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Affaire « Mutanda Mining » : L’ex ministre des Finances Henri Yav ce jeudi au parquet près la Cour d’Appel de Kinshasa/Gombe

Henri Yav Mulang, cadre du PPRD et ancien ministre des Finances, est appelé à comparaitre ce jeudi 13 août devant l’Office du procureur général et officier du Ministère publique.
D’après un document de la justice parvenu à la rédaction de CONGOPROFOND.NET, il devrait s’expliquer autour des 100 millions USD versés en 2015 par la société Mutanda Mining comme avance sur l’impôt, sur les bénéfices et profits.
« Nous, Bonheur Luntaka Madi, Procureur général et Officier du Ministère Public près la Cour d’appel de Kinshasa-Gombe : mandons Monsieur Henri Yav Mulang, avenue Mbenseke n°50, Q. Joli Parc, à Kinshasa-Ngaliema; de comparaître devant nous à notre office de Kinshasa-Gombe ce jeudi 13 août 2020, à 12heures; pour y être entendu sur des faits infractionnels lui imputés », lit-on dans le document.
D’après le document précité, si l’ancien argentier national ne répond pas à l’invitation du parquet, il sera pris de force.
« Et lui faisons savoir que faute de ce faire, il lui sera contraint conformément à la loi. A l’effet de quoi, nous avons signé le présent mandat », a-t-on prévenu.
Dans l’opinion, des voix s’élèvent pour saluer le réveil de la justice qui tente de recouvrir sa liberté ou indépendance telle que prévue par le législateur.
Sur Twitter, l’ancien candidat à la présidentielle Noël Tshiani estime que le passage d’Henry Yav à la Cour d’Appel de Kinshasa/Gombe est un tournant décisif dans la lutte contre l’impunité qui a tant régné sous le régime de Joseph Kabila Kabange.
« Henri Yav Mulang était le pivot du système kabiliste. Sa comparution devant les magistrats marque un tournant décisif dans la lutte contre l’impunité. Mais Yav n’était pas seul et surtout n’était pas le chef de file de ce système mafieux. Nous espérons voir les autres le suivre », a-t-il fait savoir.
Il sied de noter qu’en rapport avec ce dossier de la société Mutanda Mining, plusieurs autres responsables de la chaîne des dépenses et régies financières ont été auditionnées déjà. C’est le cas de l’actuel Gouverneur de la Banque Centrale du Congo Deogratias Mutombo Mwana Nyembo.
MUAKAMU CLÉMENT/CONGOPROFOND.NET
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Haut-Uélé : Des Chinois arrêtés pour exploitation illégale sur le site de Kibali Gold Mine, Louis Watum réaffirme la souveraineté minière de la RDC

En mission d’itinérance dans la province du Haut-Uélé, le ministre national des Mines, Louis Watum Kabamba, a fait, ce lundi 6 octobre, une découverte pour le moins troublante sur le périmètre d’exploitation de Kibali Gold Mine, la plus grande entreprise aurifère opérant légalement en République démocratique du Congo.
Sur ce site, des ressortissants chinois, dépourvus de tout titre ou autorisation officielle, exploitaient frauduleusement l’or congolais, en violation flagrante des lois nationales et sous le regard impuissant de certaines autorités locales.
Le ministre n’a pas tardé à réagir. Sur place, il a ordonné l’arrestation immédiate des contrevenants et la saisie de leurs engins, soulignant la volonté ferme du gouvernement de mettre fin à l’exploitation illicite des ressources naturelles.
Cette opération coup de poing s’est déroulée en présence du gouverneur de province Jean Bakomito, de plusieurs députés provinciaux ainsi que du Directeur général de Kibali Gold Mine, Cyrille Mutombo Cibanda.
« La force reste à la loi », a déclaré Louis Watum, avant de rappeler que la souveraineté minière constitue un pilier fondamental de la souveraineté nationale.
« Les ressources du sous-sol congolais doivent profiter d’abord au peuple congolais, dans la transparence et le respect des règles », a-t-il insisté.
Une question de souveraineté et de dignité nationale
Au-delà du simple acte de répression, cette intervention du ministre s’inscrit dans un combat plus large pour la souveraineté économique de la RDC, longtemps fragilisée par des pratiques d’exploitation illégale menées par certains opérateurs étrangers, parfois avec la complicité interne.
La présence d’acteurs non autorisés sur un site stratégique comme Kibali Gold Mine met en lumière les défis persistants liés à la sécurisation des zones minières, mais aussi à la maîtrise des circuits d’exportation de l’or congolais, souvent détourné au détriment du Trésor public.
En réaffirmant l’autorité de l’État sur le secteur, Louis Watum envoie un signal fort : la RDC n’entend plus être spectatrice de la prédation de ses ressources.
Cette opération marque un tournant symbolique dans la reconquête de la souveraineté minière, un enjeu majeur pour le développement durable et la dignité du peuple congolais.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET