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Kasaï Central/Sénatoriales et Gouvernorat : la LUCHA dit NON aux monnayages de voix

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Dans un mémorandum remis au président de l’organe délibérant du Kasaï central ce mardi 19 février, le mouvement citoyen  » Lutte pour le changement « (LUCHA) dit non aux monnayages des élections sénatoriales et des gouverneurs.

 » Se référant à l’expérience malheureuse qu’à connu le Kasaï occidental aujourd’hui démembré, avec une médiocrité profonde caractérisant les élus provinciaux de 2006, incapables de relever les défis de l’extrême pauvreté et de la lutte contre les antivaleurs,  aujourd’hui le peuple qui vous a fait confiance gratuitement dit non à toute forme de monnayage des vos voix. Ce peuple voudrait vous voir défendre ses intérêts en produisant les édits et faire un bon contrôle parlementaire pour s’assurer la bonne gestion de la chose publique », écrit la LUCHA dans ce mémo dont une copie est parvenue à CONGOPROFOND.NET.

La lucha interpelle donc les élus provinciaux de doter la province des hommes et femmes qui se dépasseront pour relever les différents défis de la province.
 »  Nous interpellons  nos députés d’effacer l’idée selon laquelle l’Assemblée provinciale est un lieu où l’on vient se faire de l’argent sale. On y  travaille que pour l’intérêt du peuple; n’écouter que la bonne voix du peuple qui vous a mandatés dans vos prises des décisions et positions; ne voter que des personnes capables de sortir le Kasaï central du trou de la médiocrité qu’il est enfermé depuis plusieurs décennies « , écrit la LUCHA.

Ce mouvement citoyen promet de s’aligner derrière le peuple en organisant des manifestations pacifiques fautes du respect de cette interpellation.
Le président de l’Assemblée provinciale, qui a reçu les militants de la Lucha à son bureau, a promis de travailler toujours avec le peuple et en suivant sa voix.

Jeff MBUYI/CONGOPROFOND.NET
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Valentin Yves Mudimbe s’en est allé, mais sa parole demeure : l’Afrique orpheline d’un géant de la pensée

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Ce jour, la République Démocratique du Congo, l’Afrique et le monde intellectuel viennent de perdre un monument. Valentin Yves Mudimbe, philosophe, écrivain et penseur hors pair, s’est éteint aux États-Unis, laissant derrière lui une œuvre aussi dense que subversive, une parole aussi lucide qu’indomptable.

Né en 1941 à Jadotville (actuelle Likasi), en RDC, Valentin Yves Mudimbe fut l’un des intellectuels africains les plus influents du XXᵉ et du XXIᵉ siècle. Professeur émérite à l’Université Duke, anthropologue, linguiste et romancier, il a marqué les sciences humaines par sa critique radicale des épistémologies coloniales et sa déconstruction des discours dominants sur l’Afrique.

Son œuvre majeure, The Invention of Africa (1988), reste un texte fondateur des études postcoloniales. Mudimbe y démontre comment l’Afrique a été « inventée » par le regard occidental, à travers des catégories de savoir qui ont nié ses propres logiques de pensée. Pour lui, « l’Afrique n’existe pas en dehors des représentations qui la constituent », une thèse qui a révolutionné la manière d’appréhender le continent.

Yves Mudimbe n’était pas seulement un théoricien : c’était un penseur du soupçon, toujours en éveil face aux illusions des idéologies, qu’elles soient coloniales, nationalistes ou néolibérales. Dans L’Odeur du père (1982), il explore les contradictions des élites africaines post-indépendances, dénonçant leur aliénation mimétique. Son roman Entre les eaux (1973) questionne la tension entre engagement politique et spiritualité.

Il a révélé sa propre trajectoire de prêtre jésuite devenu philosophe laïc. Ses travaux sur Foucault, Derrida et les structuralistes européens en font un passeur exceptionnel entre les traditions intellectuelles africaines et occidentales. Pourtant, il refusait toute étiquette : « Je ne suis ni un afrocentriste, ni un occidentaliste. Je suis un penseur de la fracture, de l’entre-deux », disait-il.

Aujourd’hui, alors que l’Afrique est confrontée à de nouveaux défis – néocolonialismes économiques, crises démocratiques, guerres d’influence –, la pensée de Mudimbe reste d’une brûlante actualité. Son questionnement sur « les conditions de production du savoir africain » invite à repenser l’université, la recherche et les médias du continent. Il laisse derrière lui des disciples à travers le monde. Des chercheurs qui continuent de déconstruire les récits hégémoniques.

« Mudimbe nous a appris à douter, à interroger nos propres certitudes ». La RDC en deuil mais l’Afrique en héritage, conclut le polymathe, cet autre géant de la pensée post-coloniale. Le Congo pleure l’un de ses plus grands fils, mais son héritage est impérissable. Dans un pays souvent meurtri par l’amnésie historique, Yves Mudimbe rappelait que « la mémoire est un acte de résistance ».

Alors que les hommages affluent du monde entier – de Paris à Johannesburg, de Dakar à New York –, une certitude s’impose : Yves Mudimbe est mort, mais sa parole, elle, ne mourra jamais. « Les mots ne sont pas innocents. Ils portent en eux la violence de l’histoire. » — Valentin Yves Mudimbe

TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR

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