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RDC : Le procès « Bukanga-Lonzo/Matata Ponyo » reprend le 18 avril

Suspendu depuis novembre 2023,
le procès Bukanga Lonzo, impliquant Augustin Matata Ponyo,
Grolber Christo Stephanus et
Deogratias Mutombo Nyembo,
ne reprendra pas le 18 mars comme c’était prévu. Dans une ordonnance de renvoi rendue jeudi, la
Cour constitutionnelle a ordonné
le renvoi de l’audience au 18 avril.
La plus haute juridiction du pays
a justifié ce renvoi par un « cas de
force majeure », qui n’est rien d’autre que la charge lui incombant, dans
un délai contraignant, d’examiner
la conformité à la Constitution des
règlements intérieurs des Assemblées provinciales issues des élections législatives de décembre 2023.
« Vu la charge incombant à la Cour
constitutionnelle appelée à examiner concomitamment cette cause
avec l’appréciation de la conformité
à la Constitution des Règlements intérieurs des Assemblées provinciales qui requièrent célérité avec un
délai contraignant, fait constitutifs
d’un cas de force majeur ; ordonnons le renvoi de la cause inscrite
sous RP 0002 prévue initialement le 18 mars 2024, à l’audience publique du jeudi 18 avril 2024 à 10 heures
du matin », a ordonné la haute cour.
Le procès a été suspendu en novembre 2023 afin de permettre
à Matata Ponyo, alors candidat
à la présidentielle et aux législatives nationales, de faire sa campagne électorale librement.
L’ancien Premier ministre Matata, l’homme d’affaires sud-africain
Groobler et l’ancien gouverneur
de la Banque centrale Mutombo sont poursuivis pour détournement des fonds de plus de 115
millions USD, à travers des avantages financiers indus, de surfacturations, de création de sociétés écrans, ainsi que de détournement
des procédures administratives.
Matata Ponyo et Deogratias Mutombo sont également accusés
d’avoir omis de verser 89 millions de dollars destinés à la construction du marché international de Kinshasa.
Journal La Transparence
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Quand la mode défie la loi : L’habillement provocant face au Code pénal congolais ( Par Adeodat LIKINDA, juriste)

Dans les rues de Kinshasa et d’autres villes de la RDC, une tendance vestimentaire de plus en plus audacieuse s’impose, particulièrement chez les jeunes filles. Entre mini-jupes, tenues transparentes, pantalons moulants et crop tops, le débat s’enflamme : s’agit-il d’une expression légitime de la liberté ou d’un véritable outrage public aux bonnes mœurs, réprimé par la loi congolaise ?
Le choc des cultures et des valeurs
Pays profondément attaché à ses traditions chrétiennes et coutumières, la RDC se retrouve aujourd’hui face à une jeunesse influencée par les codes de la mondialisation et des réseaux sociaux. Pour certains, s’habiller de manière “sexy” relève d’une affirmation identitaire et d’une liberté individuelle assumée. Pour d’autres, c’est le signe d’une décadence morale et une offense à l’ordre public.
Que dit la loi congolaise ?
Le Code pénal congolais, en son article 176, réprime l’outrage public aux bonnes mœurs, notamment par des actes, gestes ou comportements indécents dans les lieux publics. Bien que la loi ne définisse pas avec précision les limites de “l’indécence vestimentaire”, certains magistrats, policiers ou autorités locales s’en servent pour interpeller, avertir ou même arrêter des jeunes filles jugées provocantes.
Liberté individuelle ou norme collective ?
La Constitution congolaise garantit la liberté d’expression et de mouvement, incluant implicitement le droit de s’habiller selon ses choix. Cependant, dans une société où la moralité publique demeure très conservatrice, cette liberté entre rapidement en tension avec les sensibilités collectives.
Une ligne fragile à ne pas franchir
Les appels à un encadrement vestimentaire dans les écoles, universités, institutions publiques et lieux de culte se multiplient. Certaines structures ont déjà instauré des codes vestimentaires stricts. La difficulté demeure toutefois de déterminer jusqu’où la liberté individuelle peut aller sans heurter les valeurs sociales ?
En conclusion, l’outrage aux bonnes mœurs par l’habillement demeure une infraction en droit congolais, à la croisée de l’éthique et de la culture. Il est donc recommandé d’adopter une tenue respectueuse des sensibilités publiques, sous peine de poursuites pouvant aller jusqu’à un an d’emprisonnement.
Adeodat LIKINDA “Bulldozer” / CongoProfond.net