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Nord-Kivu : 18.000 femmes victimes des violences basées sur le genre depuis janvier 2020

Ces statistiques ont été communiquées par le coordonnateur du bureau décentralisé zone Est du Fonds des nations-Unies pour la Population (UNFPA), au cours du lancement de la campagne de 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles ce mercredi 25 novembre à Goma, par la ministre provinciale du genre, famille et enfant.
Pour Keneth Ehouzou, 18.000 femmes ont été victimes des violences basées sur le genre depuis janvier 2020 avec la situation de la Covid-19. D’où ces 16 jours, doivent être une aubaine pour faire parler les voix de ces femmes victimes de ce traitement, a-t-il souhaité.
Dans la même veine, l’ONU femmes a aussi dressé un tableau sombre de la femme congolaise avec surtout l’augmentation des cas des violences basées sur le genre soit 58 % au premier semestre 2020. Aussi, les violences domestiques ont été enregistrées et les différentes formes d’abus sexuelles avec la clé, au premier et deuxième semestre 2020, 28 % des cas rapportés pendant la période de confinement lié à la pandémie de Covid-19, a révélé cette agence onusienne.
C’est ainsi qu’elle a appelé tout le monde à s’impliquer dans la lutte pour renverser la tendance. C’est aussi le vœu des organisations féminines de la société civile du Nord-Kivu.
«Nous recommandons à tous les hommes présents dans cette salle de s’impliquer pour ranger la province du Nord-Kivu et même dans les parties qui sont entachées, en apportant leur appui dans la défense et la protection des droits des femmes et des filles dans la province du Nord-Kivu. Nous recommandons encore aux autorités provinciales de matérialiser leur promesse à rapport avec le suivi de l’action de fermeture des maisons de tolérance en ville de Goma et dans les territoires du Nord-Kivu », a souhaité Feza Bikayi.
Quant à la ministre provinciale du Genre, famille et enfant, Pélagie Uwayo, qui, au nom du gouverneur de province, a lancé ladite campagne, elle a rassuré que « le gouvernement provincial ne ménagera aucun effort pour militer pour l’adoption et l’application des politiques et des lois qui protègent les femmes et établissent des rapports égalitaires entre les femmes et les hommes dans l’objectif de soutenir et renforcer le travail des organisations impliquées dans la lutte contre les violences sexuelles. Transformer les mentalités qui perpétuent les violences à l’égard des femmes et filles ».
Précisons que le thème international de cette campagne est « Tous unis pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes. Oranger le monde : Financer, prévenir, répondre, collecter ! » ; alors que le thème provincial est : « Tolérance zéro contre les abus sexuels au Nord-Kivu ».
Cette campagne de 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et filles prendra fin le 10 décembre prochain, avec la célébration de la journée mondiale des droits de l’homme.
Dalmond Ndungo/CONGOPROFOND.NET
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Félix Tshisekedi a renversé l’ordre régional et réinstallé la RDC au cœur de la géopolitique africaine

En 2025, Félix Tshisekedi a orchestré un retour spectaculaire de la RDC sur la scène internationale, brisant des décennies de prédation rwandaise et imposant une nouvelle donne géostratégique. Grâce à une communication intelligente et maitrisée, une diplomatie agressive, des alliances audacieuses et une approche technique méticuleuse, Kinshasa a contraint Kigali à accepter des accords historiques à Washington.
Ce coup de maître marque un tournant dans la sécurisation de l’Est congolais et l’intégration économique régionale. Il nous paraît important d’expliquer les rouages de cette stratégie victorieuse. Il y a d’abord eu la préparation du terrain et des esprits par le redoutable Patrick Muyaya Katembwe sur le plan médiatique. La mise en musique des processus de Naïrobi, Luanda, Doha à Washington avec l’isolation de Kagame.
Kinshasa a exploité les divisions régionales et internationales pour asphyxier Kigali. L’accord de Doha (mars 2025), bien que fragile, ce cessez-le-feu a servi de tremplin pour légitimer la RDC comme acteur de paix, tandis que le Rwanda, coincé par les preuves de son soutien au RDF/M23 (rapports de l’ONU citant 4 000 soldats rwandais en RDC ), a dû jouer la modération.
Le parrainage américain a permis de lier la question sécuritaire aux minerais critiques (cobalt, lithium). Félix Tshisekedi a convaincu Washington de soutenir un cadre contraignant : interdiction des hostilités, désengagement des troupes rwandaises, et intégration conditionnelle du RDF/M23 sous supervision conjointe. La machine technique, connue sous le nom du CONOPS du 31 Octobre 2024 et le Mécanisme Conjoint ont scellé le sort des belliqueux rwandais.
L’équipe de Kinshasa a verrouillé l’avantage politique par des outils techniques irréfutables. Le CONOPS 2024, ce plan opérationnel, élaboré avec des experts militaires internationaux, a structuré le désarmement des groupes armés et la coordination sécuritaire via un mécanisme intégrant la MONUSCO et les forces régionales. Résultat : le RDF/M23, privé de soutien rwandais, s’est fragmenté.
Le cadre humanitaire et économique dont le volet « retour des réfugiés » (2,5 millions de personnes) et l’accès humanitaire ont été couplés à des projets transfrontaliers (infrastructures, énergie), isolant Kigali qui rechignait à ouvrir ses frontières. L’échec du narratif rwandais est la cerise sur le gâteau. Paul Kagame acculé jusque dans ses derniers retranchements a fait appel à son joker l’ancien Président Joseph Kabila.
Félix Tshisekedi a retourné l’accusation de « génocide » contre Paul Kagame, comparant ce dernier à Hitler lors d’un discours choc à Bukavu. Cette rhétorique, relayée par les médias internationaux, a détruit la crédibilité de Kagame comme « stabilisateur » régional. Ce qui était jusque-là son passeport dans les salons diplomatiques internationaux. Tout le monde le voit dorénavant pour celui qu’il est en réalité c’est-à-dire un déstabilisateur régional chronique.
Le doigté de Patrick Muyaya Katembwe et la ténacité de Thérèse Kayikwamba Wagner ont forcé les capitales occidentales à exiger des preuves de désengagement rwandais, sous peine de sanctions ciblées (gel d’avoirs, embargo sur les minerais ). Ainsi la RDC est devenue le nouveau centre de gravité africain. Félix Tshisekedi a capitalisé sur cette victoire pour porter la RDC au Conseil de Sécurité de l’ONU (2026-2027).
En brandissant son rôle de « poumon écologique » et de fournisseur de minerais stratégiques, Félix Tshisekedi a positionné le pays comme indispensable à la transition énergétique globale. Il a lancé une intégration économique régionale. Les accords de Washington incluent un volet économique (corridors miniers, ports en eau profonde) marginalisant le Rwanda au profit de la RDC et de ses alliés (Angola, Afrique du Sud).
Félix Tshisekedi a réussi là où ses prédécesseurs ont échoué en instrumentalisant les ressources naturelles de la RDC, les minerais comme levier géopolitique. Il a hybridé diplomatie et force dans un couplage des accords techniques (CONOPS) avec une pression médiatique implacable en récupérant le soft power, le leadership climatique et humanitaire pour gagner les faveurs de l’Occident.
En 2025, la RDC n’est plus une victime, mais un architecte de l’ordre régional. Si les défis persistent (corruption, résidus du RDF/M23), Félix Tshisekedi a prouvé qu’un leadership audacieux pouvait inverser trente ans de prédation. Le roseau plie sous la tempête, mais c’est lui qui trace la voie des torrents. L’eau douce conquiert la pierre dure, et le sage triomphe là où le guerrier s’épuise. Paul Kagame jouait aux échecs. Félix Tshisekedi a changé le jeu.
TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR