non classé
RDC/Kwango : Peti-Peti veut revenir !

L’ancien gouverneur du Kwango, Jean-Marie Peti-Peti Tamata, qui a démissionné de son fauteuil, tient à reprendre son poste de gouverneur de la province du Kwango.
Selon des informations à notre possession, l’ancien gouverneur du Kwango entreprend des démarches auprès de la présidence de la République pour obtenir l’annulation de sa démission pour lui permettre de redevenir gouverneur du Kwango.
Nos sources indiquent qu’il est soutenu dans cette démarche par son entourage qui estime que le temps de partir n’était pas arrivé, et par des caciques du Parti Lumumbiste Unifié (Palu), son parti politique.
L’on se demande les motivations qui poussent Peti-Peti à tenir mordicus sur la gestion de la province du Kwango. Qu’a-t-il oublié au gouvernorat de cette province?
Pour rappel, Peti-Peti a été élu gouverneur de province dans le cadre des élections de 2019, sur base d’un consensus politique qui a établi qu’un candidat du Palu, la formation politique majoritaire à l’assemblée provinciale avec 4 députés et ressortissant du territoire de Kenge, dirige la province, secondé par un représentant du territoire de Feshi.
Mais pour des analystes, le vote d’un ticket Palu à la tête du Kwango rentrait dans le compte d’une dette politique concoctée par Aubin Minaku, qui en 2018 avait promis à Gizenga de lui faire cadeau du Kwango, en compensation des déboires connus au Kwilu, le bastion du Palu.
Dans les salons politiques de Kenge, les voix se lèvent en disant que la rotation établie à la tête de la province concerne les territoires, et point les partis politiques. Les députés provinciaux sont d’ailleurs unanimes qu’ils ne vont jamais élire un ticket de ce parti, dont les assises se trouvent au Kwilu voisin.
L’accroche de Peti-Peti étonne plus d’un dans les milieux politiques et sociaux du Kwango. Sur quelle base veut-il regagner son poste de gouverneur? Peti-Peti, peut-être épris par le goût du lait qu’il regrette d’avoir quitté, semble avoir oublié les circonstances qui l’ont contraint à démissionner.
Pour ceux qui ne savent pas ou que Peti-Peti et son entourage tentent de tromper, il a été contraint de démissionner pour éviter d’aller au bout de la mission de défiance qui visait justement son éjection. Les députés provinciaux ont été déterminés à le faire partir, dans leur plus grande majorité. La même majorité écrasante qui l’a élu en avril 2019.
Les griefs
Les députés ont accusé JM Peti-Peti d’incompétence. Ils ont expliqué cela par plusieurs faits: le gouverneur n’a jamais pris une décision louable depuis son élection.Les élus provinciaux ont reproché le gouverneur d’avoir nommé le DG de la DGRKWA (direction générale des recettes du Kwango) avant d’avoir nommé les ministres et l’a révoqué en moins de deux semaines.
Les députés provinciaux ont également accusé le gouverneur d’avoir désigné son directeur de cabinet comme gouverneur a.i sous la barbe du vice-gouverneur et des ministres.
Le gouverneur a fait notifier le DG de la Dgrkwa par son dircab, alors que cette tâche relève du ministre des finances.
Pour les députés provinciaux, Jean-Marie Peti-peti a réhabilité le superviseur de l’Environnement de Feshi alors révoqué par le secrétaire général pour usage de faux.
Les députés provinciaux n’ont pas digéré le fait que le gouverneur a fait travailler les membres de son cabinet sans se soucier de les notifier au préalable. Et cela, jusqu’au jour de démission.
Ils l’ont également accusé d’avoir antidaté ses propres documents officiels, où la notification précède l’arrêté de nomination. » Depuis son accession au pouvoir, le gouverneur n’a réalisé aucune action concrète de son programme … ».
Megestion
Les députés provinciaux ont accusé le gouverneur de megestion.
Détournement de 60.000.000 FC obtenus à crédit auprès de la banque TMB pour la construction d’un bâtiment devant abriter le siège de l’Assemblée provinciale; détournement de 138.899.750 FC, frais des examens d’État 2018-2019 hérités de Kanys Makofi (qu’il a pourtant accusé d’avoir laissé à la province seulement la somme de 16$ ). Il y a des détails sur le retrait des sommes.
Le gouverneur a, selon les députés, entretenu un flou dans la gestion des recettes locales produites par la Dgrkwa.
Il y a un autre grief à charge du gouverneur Jean-Marie Peti-peti : extorsions des frais de rétrocession des ETD (13.000.000 FC).
Le gouverneur du Kwango, selon les députés, a détourné les fonds de Fonds de la solidarité (1000FC/élève) perçus auprès de toutes les écoles de la province.
La motion de défiance a indiqué également l’utilisation comme comptable public d’une personne non habilitée dans les retraits des fonds de la province, notamment auprès de grands assujettis.
Les députés provinciaux du Kwango ont accusé le gouverneur d’avoir violé la loi sur la libre administration de provinces.
Dans les contrats avec la société Elade SARL, le gouverneur a modifié les clauses, accusent les députés : les parts réservées à la province ont été revues à 10% et que le gouverneur s’est tapée pour lui 23%, alors que le contrat réservait 33% à la province.
Il a signé avec Raintrust, une entreprise américaine qui veut exploiter 80.000 ha de terres arables au Kwango, sans se référer à l’organe délibérant.
Les députés ont voulu faire payer le gouverneur puisqu’il gère avec opacité les accords pris avec la société américaine qui exploite le diamant dans le Mawanga, comme un bien privé.
Il y a aussi à charge de Jean-Marie Peti-peti, l’outrage envers l’organe délibérant.
Les députés provinciaux ont été étonnés de remarquer que le gouverneur JM Peti-peti se comportait comme un conquérant qui a décidé de mettre à genoux sa province.
Déterminé à tout détruire, il aurait spolié la résidence officielle des gouverneurs de province qu’il a morcelée pour y construire sa résidence privée.
Les députés ne sont pas revenus sur l’incendie d’une bonne partie d’un quartier à Kenge en janvier 2020, commandé par le gouverneur JM Peti-peti, selon les propriétaires des maisons qui réclament encore indemnité. Des familles entières ont été envoyées vivre à la belle étoile. Dès lors, les habitants de la ville de Kenge ne disent ne pas être prêts à revoir Jean-Marie Peti-Peti à la tête de la province du Kwango.
Il faut donc noter que Jean-Marie Peti-Peti n’a pas démissionné comme un grand homme d’Etat ou comme un enfant de chœur, plutôt que d’aucuns l’ont cru. Il n’est pas un exemple en politique.
Un autre fait à signaler autour de cette démission, c’est que Peti-Peti a été frappé par un collègue député membre de son propre parti politique, le deputé Kafinga Mbumba Longin, dit Karkouf. Ce député est par la suite revenu à la charge avec à la main une motion incidentielle visant l’arrestation de sieur Peti-Peti, pour vol de plusieurs biens du patrimoine public de la province. Karkouf a insisté en plénière que Jean-Marie devrait rendre à la province du Kwango jusqu’à la moindre aiguille qu’il détient. Ce député a confié à CONGOPROFOND.NET que Jean-Marie Peti-Peti est un type sur lequel le Kwango ne peut pas compter.
Son entourage, composé entre autres de son directeur de cabinet, quelques conseillers et de 3 membres de l’Assemblée provinciale, a mis en scène trois moyens pour arriver à bout de la motion de défiance et le sauver de griffes de la motion.
D’abord une motion incidentielle mise dans la bouche de la députée AbG Mathilde Mujinga, visant le retrait de la motion de défiance. Les arguments de la député Mathilde Mujinga ont été applaudis par les intellectuels et des juristes. Mais les députés motionaires ont été imperturbables : au vote. La motion incidentielle n’a obtenu que trois voix Pour. Deux députés dans la salle se sont abstenus, alors que 12, sur un ensemble de 18 présents à la plénière l’ont bloquée.
Ensuite les menaces verbales et intimidations de son suppléant, Willy Fayulu, qui voulait s’en prendre séance tenante à son collègue, le deputé CRD élu de Kasongo-Lunda, Odon Mukenzi Odoras.
La démission
Enfin, la réponse du gouverneur aux allégations des députés auteurs de la motion. La démission est tombée en fin de la réponse. Peti-Peti, exaspéré par la position dont les députés ont fait preuve lors du vote de la motion incidentielle de la députée Mathilde Mujinga Mbweni, a alors offert au Bureau de l’assemblée l’ampliation de sa démission, adressée au Chef de l’Etat.
Le dépôt de la lettre de démission a ainsi mis fin à la plénière et empêché l’examen de la motion de défiance contre le gouverneur.
Dans le document, Peti-Peti se veut prudent : il démissionné suite au climat politique devenu malsain au Kwango. La messe est dite.
Comme quelqu’un qui ne s’avoue pas vaincu, Peti-Peti veut rentrer gouverner la province du Kwango.
Son plus grand problème serait l’intérim. Il tient à « mourir » avec son vice-gouverneur, Léopold Kangulumba, qu’il ne veut pas voir continuer le mandat. Il a été clair lors de sa réponse à l’assemblée face à la motion de défiance: il a accusé publiquement son vice-gouverneur d’être auteur intellectuel de la motion, pour le voir partir et rester seul maitre à bord.
Il se bat avec la notion d’intérim. Il a beaucoup misé sur la démission; un moyen par lequel, pour lui, son vice-gouverneur devrait partir à la minute.
C’est dans cette logique qu’il s’en est pris, sur conseil de son entourage, au président de l’Assemblée provinciale, le député Mulenga Upala Wenslens, au motif qu’il a notifié un gouverneur ad interim qu’il ne devait pas. L’ancien gouverneur s’en est pris à lui avec véhémence, arguant qu’il devait attendre la suite du président de la République pour statuer sur sa démission.
Le lendemain, il a porté plainte contre le président de l’assemblée proviciale devant la Cours d’Appel du Kwango.
Peti-Peti a voulu jouer l’intérim à sa propre démission, en attendant la suite du Chef de l’Etat.
Comme si l’article 160 de la loi électorale ne lui disait strictement rien !
Wait and see.
Émile YIMBU/CONGOPROFOND.NET
Santé
Paludisme : Une conférence mondiale 2025 entre engagement et espoir

La conférence annuelle 2025 sur le paludisme, organisée par la Coalition de la Société Civile pour l’Élimination du Paludisme (CS4ME), s’est tenue en ligne via Zoom. Elle a rassemblé un large éventail d’acteurs : experts, représentants de la société civile, partenaires techniques, journalistes et décideurs politiques. Tous unis par une même urgence : intensifier la lutte contre cette maladie évitable qui tue encore des centaines de milliers de personnes chaque année.
Olivia Ngou, fondatrice d’Impact Santé Afrique et cofondatrice de CS4ME, a ouvert la rencontre en appelant à un renouvellement fort des engagements. Elle a rappelé que le combat contre le paludisme nécessite des ressources accrues, de l’innovation et une implication durable des communautés.
CS4ME, réseau international fort de près de 900 membres répartis dans 48 pays, joue un rôle central dans cette dynamique. L’un des intervenants a rappelé avec fermeté qu’il est inadmissible que cette maladie continue de faire autant de victimes, alors qu’elle est à la fois connue et évitable. Le réseau s’attache à renforcer les capacités locales et à faire entendre la voix des communautés les plus touchées.
La participation active d’organisations congolaises a été particulièrement remarquée. La République démocratique du Congo, l’un des pays les plus affectés au monde par le paludisme, incarne l’urgente nécessité d’une mobilisation massive et coordonnée. Leur présence a mis en lumière la volonté des acteurs locaux de prendre toute leur place dans cette bataille pour la vie.
La conférence 2025 a ainsi permis de raviver les consciences, de fédérer les énergies et d’amplifier un message simple mais essentiel : éliminer le paludisme est possible, à condition que l’engagement soit collectif, constant et résolu.
Désiré Rex Owamba/CONGOPROFOND.NET