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RDC: les chefs coutumiers sollicitent l’appui du Chef de l’Etat pour organiser les élections

Les chefs coutumiers de la RD Congo veulent mettre fin au régime intérimaire qui perdure au sein de l’Association nationale des autorités traditionnelles du Congo( ANATC) depuis la démission du Grand chef Muami Munongo, acté par le comité national en juillet 2018.

Chefs coutumiers
Réunis ce samedi 15 juin au croisement des avenues Croix-Rouge et Huileries, dans la commune de Kinshasa, ils ont réaffirmé leur confiance au comité provisoire présidé par le Grand chef Ngandoli, appuyé dans ses tâches quotidiennes par le secrétaire général Sa Majesté Mfumu Difima.
Tout en informant l’opinion nationale et internationale que les chefs coutumiers restent unis, quelles que soient leurs associations, les » gardiens de la terre et des valeurs ancestrales » invitent les institutions tant nationales qu’internationales à se conformer à cette discipline.
Ainsi, ils invitent le Chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, président d’honneur des chefs coutumiers, ainsi que le gouvernement de la République d’accompagner le comité intérimaire du Grand chef Ngandoli à organiser la conférence annuelle et l’assemblée générale des chefs coutumiers de la RDC en préparation.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET
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Kinshasa perd une plume d’or : Sénado alias « Général Bowane » s’en est allé

Kinshasa pleure l’un de ses enfants prodiges. Sénado Mananasi, connu encore sous le nom de « Général Bowane », s’est éteint, emportant avec lui un pan discret mais fondamental de l’histoire musicale congolaise. Auteur, compositeur, parolier de l’ombre, il était pourtant la source lumineuse derrière des tubes devenus cultes dans les années 80 et 90.
Natif de Kingasani, dans le district populaire de la Tshangu, Sénado a été bercé dès l’enfance par l’effervescence musicale de Kinshasa. Vers le milieu des années 1980, il entre dans les orchestres Balafon et Select Musica de Malembe Chant, où sa voix suave et son sens inné de la mélodie le rendent vite incontournable.
Mais c’est surtout par la plume que le Général Bowane se distingue. Il signe en effet « Sai Sai », chanson mythique interprétée par Papa Wemba, devenue un succès planétaire. Un titre qui a traversé les frontières du Congo pour résonner jusqu’en Europe et dans les diasporas africaines. Peu savent que derrière cette pépite, se cachait ce parolier modeste, attaché à sa Tshangu natale.
Sénado a également prêté son talent à de nombreuses formations musicales de Kinshasa. Plusieurs chansons interprétées par le clan Wenge Musica portent sa signature, preuve de son ancrage profond dans la sève artistique qui a nourri une génération entière. Les archives officieuses de la musique congolaise regorgent de ces refrains populaires dont il fut l’architecte discret.
Par ailleurs, il était le grand frère de Chai Ngenge, ancien membre éminent du groupe Wenge BCBG de JB Mpiana. Une fratrie musicale donc, dont l’influence s’étend sur plusieurs décennies de rumba, de ndombolo et de toutes les hybridations qui ont fait la renommée du « son kinois ».
L’annonce de sa mort a suscité une vive émotion parmi les mélomanes, les artistes, et ceux qui, dans l’ombre comme lui, œuvrent à l’immortalité de la culture congolaise. Les hommages affluent, mais nombreux sont ceux qui regrettent que Sénado n’ait jamais reçu de reconnaissance à la mesure de son apport. Comme tant d’autres génies silencieux de la scène congolaise, il s’en va sans disques d’or, mais avec l’or des cœurs.
Son parcours rappelle cruellement combien la mémoire musicale congolaise est souvent injuste avec ses bâtisseurs. Le Général Bowane n’était pas une figure de paille : il était un passeur d’émotion, un faiseur de classiques, un pilier invisible d’une époque d’or.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET