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« Tokende Africa » se lance dans la promotion du tourisme domestique
La plateforme de développement et de promotion du tourisme « Tokende Africa » a officiellement lancé, le jeudi 8 octobre 2020 à l’Hôtel du Fleuve Congo à Kinshasa, son programme national sur le tourisme domestique. « Mon pays, mon héritage », c’est le thème de ce programme.
Nouvelle structure des jeunes dirigée par Marie-Ange Lundu, Tokende Africa tient à tout prix à vendre autrement l’image de ce beau pays qu’est la République démocratique du Congo. « Depuis 60 ans déjà, en dehors de la « zairianisation » initiée par feu le président Mobutu en prônant le retour à l’authenticité, notre pays ne fait que regresser et nous avons tous tendance à vivre comme des Européens, perdant ainsi nos valeurs culturelles et nos habitudes », a déploré Marie-Ange Lundu. Aussi s’est-elle lancée le défi, à travers sa structure, de faire la promotion du tourisme domestique -qui n’est autre que le tourisme local. Le but est d’initier la population congolaise à l’éducation touristique.
Le programme vise, entre autres, la mobilisation de la population sur l’apport des ressources touristiques et financières, l’encadrement de la population à travers des programmes de renforcement des capacités. Cependant, la coordinatrice sollicite l’implication des medias, en tant que moyens de mobilisation des masses, en vue de mieux vendre l’image du pays pour le bien de tous. Elle lance aussi un appel à la diaspora congolaise à faire un come-back, revenir à la maison pour relever, ensemble, le tourisme domestique.
Avec un actif 250 guides touristiques formés, Tokende Africa demande aux Kinois, qui ne s’y sont allés, de se rendre dans leurs villages d’origine, de visiter leurs terres sources. Car, cela fait partie du tourisme local ou domestique, plutôt que de chercher à voyager en Europe.
Pour Marie-Ange Lundu, le tourisme est au centre de l’économie nationale et du développement du pays. Il est le portail par excellence pour recevoir les investisseurs, car la RDC regorge d’énormes potentiels. Voilà pourquoi elle sollicite l’accompagnement des certains ministères pour mieux réussir sa mission de promovoir le tourisme domestique en RDC.
Et à travers son programme national du tourisme domestique, Tokende Africa voudrait que les Congolais découvrent leur patrimoine sous toutes ses formes, explorent les produits touristiques, mais aussi changent de mentalité.
La cérémonie du lancement du programme national de promotion du tourisme domestique s’est clôturée par la remise des brevets aux formateurs des guides touristiques avec ce slogan ”Tourisme pour tous, tous pour le tourisme ».
Elda Along/Congoprofond.net
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Guerre du M23/Rwanda : Des milliers de personnes fuient les combats en direction de Goma et au-delà
Les violents affrontements autour de la localité de Sake, dans l’est de la RDC, qui opposent l’armée congolaise, appuyée par ses alliés locaux, et le M23, soutenu par le Rwanda, poussent des milliers d’habitants de la région à fuir les combats. Si la plupart vont chercher refuge à Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu situé à seulement une vingtaine de kilomètres de là, d’autres préfèrent aller au-delà et franchir la frontière avec le Rwanda. Reportage.
À Goma, en RDC, l’angoisse est palpable sur la route principale qui relie les quartiers de Ndosho et de Katindo. Des colonnes de déplacés circulent à pied, à moto ou en bus en direction du chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Désespérées, Alice et Kanyere racontent leur calvaire. « Il y a de nombreuses détonations et des avions qui bombardent là d’où nous venons. Il y a aussi beaucoup de militaires sur la route. Tout le monde s’enfuit ! », confie la première. « Beaucoup de bombes explosent et les balles sifflent. Nous avons dû quitter les huttes de notre camp, témoigne la seconde, dépitée, avant de poursuivre : je n’ai pas de famille à Goma. Il faut que le gouvernement termine la guerre ! »
Âgé d’une trentaine d’années, Haguma Banga marche, lui, avec un matelas sur la tête. Après avoir fui Sake, il est toujours sans nouvelle de sa famille. « Je ne sais pas où sont ma femme et mes cinq enfants. Ce serait un miracle de les retrouver », se désole-t-il.
A l’hôpital CBCA Ndosho, le personnel soignant s’active pour recevoir les blessés qui affluent également en masse, comme Mariam Kashindi, 22 ans, qui a quitté Sake en urgence après avoir reçu un éclat d’obus dans le bras. « Nous avions commencé à fuir, nous étions devant le marché de Mubambiro quand ma fille a été touchée par une bombe dont les éclats m’ont atteint, raconte-t-elle avant de poursuivre : nous fuyons le M23. J’ai trois enfants. L’un a été blessé, quant à l’autre, je ne sais pas où il est ».
« Nous étions un groupe de femmes, plusieurs sont mortes sur le coup »
Un peu plus loin, Neema Jeannette pleure allongée sur un lit. Elle a été touchée par une explosion alors qu’elle se trouvait avec un groupe d’amies. « Une bombe est tombée sur nous. Nous étions un groupe de femmes, plusieurs sont mortes sur le coup. Moi, je suis la seule survivante. Je remercie le CICR de m’avoir prise en charge à l’hôpital », sanglote-t-elle.
Cheffe de la sous-délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Nord-Kivu, Miriam Favier explique que l’établissement a été contraint d’activer ses quatre blocs opératoires en raison de l’afflux de blessés. « Depuis ce matin, plus de 70 patients sont déjà arrivés et ce n’est pas fini. C’est assez inquiétant », déplore-t-elle.
Si, à Goma, les autorités militaires comme la société civile appellent au calme, des écoles et plusieurs boutiques ont toutefois fermé leurs portes, tout comme l’Institut français, qui a décidé de suspendre temporairement ses activités. Les billets de tous les spectacles annulés seront intégralement remboursés, explique la structure dans un communiqué.
« Même ici, on vient d’entendre un obus tomber »
Anticipant une nouvelle dégradation de la situation sécuritaire, certains habitants ont, quant à eux, décidé de prendre les devants et sont passés au Rwanda voisin, où ils ont trouvé refuge dans la ville frontalière de Rubavu pour la plupart. « Mon mari habite ici, il m’a dit de le rejoindre pour fuir la panique qui s’empare de la ville de Goma », déclare ainsi Amina, une valise à la main et accompagnée de ses deux enfants.
Innocent, lui, a trouvé une chambre dans un hôtel. « Il y avait foule au niveau de la douane, c’était plein à craquer, rapporte-t-il. Alors, quand on a des enfants en bas âge, on ne va pas attendre la dernière minute pour partir, car on ne sait pas vraiment ce qu’il va se passer, on n’est pas sur la ligne de front. Même ici, on vient d’entendre un obus tomber, alors imaginez : quand on est à Goma, c’est comme si l’explosion avait lieu dans la parcelle d’à côté. Voilà pourquoi on a décidé de partir » poursuit celui-ci.
Comme beaucoup d’autres habitants du chef-lieu du Nord-Kivu, Innocent prévoit de rester à Rubavu, le temps de voir comment évolue la situation, avec l’espoir de pouvoir rentrer chez lui le plus rapidement possible.
RFI
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