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RDC : les environnementalistes fâchés par la légalisation du braconnage par le ministre honoraire Claude Nyamugabo

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24 juillet 2020, le ministre honoraire de l’Environnement Claude Nyamugabo signe un arrêté autorisant la légalisation du braconnage ainsi que le commerce illégal des espèces protégées en RDC.

Dans cet arrêté, des éléphants et gorilles peuvent être tués à plus où moins de 2000.

Un arrêté qui fâche les environnementalistes

Dans un mémorandum adressé à la ministre Eve Bazaiba, ces environnentalistes plaident pour l’abrogation de cet arrêté qui met en péril l’écosystème et l’environnement en République démocratique du Congo.

Voici l’intégralité du mémorandum adressé à Ève Bazaiba

Mémorandum des ONG Environnementales regroupées au sein de la
Société Civile Environnementale en République Démocratique du Congo

A l’attention de Son Excellence Madame le Vice Premier Ministre et Ministre en
charge de l’Environnement et Développement durable en République
Démocratique du Congo.

Concerne : Dénonciation de la libéralisation du braconnage et du commerce illicite et illégal
des espèces totalement protégées en République Démocratique du Congo et demande de l’abrogation intégrale de l’arrêté interministériel n°006/CAB/MIN/EDD/2020 et
n°CAB/MIN/FINANCES/2020/069 du 24 Juillet 2020 portant fixation des taux des droits, taxes et redevances à percevoir à l’initiative du Ministère de l’Environnement et Développement Durable, en matière de faune et de flore ; publié dans le journal officiel en 2020 entre les Ministères en charge de l’Environnement et Développement durable et des
finances.

Nous, représentants des organisations de la Société civile Environnementale de la RDC, venons par le présent faire montre à la face du monde l’illégalité de cet arrêté interministériel plus précisément dans ses articles 4, 5 et 6 stipulant respectivement :

Article 4.

Les espèces animales totalement protégées, figurant au tableau 2 en annexe du présent Arrêté (citant notamment les taux de capture, de l’abattage, de la détention des 3 sous espèces des gorilles, le chimpanzé, le rhinocéros, l’éléphant, l’Okapi, l’hippopotame etc.), ne peuvent être chassées qu’en vertu du permis prévu par la règlementation en vigueur. (…).

Article 5.

Le permis d’importation, d’exportation, de réexportation, de capture, d’abattage ou de chasse ainsi que le certificat d’origine et de légitime détention sont valables pour une durée
de six (06) mois. Le requérant du permis ou du certificat adresse sa demande à la Direction
de la conservation de la nature, pour traitement.

Article 6.

Les espèces végétales menacées ainsi que leurs sous-produits figurant au tableau 5 en annexe du présent Arrêté, ne peuvent être exportées, importées ou réexportées qu’en vertu
du permis d’exportation, d’importation ou de réexportation prévues par la règlementation
en vigueur. (…) ;

Autorisant ainsi le braconnage et le commerce illégal des espèces totalement protégées, endémiques et en danger critique de disparition, pourtant interdits par les lois de la
République en la matière et des accords et conventions internationaux ratifiés par la RDC y compris de la CITES, de l’UICN, etc.

La loi n°14/003 du 11 février 2014 relative à la Conservation de la nature stipule à son article 14, qu’il est interdit de:’’ prélever, pécher, capturer, harceler ou tuer délibérémentdes spécimens des espèces protégées. Aussi ‘’perturber intentionnellement ces espèces, notamment durant la période de reproduction, de dépendance, d’hibernation ou de migration’’; de détruire, endommager, enlever, ramasser les œufs des espèces ou en modifier la position; détériorer ou détruire les sites de reproduction, les aires de repos ou tout habitat naturel où vivent ces espèces à l’un des stades de leur cycle biologique. De détenir, transporter, échanger, vendre ou acheter, offrir ou céder à titre gratuit les spécimens ou toute partie de ces espèces prélevés dans la nature; détenir, céder, vendre, acheter ou transporter tout produit dont l’emballage ou la publicité annonce contenir des spécimens appartenant à l’une des espèces protégées et, enfin, exposer dans les lieux publics ces spécimens.

Considérant les rôles clés que ces espèces totalement protégées jouent dans la restauration des écosystèmes par les relations symbiotiques qu’elles entretiennent avec les autres espèces de faunes et flore lorsque cette protection est effective ;

Considérant aussi le symbole culturel que ces espèces incarnent dans la vie quotidienne des communautés locales et des peuples autochtones pygmées à travers leurs connaissances traditionnelles qui sont transmises des générations en générations, valeurs culturelles qui seraient totalement détruites par ce commerce illégal d’exportation de leur héritage ;Comptant les efforts consentis par le Gouvernement de la République Démocratique du Congo sous la houlette de Son Excellence Monsieur le Président de la République en appui de ses partenaires locaux, nationaux et internationaux dans la conservation de la biodiversité jusqu’à la sortie des certaines aires protégées sur la liste du patrimoine mondial en péril de l’UNESCO, comme le Parc National de la Salonga et notamment le changement de statu du gorille de montagne par l’UICN ;

Sur cette base et en vertu de la continuité de l’Etat, et considérant l’inopportunité de cet
Arrêté interministériel, nous demandons l’implication urgente de Madame le Vice
Premier Ministre et Ministre en charge de l’Environnement et de Développement durable, en collaboration avec son collègue, Son Excellence Monsieur le Ministre des finances, d’annuler intégralement le dit Arrêté pour espérer en la pérennité des efforts de conservation des espèces totalement protégées pour les bénéfices des générations
présentes et futures en RDC.

Fait à Kinshasa le 02 Août 2021
Pour la Société Civile Environnementale de la RDC

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Forum national des Droits humains : « Il n’y aura pas de paix tant que les droits de l’homme seront violés en RDC », déclare Samuel Mbemba

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Le ministre des Droits humains, Samuel Mbemba Kabuya, a ouvert officiellement, ce jeudi 9 octobre 2025, les travaux de la première édition du Forum national des Droits humains, au Palais du Peuple, en présence de la Première ministre Judith Suminwa Tuluka, représentant personnel du Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.

Dans son discours d’ouverture, le ministre a appelé à une prise de conscience collective face aux graves violations des droits humains dont est victime la population congolaise depuis plusieurs décennies, rappelant que « la paix mondiale reste impossible tant que les droits de l’homme sont bafoués quelque part dans le monde », citant ainsi le juriste René Cassin.

« Comment comprendre le silence du monde quand plus de dix millions de Congolais ont été massacrés, des femmes violées, des enfants orphelins, des familles détruites ? », s’est-il interrogé, dénonçant l’indifférence internationale et le manque de justice face aux atrocités subies par le peuple congolais.

Le ministre des droits humains a tenu à rendre hommage au Président de la République pour son engagement constant en faveur de la promotion et de la protection des droits humains. “Tout le mérite revient au Chef de l’État pour son leadership et sa détermination à traduire les principes de la Constitution en actions concrètes”, a-t-il affirmé.

Il a cité, entre autres, la gratuité de l’enseignement de base, la maternité gratuite et la mise en place de la couverture santé universelle comme des avancées majeures issues de cette volonté politique.

Au cœur de cette première édition du Forum, deux chantiers majeurs ont été évoqués : l’implémentation de la justice transitionnelle et le plaidoyer pour la reconnaissance du Génocost, terme désignant les génocides commis sur le territoire congolais.

Ce forum marque le point de départ d’une collaboration efficace entre les pouvoirs publics et la société civile pour construire un narratif commun sur les atrocités vécues et engager un plaidoyer unifié”, a déclaré le ministre, appelant les participants à “un sens élevé de patriotisme” et à “un engagement total dans ce combat pour la vérité et la justice”.

Le ministre a également dénoncé une “campagne médiatique orchestrée” contre le FONAREV, l’établissement public chargé d’accompagner les victimes des violences sexuelles liées aux conflits et des crimes contre l’humanité.

Selon lui, cette campagne viserait à détourner l’attention du plaidoyer congolais pour la reconnaissance des génocides. “Il est facile de déceler l’origine de ces attaques : le Rwanda de Paul Kagame, responsable de nombreux massacres sur notre sol”, a-t-il déclaré, citant des localités comme Mwenga, Kasika, Makobola, Kishishe, Tingi Tingi et Rutshuru, encore marquées par ces drames humains.

En conclusion, Samuel Mbemba Kabuya a invité les participants à “transformer la douleur collective en moteur d’action”, soulignant que la mémoire des victimes “ne doit pas être une simple commémoration, mais un engagement durable pour que justice soit rendue”.

“Ce forum est notre devoir moral envers ceux qui ne peuvent plus parler”, a-t-il martelé, avant de souhaiter plein succès aux travaux dont les recommandations, espère-t-il, guideront la politique nationale des droits humains.

Dorcas Mwavita

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