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Situation sécuritaire en RDC : Le projet de sortie de crise « sans bain de sang » des Catholiques et Protestants sur la table de F. Tshisekedi

Ce lundi 3 février, dans ses bureaux de la Cité de l’Union Africaine, le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a reçu, à leur demande, une délégation conjointe de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo et de l’Église du Christ au Congo (CENCO-ECC) conduite par le Cardinal Fridolin Ambongo.
Cette délégation conjointe était constituée de Monseigneur Fulgence Muteba, Archevêque de Lubumbashi et Président de la CENCO ; du Révérend Pasteur André Bokondoa, Président de l’ECC ; de Monseigneur Donatien Nshole, Secrétaire Général de la CENCO et du Révérend Eric Nsenga, Secrétaire Général de l’ECC.
À l’issue de cet entretien de plus d’une heure , Mgr Donatien Nshole a indiqué que cette audience procède d’une démarche entamée par les Églises Catholique et Protestante sur “ la nécessité de renforcer la cohésion nationale dans notre pays , un besoin devenu plus pressant “, selon ses propres termes .
“ Les deux Églises ont pris l’initiative de concevoir ce projet de sortie de crise que nous avons présenté ce jour au Chef de l’État. Il l’a reçu avec beaucoup d’attention; il l’a beaucoup apprécié et nous a encouragé. C’est un projet louable “, a rapporté le porte-parole de la CENCO.
Les chefs religieux de la CENCO et de l’ECC ont dit avoir été encouragés dans leur démarche par l’appel du Chef de l’État à l’Église Catholique d’être au milieu du village et d’approcher les uns et les autres pour parler.
Interrogé sur le contenu dudit projet , Mgr Nshole s’est abstenu de livrer les détails réservés au Chef de l’État. Il s’est limité à affirmer que « ce projet permet de sortir de la crise sans bain de sang ».
Pour sa part, le Cardinal Ambongo a lancé un message de compassion à l’endroit de la population de l’Est du pays.
« Nous sommes troublés comme pasteur par la situation que vivent actuellement nos frères et sœurs à l’Est du pays. Nous n’arrivons pas à comprendre qu’est-ce que ces gens ont fait pour mériter un traitement aussi indigne de l’être humain et qui dure depuis trois décennies. »
« Pour nous c’est incomprehensible. Voilà pourquoi nous, comme pasteurs , tout en prenant notre responsabilité à aller vers les uns et les autres pour chercher des solutions, nous voulons d’abord exprimer notre compassion, notre proximité et aussi notre solidarité envers nos frères et sœurs, qui vivent à Goma, Bukavu, Beni et Butembo, affectés par cette situation” a dit le Cardinal.
« Nous leur disons courage. Vous n’êtes pas seuls , vous êtes toujours au cœur de nos prières, de nos préoccupations dans l’espérance de la foi de nos convictions religieuses. Nous prenons notre responsabilité pour voir comment trouver ensemble une solution. », a conclut le prélat catholique.
À ce même sujet, le Secrétaire général de l’ECC a repris les propos de son collègue de l’Église Catholique.
“À cette étape des événements, les deux églises ont estimé qu’il est important d’amener des propositions concrètes susceptibles de créer un consensus national.
Nous avons aimé les deux mots clés nous rappelés par le Chef de l’État : il nous faut la cohésion nationale et il nous faut la compréhension commune sur les défis qui pèsent sur le destin de notre pays ».
« L’approche qui est la nôtre n’est pas de savoir qui est le démon et qui est l’ange. Mais voir comment nous construisons sur base de nos valeurs », a déclaré le Pasteur Nsenga.
Presse présidentielle
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Aimé Boji pour le perchoir de l’Assemblée nationale : Le coup de marteau de la raison

Du ministère du Budget à l’hémicycle, l’homme du sérieux et des résultats s’apprête à redéfinir le leadership parlementaire. Le ralliement fracassant de Michel Moto a scellé une dynamique irrésistible. Le débat est clos. La question ne se pose même plus. Alors que l’Assemblée nationale de la RDC s’apprête à tourner une page cruciale de son histoire, un nom, et un seul, s’impose avec la force de l’évidence : Aimé Boji Sangara.
Sa démission du gouvernement n’est pas une retraite ; c’est le coup d’envoi d’une reconquête. Celle du temple de la démocratie congolaise, un hémicycle assoiffé de crédibilité, de compétence et de cette sérénité dont Aimé Boji Sangara a fait sa marque de fabrique. L’ère des tribuns bouillonnants et des politiciens de l’esbroufe est révolue. La RDC de demain, celle qui se construit dans la douleur mais avec une détermination farouche, a besoin de bâtisseurs.
Aimé Boji en est l’archétype. Son passage au ministère du Budget restera dans les annales comme une masterclass de gestion technocratique. Là où d’autres voyaient un portefeuille de dépenses, il a vu un levier de transformation. Il a apporté une chose si rare dans l’administration publique : la prévisibilité. Son calme, son sérieux et sa technicité ont désamorcé des crises et instauré un climat de confiance avec les partenaires techniques et financiers.
La mise en place d’un plan ambitieux pour le ministère de l’Industrie, même si son départ en interrompt l’exécution de sa main, témoigne d’une vision : celle d’une RD Congo qui ne se contente pas de vendre des matières premières, mais qui les transforme, créant ainsi de la valeur et des emplois. C’est précisément cette vision stratégique et cette intégrité qui semblaient manquer, pour certains critiques, aujourd’hui au Parlement.
L’Assemblée nationale a besoin d’un pilote, pas d’un revanchard qui complotait contre l’ancien président du bureau. Elle a besoin de la sérénité d’Aimé Boji pour apaiser les tensions stériles, recentrer les débats sur l’essentiel et faire de la loi non plus un instrument de combat, mais le cadre solide du développement national. Aimé Boji au perchoir, c’est la promesse d’une institution qui retrouve sa noblesse, où la qualité du travail législatif primerait sur les joutes politiciennes.
L’acte fondateur d’une dynamique inéluctable et d’un adoubement
Dans la politique congolaise, il est des gestes qui valent plus que de longs discours. La prise de position récente de l’honorable Michel Moto est de ceux-là. Proche parmi les proches de Vital Kamerhe, notable de poids du grand Kivu et fin stratège, Michel Moto n’est pas un homme qui s’engage à la légère. Son soutien public et appuyé à Aimé Boji n’a pas été un simple coup de communication ; c’est un séisme politique qui a fixé l’opinion.
Ce ralliement est un coup de maître. Il apporte à la candidature de l’ex-ministre Aimé Boji ce qui lui manquait peut-être : une connaissance intime des arcanes du Parlement, un ancrage populaire fort et une maestria communicationnelle incontestable. Michel Moto, c’est le pont entre l’excellence technocratique de Boji Sangara et la réalité du terrain politique. Il est la clé qui ouvre les portes des différentes couches populaires et de l’élite parlementaire.
Ce tandem inédit – le technocrate intègre et le politique aguerri – est une formule gagnante. Michel Moto, en maître de la communication, va assurer à Aimé Boji la visibilité nécessaire et une accessibilité qui le rendra aussi populaire qu’il est respecté. Les réactions en chaîne qui ont suivi cette annonce en sont la preuve éclatante : une onde de choc positive a traversé le pays.
Ce qui n’était qu’une hypothèse est soudainement devenu une évidence nationale. Le soutien est désormais quasi unanime. Les réticences s’effritent face à la puissance de cette alliance et au profil irréprochable du candidat. Désormais, tout est clair. Aimé Boji Sangara n’a plus qu’à se préparer à briguer le marteau de l’Assemblée nationale. Ce ne sera pas une campagne, mais une consécration.
Le peuple congolais, dans sa sagesse, reconnaît en lui l’homme de la situation. Celui qui incarne le sérieux après le chaos, la compétence après l’improvisation, la sérénité après le bruit. Prendre le perchoir n’est pas une fin en soi pour Aimé Boji. C’est la condition nécessaire pour mettre l’institution législative au service de la refondation nationale. Avec lui, le marteau du président de l’Assemblée ne sera plus un accessoire de spectacle.
Mais le symbole d’une raison qui revient, ferme et apaisée, pour sceller le destin d’une grande nation. La RDC est mûre pour cette révolution silencieuse. Aimé Boji en est le visage. L’histoire retiendra que Michel Moto en a été le catalyseur décisif. L’heure de la sérénité technocratique a sonné.
TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR