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RDC : F. Tshisekedi instruit le gouvernement de soutenir la formation des entrepreneurs congolais sur le marché intra-africain

Le président de la République, Félix Antoine Tshisekedi, a instruit le gouvernement d’envisager et de concrétiser, par le biais de l’Agence Nationale de Promotion des Exportations (ANAPEX), un soutien public à la formation de nos entrepreneurs sur le marché intra-africain. Il a donné cette instruction au cours de la dernière réunion ordinaire du Conseil des ministres tenue le vendredi 20 octobre, à la Cité de l’Union Africaine.
Ce soutien, précise-t-il, permettra d’accompagner les opérateurs économiques congolais afin d’exploiter les produits fabriqués en RDC vers ce vaste marché, tirer profit et participer de façon contributive au commerce intra-africain dans le cadre de la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAf).
Il sied de préciser que l’ANAPEX avait déjà procédé, le lundi 5 juin 2023 en son siège, au lancement d’une session de formation destinée à ses agents et cadres sous le thème « Comment exporter avec la ZLECAf ».
Cet atelier tenu, du 07 au 08 juin 2023, au Salon Salongo de l’Hôtel Memling à Kinshasa, a visé à outiller les participants sur les avantages que représente le marché africain pour les exportations intra africaines.
Le chef de l’État a indiqué dans la suite que ce programme concerne l’ensemble des provinces congolaises.
« Tenant compte de la position géographique de notre pays, mettant à la portée de nos opérateurs économiques, neuf (09) marchés potentiels d’exportation, il est indiqué que le programme d’encadrement et de formation vise toutes les provinces du pays », a précisé Felix Tshisekedi.
Établissement public à caractère administratif et technique créé en mars 2020, l’ANAPEX est actuellement dirigé par Mr Mike Tambwe.
Cette initiative, convient-il de rappeler, est née de la volonté du ministre du Commerce extérieur Jean-Lucien Bussa Tongba, en marge de la Table ronde Import-Export 2018 organisée à Kinshasa du 2 au 4 avril 2018.
Ses missions : Promouvoir les exportations de tous les produits congolais d’origine agricole, agro-industrielle, industrielle et artisanale; Assurer l’expansion commerciale de la RDC par l’intensification des échanges avec les économies tierces.
Exaucé Kaya/CONGOPROFOND.NET
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Affaire « Mutamba » : La justice congolaise se réveille, enfin, et gifle son propre ministre !

C’est une gifle institutionnelle, brutale et symbolique. En informant le ministre d’État en charge de la Justice, Constant Mutamba, que « la phase de l’instruction étant clôturée, sa récusation n’a plus d’effet », le Parquet général près la Cour de cassation lui signifie clairement qu’il ne peut ni ralentir, ni saboter la machine judiciaire. Même en tant que Garde des Sceaux !
Cette affaire de détournement des fonds destinés à la construction des prisons, aux allures de bras de fer entre le pouvoir judiciaire et l’un des piliers de l’Exécutif, révèle une chose essentielle : la Justice congolaise, souvent brocardée pour sa soumission au politique, ose-du moins en apparence-affirmer une once d’indépendance. Et ce n’est pas rien.
Constant Mutamba, connu pour son activisme, sa rhétorique de « rupture », et son zèle au service du régime Tshisekedi, croyait peut-être pouvoir manœuvrer dans un dossier où son nom ou son influence pourraient peser. En vain. Le ministère public lui rappelle que le temps des diversions est passé, que la procédure avance, et que la République ne saurait être prise en otage par un ministre, fût-il celui de la Justice.
Mais attention : derrière cet acte de fermeté, la méfiance reste de mise. Le système judiciaire congolais n’est pas encore guéri de ses vieux démons : instrumentalisation, règlements de comptes, et juges à la carte. La procédure en cours devra donc prouver qu’elle est animée par l’intérêt général, et non par une guerre de clans déguisée en croisade pour la vérité.
Quoi qu’il en soit, ce désaveu public infligé à Constant Mutamba entame son autorité, fragilise son image, et interroge sur la suite de sa mission au sein du gouvernement. Peut-on incarner la Justice quand on est soi-même rattrapé par elle ?
L’affaire ne fait que commencer.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET