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Sud-Kivu : les députés provinciaux rejettent une interpellation contre le gouverneur
Les députés provinciaux de la province du Sud-Kivu ont rejeté l’interpellation initiée par leur collègue Homer Bulakali contre le gouverneur Théo Ngwabidje Kasi, avec au menu 4 matières, entre autres, le dossier Minembwe, la spoliation des maisons de l’Etat… Sur 32 députés, seul son initiateur a voté pour. Les autres ont voté contre cette pétition.
« La procédure a été biaisée, parceque vous ne pouvez pas attaquer deux lièvres à la fois, vous attaquez le ministre provincial de l’Intérieur, vous attaquez le gouverneur, vous attaquez le ministre provincial des Finances, vous attaquez le ministre du Budget. Pour la question des finances, il y a un ministre provincial des Finances, pour la question de spoliation des maisons de l’Etat, il y a un ministre des Travaux publics, pour la question de sécurité, vous attaquez directement le gouverneur et le ministre provincial de l’Intérieur qui a dans ses attributions la sécurité… il faut comprendre que l’objet de l’interpellation doit comprendre une personne ciblée », explique Amani Kamanda, rapporteur de l’Assemblée provinciale.
Au cours de la plénière, des députés se sont senti gêner après des allégations selon lesquelles ils ont été corrompus. « Injurier un député, c’est injurier tous les députés, injurier un journaliste, c’est injurier tous les journalistes… Ce qui a chauffé les esprits, ce que les députés n’ont pas adhéré à l’idée de l’interpellateur parce qu’il a déplacé le langage a un tel niveau… Traitez les députés des corrompus, sans preuves, traitez les députés d’avoir participé à la distribution de l’argent sans preuve, c’est une diffamation », a ajouté Amani Kamanda Jacques.
L’initiateur de l’interpellation n’a baissé pas les bras et s’est assume : « Je vais les citer, je vais même présenter et dans mon téléphone vous verrez des appels des gens avec lesquels on ne parlent pas, mais qui sont venus et qui m’ont proposé quelques choses, je répète quelqu’un m’a proposé de prendre de l’argent et moi j’ai dit non, il a dit en ces termes, tu vas là, si on te propose de l’argent prends ça et moi j’ai dit non ».
Pendant ce temps, son interpellation a été rejetée par tous ses collègues faute de procédure et de forme.
Shukuru Ntwali/CONGOPROFOND.NET
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Thérèse Kayikwamba Wagner brise le silence : “Je refuse que ma vie privée devienne un champ de bataille”
Au cœur d’une vive polémique alimentée depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux au sujet de sa grossesse, la ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, est sortie de son silence. Dans une déclaration personnelle publiée ce vendredi, la cheffe de la diplomatie congolaise dénonce des “attaques diffamatoires” et des “propos mensongers” attentatoires à sa dignité et à celle de sa famille.
Des accusations en ligne et une riposte judiciaire annoncée
Depuis quelques jours, plusieurs vidéos et publications relayées sur les réseaux sociaux ont mis en cause la vie privée de la ministre, donnant lieu à une série de commentaires virulents, souvent teintés de misogynie et de sexisme.
Face à cette campagne de dénigrement, Thérèse Kayikwamba Wagner a annoncé avoir saisi le cabinet juridique ALTIUS, basé à Bruxelles, pour engager des poursuites judiciaires pour diffamation et atteinte à la vie privée.
Les premières actions cibleront, selon sa déclaration, Péro Luwara, responsable de la chaîne CPL TV opérant depuis la Belgique, Emmanuel Banzunzi de la chaîne Bishop National basée en Suède, ainsi que le site CongoIntelligence.com.
Elle indique par ailleurs que des démarches sont en cours auprès des plateformes numériques afin de faire supprimer les contenus mensongers et identifier les auteurs de leur diffusion et monétisation.
“Protéger ma famille et poursuivre mes fonctions en toute sérénité”
La ministre d’État affirme assumer “pleinement sa responsabilité de protéger son enfant” et de poursuivre son travail “avec sérénité et concentration”, soulignant que ces attaques ont tenté de “souiller un moment d’intimité et de joie familiale” et d’affaiblir sa voix dans l’exercice de ses fonctions diplomatiques.
“Au-delà de ma personne, cette action s’inscrit dans le combat de toutes les femmes contre les violences – qu’elles soient physiques ou verbales et contre le dénigrement sexiste encore présent dans nos sociétés”, a-t-elle déclaré, appelant à une prise de conscience collective sur le respect de la vie privée des femmes publiques.
Une mise au point dans un contexte délicat
Cette sortie intervient dans un contexte politique et sécuritaire tendu, alors que la République démocratique du Congo fait face à la persistance des violences dans l’Est du pays et à des enjeux diplomatiques majeurs.
Thérèse Kayikwamba Wagner rappelle qu’elle entend se concentrer sur “la défense de la souveraineté nationale, la protection des populations et la recherche de la paix”, laissant à son équipe juridique “le soin de mener à terme le travail engagé” sur le plan judiciaire.
Une parole rare, un signal fort
Connue pour sa réserve médiatique, la ministre a voulu cette fois marquer un coup d’arrêt à ce qu’elle qualifie de “banalisation du mensonge”. Son message se veut à la fois personnel et symbolique : aucune femme, publique ou non, ne devrait voir sa vie privée transformée en champ de bataille.
Tchèques Bukasa
