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Société

TIC: ISPA-DRC réclame le dégel du compte bancaire d’AFRINIC pour le bien des internautes africains

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Il y a Impasse dans le secteur des Technologies de l’information et de la communication (TIC) au niveau du continent africain. A la base, le litige qui oppose la société chinoise Cloud Innovation Ltd et le géant AFRINIC (African Network Information Centre), le registre Internet  chargé de la gestion des ressources numériques dans la région Afrique et de l’océan indien.

Cette affaire est jugée par les autorités judiciaires de l’Ile Maurice. Et le tribunal qui a en charge ce dossier a décidé de géler le compte bancaire d’AFRINIC.

Ainsi donc, les allures que prend le développement de ce litige entre AFRINIC et Cloud Innovation Ltd et surtout la décision du tribunal de pouvoir geler le compte bancaire d’AFRINIC, inquiète au plus haut point l’association des fournisseurs d’accès Internet en République démocratique du Congo, en sigle ISPA-DRC (Internet Service Provider Association-Democratic république of Congo), dont tous les membres sont détenteurs des ressources Internet administrées par AFRINIC.

L’inquiétude de l’ISPA-DRC, qui vise à contribuer à la promotion de l’industrie Internet en RDC, est de voir AFRINIC dans l’impossibilité de rendre service aux milliers d’Internautes sur le continent africain et l’océan indien, faute de moyens de son fonctionnement, si jamais cette décision du tribunal perdure.

Voilà pourquoi, dans sa déclaration rendue publique ce vendredi 30 juillet 2021, cette organisation congolaise œuvrant pour la défense des intérêts des fournisseurs de services d’accès Internet en RDC, « loin d’entraver la procédure judiciaire en cours », rappelle au respect du principe de continuité de service universelle prôné dans le domaine de la télécommunication.

A cet effet, elle demande que le compte d’AFRINIC soit dégelé « afin de permettre à ce dernier de continuer à fonctionner pour rendre services aux milliers d’internautes du continent africains et de l’océan indien ». Et l’ISPA-DRC estime que « Faire le contraire serait insoler tout un continent au reste du monde ».

Il sied de signaler en outre que, dans cette déclaration sur le fonctionnement pérenne d’AFRINIC et signée par le responsable de son comité de gestion, M.  Laurent Ntumba, l’ISPA-DRC affirme soutenir la déclaration du Pdg d’AFRINIC. Celle relative à l’assurance de voir l’AFRINIC continuer à servir ses membres, nonobstant cette décision du tribunal.

L’ISPA-DRC demande enfin à toutes les parties concernées dans cette affaire, c’est-à-dire, AFRINIC, Cloud innovation Ltd et les autorités judiciaires de l’Ile Maurice, « de tenir compte de la continuité de service universel tout en poursuivant le processus judiciaire ».

Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET

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Valentin Yves Mudimbe s’en est allé, mais sa parole demeure : l’Afrique orpheline d’un géant de la pensée

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Ce jour, la République Démocratique du Congo, l’Afrique et le monde intellectuel viennent de perdre un monument. Valentin Yves Mudimbe, philosophe, écrivain et penseur hors pair, s’est éteint aux États-Unis, laissant derrière lui une œuvre aussi dense que subversive, une parole aussi lucide qu’indomptable.

Né en 1941 à Jadotville (actuelle Likasi), en RDC, Valentin Yves Mudimbe fut l’un des intellectuels africains les plus influents du XXᵉ et du XXIᵉ siècle. Professeur émérite à l’Université Duke, anthropologue, linguiste et romancier, il a marqué les sciences humaines par sa critique radicale des épistémologies coloniales et sa déconstruction des discours dominants sur l’Afrique.

Son œuvre majeure, The Invention of Africa (1988), reste un texte fondateur des études postcoloniales. Mudimbe y démontre comment l’Afrique a été « inventée » par le regard occidental, à travers des catégories de savoir qui ont nié ses propres logiques de pensée. Pour lui, « l’Afrique n’existe pas en dehors des représentations qui la constituent », une thèse qui a révolutionné la manière d’appréhender le continent.

Yves Mudimbe n’était pas seulement un théoricien : c’était un penseur du soupçon, toujours en éveil face aux illusions des idéologies, qu’elles soient coloniales, nationalistes ou néolibérales. Dans L’Odeur du père (1982), il explore les contradictions des élites africaines post-indépendances, dénonçant leur aliénation mimétique. Son roman Entre les eaux (1973) questionne la tension entre engagement politique et spiritualité.

Il a révélé sa propre trajectoire de prêtre jésuite devenu philosophe laïc. Ses travaux sur Foucault, Derrida et les structuralistes européens en font un passeur exceptionnel entre les traditions intellectuelles africaines et occidentales. Pourtant, il refusait toute étiquette : « Je ne suis ni un afrocentriste, ni un occidentaliste. Je suis un penseur de la fracture, de l’entre-deux », disait-il.

Aujourd’hui, alors que l’Afrique est confrontée à de nouveaux défis – néocolonialismes économiques, crises démocratiques, guerres d’influence –, la pensée de Mudimbe reste d’une brûlante actualité. Son questionnement sur « les conditions de production du savoir africain » invite à repenser l’université, la recherche et les médias du continent. Il laisse derrière lui des disciples à travers le monde. Des chercheurs qui continuent de déconstruire les récits hégémoniques.

« Mudimbe nous a appris à douter, à interroger nos propres certitudes ». La RDC en deuil mais l’Afrique en héritage, conclut le polymathe, cet autre géant de la pensée post-coloniale. Le Congo pleure l’un de ses plus grands fils, mais son héritage est impérissable. Dans un pays souvent meurtri par l’amnésie historique, Yves Mudimbe rappelait que « la mémoire est un acte de résistance ».

Alors que les hommages affluent du monde entier – de Paris à Johannesburg, de Dakar à New York –, une certitude s’impose : Yves Mudimbe est mort, mais sa parole, elle, ne mourra jamais. « Les mots ne sont pas innocents. Ils portent en eux la violence de l’histoire. » — Valentin Yves Mudimbe

TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR

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