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Ruberwa : » La balkanisation de la RDC par Minembwe est une pure invention sans fondement… »
Le ministre d’État, ministre de la Décentralisation et Réforme Institutionnelle a répondu ce lundi 19 octobre 2020 aux préoccupations de la représentation nationale sur l’installation du bourgmestre de Minembwe. Ce, à la suite de l’initiative parlementaire du député national Muhindo Nzangi conformément à l’article 193 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale.
Dans sa réplique, Me Azarias Ruberwa a d’entrée de jeu rappelé sa mission à Minembwe qui consistait à accompagner son collègue de la défense qui conduisait une mission sécuritaire dans cette partie de la province. « J’étais donc porteur d’un ordre de mission officielle validé par le gouvernement », a-t-il affirmé devant la représentation nationale.
À l’en croire, l’installation du bourgmestre de Minembwe a eu lieu en son absence et que seul le gouverneur était présent. Il a cité quelques actes administratifs qui justifient l’existence juridique de cette entité. Et même l’ambassadeur des Etats-unis qui aurait pris part à cette installation, Ruberwa précise que ce dernier est arrivé à Minembwe deux jours après la cérémonie.
Le ministre d’Etat, ministre de la Décentralisation Azarias Ruberwa martèle qu’il s’agit bel et bien d’une matière qui relève du pouvoir provincial et non national.
Abordant le point lié à la balkanisation de la RDC tant redoutée par le cas Minembwe, le ministre d’Etat Azarias Ruberwa a dit qu’il s’agit d’une pure invention sans fondement et que la présence de hauts officiers et ministres à Minembwe au moment de l’installation du Bourgmestre de Minembwe n’a été qu’une coïncidence.
Il sied de noter que Me Azarias Ruberwa a 48 heures pour revenir une fois de plus devant la représentation nationale afin de répondre aux différentes préoccupations soulevées par les élus du peuple toujours en rapport avec le dossier Minembwe.
Rappelons-le, le Chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi avait suspendu l’érection de Minembwe en commune, disant qu’il n’était pas au courant de cette décision. La cérémonie d’installation officielle du bourgmestre de cette entité administrative qui serait habitée en majorité par des Congolais originaires du Rwanda le 28 septembre dernier en présence de nombreuses personnalités nationales et internationales avait mis le feu aux poudres.
Plusieurs Congolais en interne tout comme en interne, ont exprimé leurs craintes de voir le pays pour lequel Lumumba a milité se « balkaniser ».
MUAMBA MULEMBUE CLÉMENT/CONGOPROFOND.NET
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Guerre du M23/Rwanda : Des milliers de personnes fuient les combats en direction de Goma et au-delà
Les violents affrontements autour de la localité de Sake, dans l’est de la RDC, qui opposent l’armée congolaise, appuyée par ses alliés locaux, et le M23, soutenu par le Rwanda, poussent des milliers d’habitants de la région à fuir les combats. Si la plupart vont chercher refuge à Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu situé à seulement une vingtaine de kilomètres de là, d’autres préfèrent aller au-delà et franchir la frontière avec le Rwanda. Reportage.
À Goma, en RDC, l’angoisse est palpable sur la route principale qui relie les quartiers de Ndosho et de Katindo. Des colonnes de déplacés circulent à pied, à moto ou en bus en direction du chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Désespérées, Alice et Kanyere racontent leur calvaire. « Il y a de nombreuses détonations et des avions qui bombardent là d’où nous venons. Il y a aussi beaucoup de militaires sur la route. Tout le monde s’enfuit ! », confie la première. « Beaucoup de bombes explosent et les balles sifflent. Nous avons dû quitter les huttes de notre camp, témoigne la seconde, dépitée, avant de poursuivre : je n’ai pas de famille à Goma. Il faut que le gouvernement termine la guerre ! »
Âgé d’une trentaine d’années, Haguma Banga marche, lui, avec un matelas sur la tête. Après avoir fui Sake, il est toujours sans nouvelle de sa famille. « Je ne sais pas où sont ma femme et mes cinq enfants. Ce serait un miracle de les retrouver », se désole-t-il.
A l’hôpital CBCA Ndosho, le personnel soignant s’active pour recevoir les blessés qui affluent également en masse, comme Mariam Kashindi, 22 ans, qui a quitté Sake en urgence après avoir reçu un éclat d’obus dans le bras. « Nous avions commencé à fuir, nous étions devant le marché de Mubambiro quand ma fille a été touchée par une bombe dont les éclats m’ont atteint, raconte-t-elle avant de poursuivre : nous fuyons le M23. J’ai trois enfants. L’un a été blessé, quant à l’autre, je ne sais pas où il est ».
« Nous étions un groupe de femmes, plusieurs sont mortes sur le coup »
Un peu plus loin, Neema Jeannette pleure allongée sur un lit. Elle a été touchée par une explosion alors qu’elle se trouvait avec un groupe d’amies. « Une bombe est tombée sur nous. Nous étions un groupe de femmes, plusieurs sont mortes sur le coup. Moi, je suis la seule survivante. Je remercie le CICR de m’avoir prise en charge à l’hôpital », sanglote-t-elle.
Cheffe de la sous-délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Nord-Kivu, Miriam Favier explique que l’établissement a été contraint d’activer ses quatre blocs opératoires en raison de l’afflux de blessés. « Depuis ce matin, plus de 70 patients sont déjà arrivés et ce n’est pas fini. C’est assez inquiétant », déplore-t-elle.
Si, à Goma, les autorités militaires comme la société civile appellent au calme, des écoles et plusieurs boutiques ont toutefois fermé leurs portes, tout comme l’Institut français, qui a décidé de suspendre temporairement ses activités. Les billets de tous les spectacles annulés seront intégralement remboursés, explique la structure dans un communiqué.
« Même ici, on vient d’entendre un obus tomber »
Anticipant une nouvelle dégradation de la situation sécuritaire, certains habitants ont, quant à eux, décidé de prendre les devants et sont passés au Rwanda voisin, où ils ont trouvé refuge dans la ville frontalière de Rubavu pour la plupart. « Mon mari habite ici, il m’a dit de le rejoindre pour fuir la panique qui s’empare de la ville de Goma », déclare ainsi Amina, une valise à la main et accompagnée de ses deux enfants.
Innocent, lui, a trouvé une chambre dans un hôtel. « Il y avait foule au niveau de la douane, c’était plein à craquer, rapporte-t-il. Alors, quand on a des enfants en bas âge, on ne va pas attendre la dernière minute pour partir, car on ne sait pas vraiment ce qu’il va se passer, on n’est pas sur la ligne de front. Même ici, on vient d’entendre un obus tomber, alors imaginez : quand on est à Goma, c’est comme si l’explosion avait lieu dans la parcelle d’à côté. Voilà pourquoi on a décidé de partir » poursuit celui-ci.
Comme beaucoup d’autres habitants du chef-lieu du Nord-Kivu, Innocent prévoit de rester à Rubavu, le temps de voir comment évolue la situation, avec l’espoir de pouvoir rentrer chez lui le plus rapidement possible.
RFI
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