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RDC/Elections: JED fâché contre Lamuka!

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Dans une correspondance adressée, le mardi 5 février 2019, à M. Martin Fayulu, candidat malheureux à l’élection présidentielle de décembre dernier, Journaliste en danger (JED) lui a demandé de « dénoncer publiquement les attaques contre les professionnels des médias et de prendre toutes les mesures qui s’imposent pour que pareils incidents ne puissent plus se répéter » lors de ses différents rassemblements populaires, organisés à Kinshasa et dans les provinces de la RD Congo pour revendiquer la « vérité des urnes ».

« Les meetings que vous organisez pour réclamer la « vérité des urnes » donnent lieu, depuis quelques temps, à d’inquiétantes agressions physiques à l’égard des professionnels des médias par vos militants », peut-on lire dans cette correspondance signée par Tshivis Tshivuadi, son Secrétaire général.

D’entrée de jeu, JED a tenu à attirer l’attention particulière de M. Fayulu sur la récurrence des actes de violence que subissent les journalistes et professionnels des médias dans l’exercice de leur profession lors de ses meetings. Il s’agit plus particulièrement à titre illustratif de :

Israel Mutombo, journaliste à Afrika Tv, chaîne émettant à Kinshasa, qui a été attaqué et violemment agressé, le samedi 2 février 2019 au terrain Ste Thérèse, dans la commune de N’Djili, par des militants de « LAMUKA », plate-forme électorale qui a soutenu sa candidature à l’élection présidentielle de décembre dernier.

JED rappelle que dans un communiqué rendu public le même jour dans la soirée, le responsable de la police nationale congolaise ville de Kinshasa, a dénoncé cette agression en ces termes : « Un journaliste de la chaîne AfrikaTV répondant au nom d’Israël Mutombo a été agressé et blessé. Son véhicule, une Toyota vitz de couleur maronne communément appelé ketch immatriculé 0426AR01 a été caillassé par les partisans de Lamuka », souligne Sylvano Kasongo commissaire provincial de la police et commandant ville.

Ces affirmations de la police ont été confirmées à JED par le journaliste, victime de cet acte d’agression. A l’en croire, les partisans de M. Fayulu ont mal digéré sa présence à ce meeting. Israël Mutombo a été qualifié de « traitre, de collabo » et de travailler pour le compte de M. Felix Antoine Tshisekedi, élu Président de la République. Il a eu la vie sauve grâce à l’intervention de ses confrères journalistes.

Couvrant le même meeting, Dieumerci Mankesela, cameraman du magazine intitulé « Tokomi wapi » (Traduction : Où en sommes – nous arrivé ? »), diffusé dans plusieurs chaînes de télévision émettant à Kinshasa, capitale de la RD Congo, a, lui aussi, été molesté par les militants de la coalition « LAMUKA ». Copieusement tabassé et humilié, Mankesela était déclaré « indésirable » à ce meeting pour la simple raison que le promoteur de ce magazine, Eliezer Tambwe, élu député national, était dans l’équipe de campagne électorale de M. Tshisekedi.

Deux semaines auparavant, le directeur de publication adjoint du média en ligne « Actualite.cd » , Stanis Bujakera Tshamala et le correspondant de TV5 Monde dans le Sud-Kivu, Joseph Amani, ont été aussi malmenés et leurs matériels saisis en marge des rassemblements des partisans de M. Martin Fayulu , les 21 et 24 janvier 2019, à Kinshasa et à Uvira, dans la province du Sud-Kivu.

A travers cette correspondance, JED a dénoncé ces actes qui portent gravement atteinte à la liberté d’information, du reste garantie par les lois de la République, et a rappelé à la bonne intention de M. Fayulu que les journalistes qui viennent couvrir ses meetings ne font qu’exercer leur devoir d’informer et ne doivent aucunement être pris pour cibles dans ses revendications.

CONGOPROFOND.NET

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Grossesse à l’école : Faut-il exclure ou accompagner ? La RDC face à une réalité dérangeante !

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Ce lundi 14 juillet 2025, une note circulaire du Secrétaire Général intérimaire à l’Éducation Nationale et Nouvelle Citoyenneté, Alexis Yoka Lapulimangu, a ravivé un débat sensible dans les milieux scolaires congolais : les élèves enceintes doivent-elles être maintenues à l’école ou exclues ?

Dans sa correspondance adressée aux directeurs provinciaux de l’éducation, Alexis Yoka Lapulimangu insiste sur le droit des filles enceintes à poursuivre leur scolarité, conformément aux engagements nationaux et internationaux en matière d’éducation inclusive et d’égalité des genres.

« Aucune sanction ou exclusion ne sera tolérée en raison d’une grossesse, » précise-t-il dans sa note. Et d’ajouter : « Les abandons scolaires liés aux grossesses précoces compromettent l’avenir des filles et renforcent les inégalités. »

Des réactions mitigées sur le terrain

La décision, largement relayée sur les réseaux sociaux, suscite depuis lors une vague de réactions. Si certains saluent une avancée dans la protection des droits des jeunes filles, d’autres y voient une légitimation implicite d’un problème moral et éducatif plus profond.

À Kinshasa, plusieurs chefs d’établissements confirment qu’en pratique, les écoles congolaises n’excluent pas systématiquement les filles enceintes. Mais ces situations sont souvent gérées discrètement. « Chaque année, mon école enregistre des cas de grossesse chez les élèves. Celles qui abandonnent le font par honte ou sous pression familiale. Les plus courageuses, surtout les finalistes, terminent leur parcours sans être inquiétées », confie un chef d’établissement de la commune de Kisenso.

Alors pourquoi une telle circulaire si la tolérance est déjà la norme ? Pour certains observateurs, la décision officielle expose un malaise éducatif et sociétal. Des voix s’élèvent pour dénoncer « l’immoralité » d’une élève qui tombe enceinte alors qu’elle est censée être mineure. D’autres pointent du doigt les enseignants ou les adultes qui profitent de leur position d’autorité pour abuser des jeunes filles.

Entre inclusion, prévention et responsabilités partagées

La loi-cadre N°14/004 du 11 février 2014 sur l’Enseignement National en RDC prône l’éducation pour tous. Cela implique, entre autres, de garantir l’accès à l’éducation aux filles mères, aux orphelins, aux déplacés ou encore aux personnes vivant avec un handicap. Dans ce contexte, interdire aux jeunes filles enceintes de poursuivre leur scolarité serait contraire à cette vision inclusive.

Mais cette inclusion soulève d’autres questions :

– L’école doit-elle seulement accueillir ou aussi prévenir ?

– Comment mieux encadrer les élèves pour éviter les grossesses précoces ?

– Quelle est la part de responsabilité des familles, des enseignants et de la société dans son ensemble ?

Le phénomène des grossesses en milieu scolaire n’est pas toujours lié au cadre scolaire lui-même. Bien souvent, ces situations surviennent dans les milieux de vie des élèves, en dehors de l’école, mettant les établissements devant le fait accompli. Cependant, les établissements sont aussi appelés à accompagner ces jeunes filles au lieu de les stigmatiser, tout en renforçant l’éducation sexuelle et civique.

Des dispositifs d’accompagnement possibles

Dans plusieurs pays, la prise en charge des élèves enceintes s’accompagne d’un encadrement spécifique :

– Des aménagements d’horaires pour les consultations médicales,

– Un suivi psychologique,

– La possibilité de suivre les cours à distance ou de reprendre les cours après l’accouchement grâce à des programmes adaptés.

Ces alternatives permettent d’éviter la déscolarisation, dont les conséquences peuvent être dramatiques : précarité, exclusion sociale, vulnérabilité accrue pour la jeune mère et son enfant.

Conclusion : Un débat entre éthique, éducation et pragmatisme

Loin d’être une simple question administrative, le maintien des filles enceintes à l’école touche aux valeurs, à l’éducation et à l’avenir de la société congolaise. Faut-il prioriser l’inclusion, même dans des situations délicates ? Ou doit-on redouter les effets pervers d’un message perçu par certains comme une banalisation de comportements jugés contraires aux normes morales ?

Une chose est certaine : la prévention, le dialogue avec les familles et un encadrement responsable restent les clés pour faire face à ce phénomène sans condamner l’avenir des jeunes filles concernées.

Jules Kisema Kinkatu & Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET

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