Actualité
Grève des enseignants : Cacophonie à l’Intersyndicale, Cécile Tshiyombo et Godefroid Matondo, dos à dos !

Le porte-parole de l’intersyndicale des Syndicats des enseignants du Congo, Godefroid Matondo, et la Secrétaire Générale du Syndicat des enseignants du Congo (SYECO), Cécile Tshiyombo, ne parlent plus un même langage, en ce qui concerne la grève des enseignants qui était prévue ce lundi 22 mai 2023.
En effet, à l’issue de leur assemblée générale, tenue à Kinshasa le jeudi 18 mai 2023, dans le cadre de l’Intersyndicale des Syndicats des enseignants, regroupant plusieurs Syndicats, notamment le Syeco, le Synecat, le Synep, etc., tous, à l’unanimité, ont lancé un mouvement de grève à dater du lundi 22 mai 2023 et ce, après avoir évalué ensemble les accords signés avec le Gouvernement de la République.
Curieusement, quarante-huit heures après son lancement, soit le samedi 20 mai 2023, le porte-parole de l’intersyndicale, Godefroid Matondo, est revenu à la charge pour annoncer sa suspension, en évoquant les avancées significatives réalisées par le Gouvernement de la République, notamment la liquidation de la paie complémentaire du mois d’avril, en procédure d’urgence.
Cette annonce va malheureusement susciter plusieurs réactions dans le milieu des enseignants, qui s’apprêtaient à arrêter le travail, en vue d’obtenir du Gouvernement, la réalisation des promesses annoncées par le ministre de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique, Tony Muaba Kazadi, à travers son communiqué officiel du 05 avril 2023.
Pire encore, vingt-quatre après la suspension de la grève par Godefroid Matondo, soit le dimanche 21 mai 2023, c’était le tour de la Secrétaire Générale de SYECO, Cécile Tshiyombo, entourée de délégués du SYNECAT et du SYNEP, de monter au créneau pour désapprouver la démarche cavalière de Godefroid Matondo et les siens. Elle estime que c’était prématuré de suspendre la grève.
» Comment doit-on suspendre quelque chose qui n’a jamais commencé ? « , s’était-elle interrogée cette dame de fer, lors d’un point de presse.
Cependant, cette cacophonie entre les délégués syndicaux ouvre grandement la porte à des critiques de la part des enseignants, qui commencent à perdre confiance en leurs délégués syndicaux.
Le volte-face de Godefroid Matondo est actuellement mal vu par l’opinion publique. Plusieurs enseignants qui se sont livrés à notre rédaction, déclarent qu’il n’est plus crédible.
» Tout ce que Godefroid Matondo a déclaré ne sera pas réalisé. Ce monsieur n’est pas sérieux et n’inspire plus confiance. Il fait du théâtre en racontant le mensonge, car jusqu’à présent, rien n’est rassurant « , a déclaré un enseignant de la commune de Kimbanseke, qui a requis l’anonymat.
Face à cet imbroglio, l’inquietude s’agrandit, de plus en plus, dans le chef des enseignants. Bon nombre des questions restent pendantes, à savoir : A quand la sortie des listings pour cette paie complémentaire comme a déclaré Godefroid Matondo ? Pourquoi le Ministre ou les autorités de la Dinacope ne se prononcent-ils pas quant à ce ? Entre Godefroid Matondo et Cécile Tshiyombo, qui se trouve du bon côté de l’histoire ? Qui dit la vérité et défend les enseignants ? Est-il réellement vrai que la paie complémentaire a été liquidée en procédure d’urgence comme l’a soutenu Godefroid Matondo ? L’opinion reste malheureusement sur sa soif de connaître la vérité.
Bref, l’avenir répondra à toutes ces questions, car pour le moment, pas de signaux clairs montrant que sous peu, les enseignants auront des réponses à leurs revendications. Entre-temps, la rédaction de CONGOPROFOND. NET note qu’il y a déjà brouille entre Godefroid Matondo et Cécile Tshiyombo, deux grandes personnalités au sein de l’Intersyndicale des Syndicats des enseignants du Congo.
Jules KISEMA KINKATU/CONGOPROFOND.NET
À la Une
Forum national des Droits humains : « Il n’y aura pas de paix tant que les droits de l’homme seront violés en RDC », déclare Samuel Mbemba

Le ministre des Droits humains, Samuel Mbemba Kabuya, a ouvert officiellement, ce jeudi 9 octobre 2025, les travaux de la première édition du Forum national des Droits humains, au Palais du Peuple, en présence de la Première ministre Judith Suminwa Tuluka, représentant personnel du Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Dans son discours d’ouverture, le ministre a appelé à une prise de conscience collective face aux graves violations des droits humains dont est victime la population congolaise depuis plusieurs décennies, rappelant que « la paix mondiale reste impossible tant que les droits de l’homme sont bafoués quelque part dans le monde », citant ainsi le juriste René Cassin.
« Comment comprendre le silence du monde quand plus de dix millions de Congolais ont été massacrés, des femmes violées, des enfants orphelins, des familles détruites ? », s’est-il interrogé, dénonçant l’indifférence internationale et le manque de justice face aux atrocités subies par le peuple congolais.
Le ministre des droits humains a tenu à rendre hommage au Président de la République pour son engagement constant en faveur de la promotion et de la protection des droits humains. “Tout le mérite revient au Chef de l’État pour son leadership et sa détermination à traduire les principes de la Constitution en actions concrètes”, a-t-il affirmé.
Il a cité, entre autres, la gratuité de l’enseignement de base, la maternité gratuite et la mise en place de la couverture santé universelle comme des avancées majeures issues de cette volonté politique.
Au cœur de cette première édition du Forum, deux chantiers majeurs ont été évoqués : l’implémentation de la justice transitionnelle et le plaidoyer pour la reconnaissance du Génocost, terme désignant les génocides commis sur le territoire congolais.
“Ce forum marque le point de départ d’une collaboration efficace entre les pouvoirs publics et la société civile pour construire un narratif commun sur les atrocités vécues et engager un plaidoyer unifié”, a déclaré le ministre, appelant les participants à “un sens élevé de patriotisme” et à “un engagement total dans ce combat pour la vérité et la justice”.
Le ministre a également dénoncé une “campagne médiatique orchestrée” contre le FONAREV, l’établissement public chargé d’accompagner les victimes des violences sexuelles liées aux conflits et des crimes contre l’humanité.
Selon lui, cette campagne viserait à détourner l’attention du plaidoyer congolais pour la reconnaissance des génocides. “Il est facile de déceler l’origine de ces attaques : le Rwanda de Paul Kagame, responsable de nombreux massacres sur notre sol”, a-t-il déclaré, citant des localités comme Mwenga, Kasika, Makobola, Kishishe, Tingi Tingi et Rutshuru, encore marquées par ces drames humains.
En conclusion, Samuel Mbemba Kabuya a invité les participants à “transformer la douleur collective en moteur d’action”, soulignant que la mémoire des victimes “ne doit pas être une simple commémoration, mais un engagement durable pour que justice soit rendue”.
“Ce forum est notre devoir moral envers ceux qui ne peuvent plus parler”, a-t-il martelé, avant de souhaiter plein succès aux travaux dont les recommandations, espère-t-il, guideront la politique nationale des droits humains.
Dorcas Mwavita