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Les caisses vides du Sénat : Thambwe Mwamba s’explique

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Le Bureau d’Âge de la chambre haute du Parlement ne sait où donner de la tête. Les besoins des sénateurs sont nombreux mais il ne sait pas y faire face. Les caisses sont vides alors même qu’il doit couvrir les soins de santé des élus et assurer leurs déplacements.

Comment en est-on arrivé là et où sont passés les milliards de francs congolais régulièrement décaissés par le Trésor Public ? Le tout jeune Rapporteur du Bureau d’Age ne s’est pas posé la question deux fois. La situation est grave et la seule solution qui se présente est de l’exposer sur la place publique. Il l’a fait, en appelant le chat par son nom et en réclamant des réponses rapides pour permettre au Sénat de retrouver une certaine fonctionnalité.

Cette sortie du Rapporteur n’a pas rencontré l’assentiment d’Alexis Thambwe Mwamba, l’ex- tout puissant président du Sénat.

Se sentant personnellement visé par des propos de nature à le faire passer pour un mauvais gestionnaire, ATM a adressé une lettre de trois pages au Président du Bureau d’Age avec ampliation au Chef de l’État, au Premier Ministre, aux Ministres du Budget et des Finances, aux membres du Bureau d’Âge et du Bureau sortant du Sénat, ainsi qu’au Secrétaire Général de la chambre haute du Parlement.

Dans ce courrier, M.Thambwe révèle avoir géré treize milliards neuf cents trente-six millions six cent soixante huit mille huit cents quatre-vingt-trois francs congolais (13.936.668.883 FC). Ce montant représente, pour la période allant du 1er Août 2019 au 31 décembre 2019, 100% de rémunération soit 10.054.924.825 FC contre 40% de frais de fonctionnement (2.263.604.205 FC) et 30% de fonds spéciaux (1.618.139.853 FC).

Il révèle aussi que des dossiers positionnés à la Chaîne de la dépense publique mais non payés à la clôture de l’exercice 2020 s’élèvent à 120.892.039.432 FC, soit soixante millions quatre cents quarante-six mille dix-neuf dollars américains.

Dans son analyse de la situation, Thambwe Mwamba qui évite soigneusement de révéler la rémunération des sénateurs se plaint que celle-ci ait été payée par tranche en fonction de la réception séquentielle des fonds attendus du Trésor Public, soit 2 a 3 tranches de paiement pour chaque mois et ce, au lieu d’un paiement mensuel unique, ce qui perturbait constamment l’organisation du budget mensuel de chaque sénateur.

C’est ici qu’intervient la demande de crédit auprès de la BCDC pour un total consolidé de 7.000.000 USD en vue d’assurer le paiement anticipatif de trois mois d’émoluments aux sénateurs, d’assurer la prise en charge des titres de voyage pour les vacances parlementaires, la gratification du personnel de l’Administration et autres dépenses de fonctionnement.

S’agissant des dettes des formations médicales, Thambwe signale que le long mandat de Kengo – qu’il ne cite pas nommément- lui a légué une ardoise de 220 mille dollars USD. En ce qui le concerne, il a payé par tranches forfaitaires un total de 430.680 USD aux formations médicales.

Pour lui, la situation de la caisse du Sénat n’est pas une calamité. Il suffit, dit-il, que l’actuel Bureau d’Age obtienne ne fut-ce que le paiement de 10% des dossiers positionnés à la Chaîne de la dépense, soit douze milliards de FC, pour qu’il n’y ait plus de solde débiteur nulle part.

La lettre se termine par un rappel à l’ordre. « Imprégnez-vous pleinement de l’historique comptable de notre mandat », conclut-il sur un ton qui ne surprend personne.

Le Phare


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Guerre du M23/Rwanda : Des milliers de personnes fuient les combats en direction de Goma et au-delà

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Les violents affrontements autour de la localité de Sake, dans l’est de la RDC, qui opposent l’armée congolaise, appuyée par ses alliés locaux, et le M23, soutenu par le Rwanda, poussent des milliers d’habitants de la région à fuir les combats. Si la plupart vont chercher refuge à Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu situé à seulement une vingtaine de kilomètres de là, d’autres préfèrent aller au-delà et franchir la frontière avec le Rwanda. Reportage.

À Goma, en RDC, l’angoisse est palpable sur la route principale qui relie les quartiers de Ndosho et de Katindo. Des colonnes de déplacés circulent à pied, à moto ou en bus en direction du chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Désespérées, Alice et Kanyere racontent leur calvaire. « Il y a de nombreuses détonations et des avions qui bombardent là d’où nous venons. Il y a aussi beaucoup de militaires sur la route. Tout le monde s’enfuit ! », confie la première. « Beaucoup de bombes explosent et les balles sifflent. Nous avons dû quitter les huttes de notre camp, témoigne la seconde, dépitée, avant de poursuivre : je n’ai pas de famille à Goma. Il faut que le gouvernement termine la guerre ! »

Âgé d’une trentaine d’années, Haguma Banga marche, lui, avec un matelas sur la tête. Après avoir fui Sake, il est toujours sans nouvelle de sa famille. « Je ne sais pas où sont ma femme et mes cinq enfants. Ce serait un miracle de les retrouver », se désole-t-il.

A l’hôpital CBCA Ndosho, le personnel soignant s’active pour recevoir les blessés qui affluent également en masse, comme Mariam Kashindi, 22 ans, qui a quitté Sake en urgence après avoir reçu un éclat d’obus dans le bras. « Nous avions commencé à fuir, nous étions devant le marché de Mubambiro quand ma fille a été touchée par une bombe dont les éclats m’ont atteint, raconte-t-elle avant de poursuivre : nous fuyons le M23. J’ai trois enfants. L’un a été blessé, quant à l’autre, je ne sais pas où il est ».

« Nous étions un groupe de femmes, plusieurs sont mortes sur le coup »
Un peu plus loin, Neema Jeannette pleure allongée sur un lit. Elle a été touchée par une explosion alors qu’elle se trouvait avec un groupe d’amies. « Une bombe est tombée sur nous. Nous étions un groupe de femmes, plusieurs sont mortes sur le coup. Moi, je suis la seule survivante. Je remercie le CICR de m’avoir prise en charge à l’hôpital », sanglote-t-elle.

Cheffe de la sous-délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Nord-Kivu, Miriam Favier explique que l’établissement a été contraint d’activer ses quatre blocs opératoires en raison de l’afflux de blessés. « Depuis ce matin, plus de 70 patients sont déjà arrivés et ce n’est pas fini. C’est assez inquiétant », déplore-t-elle.

Si, à Goma, les autorités militaires comme la société civile appellent au calme, des écoles et plusieurs boutiques ont toutefois fermé leurs portes, tout comme l’Institut français, qui a décidé de suspendre temporairement ses activités. Les billets de tous les spectacles annulés seront intégralement remboursés, explique la structure dans un communiqué.

« Même ici, on vient d’entendre un obus tomber »

Anticipant une nouvelle dégradation de la situation sécuritaire, certains habitants ont, quant à eux, décidé de prendre les devants et sont passés au Rwanda voisin, où ils ont trouvé refuge dans la ville frontalière de Rubavu pour la plupart. « Mon mari habite ici, il m’a dit de le rejoindre pour fuir la panique qui s’empare de la ville de Goma », déclare ainsi Amina, une valise à la main et accompagnée de ses deux enfants.

Innocent, lui, a trouvé une chambre dans un hôtel. « Il y avait foule au niveau de la douane, c’était plein à craquer, rapporte-t-il. Alors, quand on a des enfants en bas âge, on ne va pas attendre la dernière minute pour partir, car on ne sait pas vraiment ce qu’il va se passer, on n’est pas sur la ligne de front. Même ici, on vient d’entendre un obus tomber, alors imaginez : quand on est à Goma, c’est comme si l’explosion avait lieu dans la parcelle d’à côté. Voilà pourquoi on a décidé de partir » poursuit celui-ci.

Comme beaucoup d’autres habitants du chef-lieu du Nord-Kivu, Innocent prévoit de rester à Rubavu, le temps de voir comment évolue la situation, avec l’espoir de pouvoir rentrer chez lui le plus rapidement possible.

RFI


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