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Trafic des animaux : 32 spécimens de chimpanzés vivants, provenant du sud-est de la RDC ont été saisis au Zimbabwe

32 spécimens de chimpanzés vivants, provenant du sud-est de la RDC, ont été saisis au Zimbabwe mardi. Ils prenaient la direction de l’Afrique du Sud, rapporte la RFI.
Selon le ministère congolais de l’Environnement, quatre trafiquants, trois de nationalité congolaise et un Malawite, sont aux arrêts au Zimbabwe.
Pour l’Institut congolais pour la conservation de la nature, ICCN, ce commerce d’animaux protégés constitue une menace pour leur survie.
Des 2 millions de chimpanzés recensés dans le monde au début du XXe siècle, il n’en reste plus qu’environ 500 000, rappelle l’Union internationale pour la conservation de la nature.
Les 32 chimpanzés auraient été capturés dans une zone annexe à deux parcs, celui d’Upemba dans le Haut Lomani, et celui de Kundelungu dans le Haut Katanga, avant d’être transportés dans des caisses à bord d’un gros camion, selon l’ICCN, en direction du Zimbabwe où ils ont été découverts, selon la correspondante de RFI à Lubumbashi, Denise Maheho.
« Nous sommes totalement contre ce genre d’action, ça nous déstabilise en tant que citoyens de RDC et en tant que responsable de la conservation, s’indigne Cosmas Wilungula, directeur général de l’ICCN. Nous ne pouvons pas imaginer dans quel parc on pouvait attraper 32 chimpanzés. Ça signifie qu’il y a eu un massacre des chimpanzés. ».
Pour sa part, le Réseau Ressources Naturelles, une plateforme d’ONG, s’inquiète de l’ampleur du commerce illicite d’espèces protégées dans le pays. « C’est vrai qu’il y a un grand trafic d’espèces, même celles qui sont totalement protégées, qui traversent les frontières de la RDC ou sont tués au pays, déplore Maître Sabin Mande, responsable de cette organisation. Malheureusement nos moyens ne nous permettent pas de donner des statistiques claires et fiables. »
L’institut congolais pour la conservation de la nature a sollicité le gouvernement Zimbabwéen pour le rapatriement à Kinshasa des 32 primates et des trafiquants, afin que ces derniers soient traduits en justice.
Thierry Mfundu/CONGOPROFOND.NET
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Suspension de gratuité de la maternité à Monkole : Hermione Bolumbe tire la sonnette d’alarme et interpelle Roger Kamba

La nouvelle est tombée comme un coup de massue : le Centre hospitalier Monkole a suspendu la prise en charge gratuite de la maternité, faute de paiement du Fonds de Solidarité Santé. Une décision lourde de conséquences pour les femmes enceintes issues de milieux précaires, et qui n’a pas laissé indifférente la députée nationale Hermione Bolumbe, l’une des voix les plus engagées en matière de santé publique à l’Assemblée nationale.
Médecin de formation et à l’hôpital de Ngaliema, Bolumbe Hermione n’a cessé d’alerter sur la mauvaise gestion de la politique de gratuité de la maternité par le ministre de la Santé, Roger Kamba. Déjà en mai dernier, elle l’avait vivement interpellé lors d’une plénière parlementaire, dénonçant les failles criantes de mise en œuvre du programme pourtant lancé avec faste par le président Félix Tshisekedi en septembre 2023.
« Une politique non financée est une promesse vide. Derrière chaque facture impayée, il y a une mère, un enfant, une vie », a-t-elle lancé, visiblement émue, depuis les bancs du Palais du peuple.
Très impliquée dans les questions de santé maternelle, la députée Bolumbe avait alors dressé un tableau inquiétant : des femmes contraintes d’accoucher sans examens prénataux, des hôpitaux comme la clinique Ngaliema dépourvus de scanner, et une mortalité maternelle toujours aussi élevée, y compris dans des établissements de référence. « Même des épouses de députés, des filles de médecins meurent en accouchant », avait-elle dénoncé.
À la suite de la suspension officielle de la gratuité à l’hôpital Monkole en juin, sa réaction a été immédiate. Elle s’est insurgée contre l’inaction gouvernementale et le silence autour des engagements non tenus.
« Il n’y a pas de bon accouchement sans consultation prénatale normale. Et comment parler de gratuité quand des femmes paient encore l’échographie ? », a-t-elle martelé.
Plus qu’une élue, Hermione Bolumbe se positionne comme la voix des sans-voix. Elle réclame avec insistance les données chiffrées du ministère de la Santé sur la gestion réelle du programme et exige la transparence dans l’allocation des ressources publiques.
Dans un contexte où l’objectif de développement durable (ODD) vise moins de 100 décès pour 1 000 naissances vivantes à l’horizon 2030, sa position est claire : la santé maternelle doit redevenir une priorité nationale, non une ligne budgétaire sacrifiée.
Dorcas Mwavita/Congoprofond.net