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RTNC : Chérubin Okende crie à l’injustice et saisit le ministre des Médias

Le député national Chérubin Okende a saisi le ministre national de la Communication sur le probable refus du directeur général de la Radio télévision nationale congolaise (RTNC) de laisser passer une émission dans laquelle un membre de la plateforme Lamuka a pris part.
En effet, regrette-t-il, c’est comme si les vieilles méthodes de l’ancien régime n’ont pas disparu. Pour lui, le DG de la RTNC, Ernest Kabila, aurait interdit la diffusion de l’émission deux sons de cloche, présentée par la consœur Nancy Odia Niango et qui recevait pour la circonstance Zacharie NKENDA, cadre de l’UDPS ( coalition FCC-CACH au pouvoir), en face du député Chérubin OKENDE (président du parti FSIR), membre de Lamuka ou opposition.
Le DG aurait interdit la diffusion de l’émission deux sons de cloche pour un motif que Okende qualifie de « simpliste et discriminatoire » puisque l’un des invités était de l’opposition. Pour lui le DG a marché sur le caractère neutre que devait respecter ce média public et, ainsi, est allé à l’encontre de la vision du président de la République Félix Tshisekedi qui veut laisser toutes les tendances s’exprimer pour respecter la Constitution.
Pour Ben-Shanal KIMONI, cadre du parti FSIR joint par CONGOPROFOND.NET, ce genre d’attitude, non réprimée, démontrera tout simplement que le changement tant vanté par la coalition FCC-CACH n’est qu’un simple slogan qui habille la continuité des anti valeurs et des abus décriés pendant la gestion du régime passé où tout était fait pour
museler les opposants. « Maintenant que le ministre de la tutelle est saisi, l’opinion attend la suite », a
Contactée, la présentatrice de l’émission n’a pas voulu commenter ce sujet.
Petit Ben Bukasa/CONGOPROFOND.NET
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Affaire « Mutamba » : La justice congolaise se réveille, enfin, et gifle son propre ministre !

C’est une gifle institutionnelle, brutale et symbolique. En informant le ministre d’État en charge de la Justice, Constant Mutamba, que « la phase de l’instruction étant clôturée, sa récusation n’a plus d’effet », le Parquet général près la Cour de cassation lui signifie clairement qu’il ne peut ni ralentir, ni saboter la machine judiciaire. Même en tant que Garde des Sceaux !
Cette affaire de détournement des fonds destinés à la construction des prisons, aux allures de bras de fer entre le pouvoir judiciaire et l’un des piliers de l’Exécutif, révèle une chose essentielle : la Justice congolaise, souvent brocardée pour sa soumission au politique, ose-du moins en apparence-affirmer une once d’indépendance. Et ce n’est pas rien.
Constant Mutamba, connu pour son activisme, sa rhétorique de « rupture », et son zèle au service du régime Tshisekedi, croyait peut-être pouvoir manœuvrer dans un dossier où son nom ou son influence pourraient peser. En vain. Le ministère public lui rappelle que le temps des diversions est passé, que la procédure avance, et que la République ne saurait être prise en otage par un ministre, fût-il celui de la Justice.
Mais attention : derrière cet acte de fermeté, la méfiance reste de mise. Le système judiciaire congolais n’est pas encore guéri de ses vieux démons : instrumentalisation, règlements de comptes, et juges à la carte. La procédure en cours devra donc prouver qu’elle est animée par l’intérêt général, et non par une guerre de clans déguisée en croisade pour la vérité.
Quoi qu’il en soit, ce désaveu public infligé à Constant Mutamba entame son autorité, fragilise son image, et interroge sur la suite de sa mission au sein du gouvernement. Peut-on incarner la Justice quand on est soi-même rattrapé par elle ?
L’affaire ne fait que commencer.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET