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COVID-19 en RDC : après avoir perdu deux membres de sa famille, Acacia Bandubola est guérie

Le secrétaire technique du comité multisectoriel de la riposte contre le Covid-19, le docteur Jean-Jacques Muyembe Tanfum a annoncé la guérison de la ministre de l’Economie nationale, Acacia Bandubola, de la pandémie du covid-19.
« Je soussigné Professeur Jean-Jacques Muyembe Tanfum, Secrétaire Technique du comité multisectoriel de la riposte contre le Covid-19, atteste par la présente que Madame Acacia Bandubola est guérie de son affection au Covid-19 conformément aux résultats du Laboratoire », dit-il dans une attestation parvenue à la rédaction de CONGOPROFOND.NET ce mardi 07 avril 2020.
Cette guérison, rappelle-t-on, intervient après le début officiel du confinement de la commune de la Gombe, épicentre de la pandémie au Covid-19 en République démocratique du Congo. C’est dans ce cadre que les travaux de nettoyage de l’Hôtel du gouvernement ont été lancées par une équipe mixte composée des équipes de la commission de la riposte en charge de la prévention et du contrôle de l’infection, ainsi que de la Direction de l’assainissement du ministère de l’Environnement.
Toujours dans le cadre du confinement de la commune de la Gombe, les équipes de l’assainissement de l’Institut national de recherche biomédicale (INRB) ont procédé à la décontamination des bâtiments de cette structure sanitaire.
Pour le bon fonctionnement de ce confinement, des barrières ont été placées dans des points chauds faisant office d’entrée ou de sortie de cette commune. A chaque barrière, sont placées des dispositifs de lavage des mains et de contrôle de température afin que chaque personne qui y entre ou sort soit contrôlée.
La supervision de ces barrières est assurée par les éléments de la Police nationale congolaise et les équipes de la riposte en charge de l’Hygiène aux frontières.
D’après le bilan du comité multisectoriel, la République démocratique du Congo compte 180 cas confirmés, 18 décès, 9 personnes guéries et 90 patients en bonne évolution.
MUAMBA MULEMBUE CLÉMENT/CONGOPROFOND.NET
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Massacre de Komanda : Le ministère public réclame de lourdes peines contre 2 officiers des FARDC et de la PNC

La Cour militaire opérationnelle de l’Ituri a poursuivi, ce lundi, le procès très attendu sur le massacre de Komanda, survenu dans la nuit du 26 au 27 juillet dernier. Ce drame, qui a coûté la vie à plus de trente-neuf civils, continue de susciter une vive émotion au sein de la population. L’audience du jour était consacrée aux réquisitions du ministère public et aux plaidoiries des parties.
Deux officiers congolais se trouvent au centre de ce dossier : le colonel Gere Kengu, commandant second chargé des opérations et renseignements au sein des FARDC, et le commissaire supérieur adjoint Kangamina Tshabela Noël, alors commandant de la PNC à Komanda.
Le premier est poursuivi pour violation de consignes et vente présumée de munitions, tandis que le second répond du seul chef de violation de consignes.
Dans son réquisitoire, le ministère public a demandé 20 ans de servitude pénale principale à l’encontre du colonel Gere Kengu, et 8 ans contre le commissaire Kangamina Tshabela Noël. Il a également requis leur exclusion définitive de l’armée et de la police.
Cependant, l’auditeur militaire supérieur, le colonel Joseph Makelele, a reconnu que l’accusation de vente de munitions de guerre n’était pas suffisamment établie.
« Nous l’incriminons parce qu’il n’a pas agi ou a agi mollement », a déclaré le colonel Makelele, reprochant au colonel Gere son manque de réaction face à l’attaque, alors que la mise en place des patrouilles relevait directement de sa responsabilité.
Selon le ministère public, cette inaction aurait permis aux assaillants de frapper sans réelle résistance. Le colonel Gere ne serait intervenu qu’aux alentours de 4 heures du matin, plusieurs heures après le début de l’assaut.
Du côté de la défense, les avocats des deux officiers ont plaidé l’innocence totale de leurs clients.
Les conseils du colonel Gere ont insisté sur son dévouement militaire et rejeté toute idée de négligence : « On ne peut pas parler de faute alors qu’il a agi dans le respect des ordres et des moyens dont il disposait », ont-ils affirmé, soulignant l’absence de consigne formelle de patrouille au moment des faits.
La défense du commissaire Kangamina Tshabela Noël a tenu le même cap, estimant que leur client n’avait enfreint aucune directive et demandant son acquittement pur et simple.
En dernière position, les deux prévenus ont pris la parole pour clamer leur innocence. « Je suis innocent et je demande mon acquittement », a déclaré le colonel Gere Kengu.
« Je n’ai violé aucune consigne. Je demande simplement mon acquittement », a ajouté le commissaire Kangamina Tshabela Noël.
Très suivi en Ituri, ce procès symbolise la quête de justice dans une région encore meurtrie par des années de violences. Le verdict est attendu dans les prochains jours.
Le compte à rebours est désormais lancé.
Vérité Johnson