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Goma : Heal Africa accroît sa capacité d’accueil des femmes et des enfants

La cérémonie d’inauguration et la dédicace au Seigneur de la nouvelle bâtisse de Heal Africa, devant pour accueillir les femmes et les enfants, a eu lieu, le vendredi 27 novembre à Goma dans la province du Nord-Kivu. C’est le maire de la ville, Timothée Muissa Kense, qui a présidé ladite cérémonie, en présence de quelques serviteurs de Dieu, mais également, du promotteur de cette structure médicale, de certaines autorités politico-administratives locales, du personnel soignant et d’autres couches de la population.
Pour le représentant légal suppléant et directeur exécutif de Heal Africa, Dr Justin Paluku, ce bâtiment est un complexe de 20 nouvelles chambres, et vient compléter le projet de construction ou d’acquisition du pavillon femmes et enfants. La particularité de ces chambres au standard international est l’organisation des soins de qualité pour la mère et l’enfant, avec le service de néonatologie équipé en appareils modernes.
« Vous savez que la RDC fait partie des pays au monde qui ont le taux le plus élevé de mortalité maternelle et de mortalité infantile. Alors, Heal Africa, comme hôpital tertiaire au Nord-Kivu, s’est assigné comme objectif de contribuer à la réduction de ce taux élevé de mortalité maternelle et infantile. Et c’est avec cette compréhension-là que ce projet d’acquérir ce pavillon a été conçu, avec l’appui de nos partenaires », a-t-il laissé entendre dans son mot.
« Ce projet est arrivé à son terme aujourd’hui. Il est devenu une réalité et nous avons le pavillon qui est fonctionnel et sert la femme et l’enfant à Goma au Nord-Kivu, et d’une façon générale, en RDC. La particularité de ce pavillon, c’est qu’on va y organiser des soins de qualité pour la mère et l’enfant. Nous avons un service par exemple de néonatologie avec des équipements de pointe. Nous avons des soins qu’on offre à la femme qui vient accoucher dans des conditions idéales et un personnel qualifié et compétent disposé à prendre bien soin de la femme et de l’enfant. Donc, c’est un plus pour Goma, le Nord-Kivu, la RDC et l’humanité », a indiqué ce médecin gynécologue obstétricien.
L’autorité urbaine qui a procédé à la coupure symbolique du ruban symbolique, a félicité le gestionnaire de cette formation médicale pour la réalisation de cette œuvre qui, selon elle, accueillera les patients dans des bonnes condiations. Muissa Kense Timothée a demandé par ailleurs à tous ceux qui vont utiliser ces chambres, à les user à bon escient, et ne pas abîmer les meubles et les autres outils mis à leur disposition. Car, a-t-il rgumenté, cet doit être utile à la population maintenant et servir les générations futures.
Dalmond Ndungo/CONGOPROFOND.NET
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Kinshasa perd une plume d’or : Sénado alias « Général Bowane » s’en est allé

Kinshasa pleure l’un de ses enfants prodiges. Sénado Mananasi, connu encore sous le nom de « Général Bowane », s’est éteint, emportant avec lui un pan discret mais fondamental de l’histoire musicale congolaise. Auteur, compositeur, parolier de l’ombre, il était pourtant la source lumineuse derrière des tubes devenus cultes dans les années 80 et 90.
Natif de Kingasani, dans le district populaire de la Tshangu, Sénado a été bercé dès l’enfance par l’effervescence musicale de Kinshasa. Vers le milieu des années 1980, il entre dans les orchestres Balafon et Select Musica de Malembe Chant, où sa voix suave et son sens inné de la mélodie le rendent vite incontournable.
Mais c’est surtout par la plume que le Général Bowane se distingue. Il signe en effet « Sai Sai », chanson mythique interprétée par Papa Wemba, devenue un succès planétaire. Un titre qui a traversé les frontières du Congo pour résonner jusqu’en Europe et dans les diasporas africaines. Peu savent que derrière cette pépite, se cachait ce parolier modeste, attaché à sa Tshangu natale.
Sénado a également prêté son talent à de nombreuses formations musicales de Kinshasa. Plusieurs chansons interprétées par le clan Wenge Musica portent sa signature, preuve de son ancrage profond dans la sève artistique qui a nourri une génération entière. Les archives officieuses de la musique congolaise regorgent de ces refrains populaires dont il fut l’architecte discret.
Par ailleurs, il était le grand frère de Chai Ngenge, ancien membre éminent du groupe Wenge BCBG de JB Mpiana. Une fratrie musicale donc, dont l’influence s’étend sur plusieurs décennies de rumba, de ndombolo et de toutes les hybridations qui ont fait la renommée du « son kinois ».
L’annonce de sa mort a suscité une vive émotion parmi les mélomanes, les artistes, et ceux qui, dans l’ombre comme lui, œuvrent à l’immortalité de la culture congolaise. Les hommages affluent, mais nombreux sont ceux qui regrettent que Sénado n’ait jamais reçu de reconnaissance à la mesure de son apport. Comme tant d’autres génies silencieux de la scène congolaise, il s’en va sans disques d’or, mais avec l’or des cœurs.
Son parcours rappelle cruellement combien la mémoire musicale congolaise est souvent injuste avec ses bâtisseurs. Le Général Bowane n’était pas une figure de paille : il était un passeur d’émotion, un faiseur de classiques, un pilier invisible d’une époque d’or.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET