à l’ONAPAC se fait par le vieux système « Maboko banque » et à compte-goutte et des modiques sommes alors que le comité de gestion touche des sommes faramineuses par voie bancaire. Pourquoi une telle injustice sociale ?

MMN : A l’ONAPAC, il y a le Conseil dAdministration, le Comité de gestion et le collège des Commissaires aux comptes. Mais curieusement les autres mandataires ne sont pas cités et on ne parle que du Comité de gestion. C’est pour vous dire que c’est la tête des animateurs de ce comité qui gêne partant de ses efforts contre la fraude et les antivaleurs. En ce qui concerne le « maboko banque », c’est un système que nous avons trouvé et auquel nous sommes en train de remédier en approchant plusieurs banques de la place.

Pour ce faire, nos efforts sont entrepris pour l’unification des comptes des recettes à l’interne sur les redevances de nos prestations. Pour votre information, les mandataires, cadres et agents de l’Office, dépendent tous de 1,4 % que l’ONAPAC prélève sur la valeur FOB des produits agricoles pérennes à l’exportation sous son contrôle. Leurs rémunérations ne sont pas prises en charge par le budget annexe de l’État et pour notre crédibilité vis-à-vis des banques, nous devons d’abord maitriser l’enveloppe desdites recettes.

JMY : On a eu vent qu’il y a chasse à l’homme dans le secteur de Beni après une récente publication en ligne (congoprofond.net). Cette branche de l’ONAPAC est-elle le poumon de votre établissement public ou une vache à lait qu’il faut à tout prix avoir dans sa ferme ?

MMN : Il n’y a aucun lien entre votre publication et le rappel à Kinshasa de certains de nos cadres de Beni. Ce rappel est plutôt un processus initié par la tutelle et qui remonte à très loin avant la fameuse publication. Il est vrai que le secteur de Beni constitue réellement le poumon, non seulement de l’ONAPAC, mais aussi de la République en terme des recettes non négligeables des exportations des produits agricoles pérennes qu’on y trouve dont le café, le cacao, la vanille, la papaïne, le pyrèthre, le ketsu et tant d’autres.

Cest donc parmi nos missions légitimes, nous confiées par le chef de l’État, garant de la Nation, en notre qualité de superviseur du secteur des produits agricoles pérennes, de contrôler les opérations d’exportations desdits produits en RDC. Cela étant, nous avons donc le devoir de nous intéresser sur ce qui se passe dans ce secteur en vue d’arrêter l’hémorragie de la fraude qui fait perdre à la République plus de 120 millions de dollars l’an, rien que pour le cacao !

JMY : Enfin, quels sont vos projets pour le redressement de l’ONAPAC ?

MMN : L’Onapac est l’organe technique et scientifique du Ministère de l’Agriculture, superviseur du secteur des produits pérennes destinés à l’exportation. Son rôle consiste en la promotion des produits agricoles pérennes et au développement des débouchés internes et externes.

A ce titre, la première approche est donc une forte sensibilisation des opérateurs économiques et de tous les intervenants du secteur sur l’importance et le rôle de l’ONAPAC.

Aussi, de façon claire, assurer l’encadrement de tous les paysans intervenants dans la culture des produits agricoles pérennes, le rajeunissement de plus de 100 milles hectares des plantations abandonnées, le développement des cultures pérennes dans les zones minières pour répondre à la crise de mines qui sépuisent, la sensibilisation sur la mise en place de plus de plantations de cacao, l’installation des laboratoires dans les secteurs à forte concentration de production.

Ajouter à cela le recrutement de plusieurs autres agronomes et la dotation des moyens de leurs itinérances, la sensibilisation sur la consommation locale de nos produits, la mise en valeur des concessions Onapac par la culture des produits pérennes, l’alignement des cadres et agents de l’ONAPAC au budget annexe pour leur rémunération, la mise en place de la géolocalisation pour la meilleure gestion des plantations en RDC, la création d’un centre de négoce.

Sur le plan administratif, doter l’Office d’un manuel des procédures. Mise en place de ponts bascules pour arrêter la fraude quantitative, création des brigades anti fraudes dans les zones de production.

Je vous remercie Monsieur le journaliste.

Propos recueillis par James Mpunga Yende/Free-lance

 


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