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Scandale sexuel : les députés nationaux du Kongo-Central ne veulent plus du gouverneur et de son adjoint

Ils l’ont fait savoir à l’issue d’une réunion tenue ce mardi 27 août 2019 à Kinshasa, sanctionnée par une déclaration dans laquelle ils font part de leur indignation, faisant ainsi allusion à la vidéo de scandale sexuel du vice-gouverneur qui circule sur la toile.
Le caucus des élus du Kongo-central a, avec dernière énergie, exigé la révocation du gouverneur, la suspension du Redoc, mais aussi l’arrestation de tous les agents de sécurité impliqués dans l’affaire.
Le caucus des députés nationaux du Kongo-central compte organiser dans les tous prochains jours, des marches à travers les grandes villes de la province, pour exprimer leur mécontentement et appeler les députés provinciaux à sanctionner le gouverneur et son adjoint.
Pour sa part, le député national Claudel André Lubaya, élu de Kananga au Kasaï-Central, parle non seulement de la révocation mais aussi de l’ouverture d’une procédure judiciaire pour corriger les coupables.
Pour rappel, il y a quelques jours circule sur la toile une vidéo dans laquelle l’on voit le vice-gouverneur du Kongo-central nu, neutralisé par une policière. Il s’est fait filmé par l’assistante du gouverneur Atou Matubuana en présence des quelques policiers et du Redoc du Kongo-central.
Petit Ben Bukasa/CONGOPROFOND.NET
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Affaire « Mutamba » : La justice congolaise se réveille, enfin, et gifle son propre ministre !

C’est une gifle institutionnelle, brutale et symbolique. En informant le ministre d’État en charge de la Justice, Constant Mutamba, que « la phase de l’instruction étant clôturée, sa récusation n’a plus d’effet », le Parquet général près la Cour de cassation lui signifie clairement qu’il ne peut ni ralentir, ni saboter la machine judiciaire. Même en tant que Garde des Sceaux !
Cette affaire de détournement des fonds destinés à la construction des prisons, aux allures de bras de fer entre le pouvoir judiciaire et l’un des piliers de l’Exécutif, révèle une chose essentielle : la Justice congolaise, souvent brocardée pour sa soumission au politique, ose-du moins en apparence-affirmer une once d’indépendance. Et ce n’est pas rien.
Constant Mutamba, connu pour son activisme, sa rhétorique de « rupture », et son zèle au service du régime Tshisekedi, croyait peut-être pouvoir manœuvrer dans un dossier où son nom ou son influence pourraient peser. En vain. Le ministère public lui rappelle que le temps des diversions est passé, que la procédure avance, et que la République ne saurait être prise en otage par un ministre, fût-il celui de la Justice.
Mais attention : derrière cet acte de fermeté, la méfiance reste de mise. Le système judiciaire congolais n’est pas encore guéri de ses vieux démons : instrumentalisation, règlements de comptes, et juges à la carte. La procédure en cours devra donc prouver qu’elle est animée par l’intérêt général, et non par une guerre de clans déguisée en croisade pour la vérité.
Quoi qu’il en soit, ce désaveu public infligé à Constant Mutamba entame son autorité, fragilise son image, et interroge sur la suite de sa mission au sein du gouvernement. Peut-on incarner la Justice quand on est soi-même rattrapé par elle ?
L’affaire ne fait que commencer.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET