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RDC : des pyromanes déterminés à mettre le feu dans le Haut-Uélé, F. Tshisekedi interpellé !

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Le 23 décembre 2019, mourrait le Grand-chef TONGOLO III TOYTOMA Maurice, le chef de la chefferie MAYOGO/MABOZO dans la Province du Haut-Uélé. Conformément aux us et coutumes, la famille régnante, qui est chargée du choix du successeur du Grand-chef, a fait son travail en désignant l’un des fils de l’illustre disparu pour prendre le règne de la chefferie en la personne de ANGA GAGA TONGOLO IV Roger. Cette désignation du successeur de feu Grand-chef TONGOLO TOYTOMA III Maurice s’est faite le jour même de son inhumation, le 26 décembre 2019 et confirmée par son intronisation le 14 mars 2020 pour éviter un probable intérim.

D’ailleurs la loi N°15/015 du 26 aout 2015 fixant statut des Chefs Coutumiers qui organise l’intérim et la succession en la matière stipule bien ceci :
Article 7 : « le pouvoir du Chef Coutumier prend fin par décès ». Le décès du feu Grand-chef TONGOLO III TOYTOMA Maurice est un empêchement définitif qui n’appelle d’intérim que si la succession se fait attendre. C’est dire que le pouvoir coutumier chez nous est donc exempt du concept « emploi provisoirement disponible », parce que l’article 11 prévoit justement cet intérim en cas «  d’absence prolongée (du Chef) de l’entité, la suspension de ses fonctions conformément au régime disciplinaire ou à l’exercice d’une fonction incompatible »

Article 12 : « en cas de vacances, l’intérim est assuré, s’il échet, conformément à la coutume locale. L’intérim prend fin à la cessation de la circonstance qui l’a justifié »

A titre de rappel, après la désignation du nouveau chef coutumier par les membres de la famille régnante, une commission d’enquête et de confirmation présidée par Monsieur l’Administrateur de territoire Rungu s’était déplacé à Matari (chef-lieu de la chefferie MAYOGO/MABOZO) et a établi un rapport dont copie fut transmise au Gouverneur de la province. C’est alors que l’intronisation fut organisée le 14 mars 2020 en présence du représentant du gouverneur, en la personne de son ministre de l’Energie, Hydrocarbure et urbanisme.

Tous ces efforts de la famille régnante de mener une procédure légale pour la succession n’a pas rencontré le sentiment de préférence du Gouverneur.

En effet, celui-ci voulait que Monsieur Willy IKILATO, l’un des fils du Feu Grand-Chef TONGOLO III TOYTOMA Maurice, qui exerçait la fonction du secrétaire administratif de la chefferie, soit l’heureux élu contrairement à la volonté du défunt Grand-Chef ainsi qu’à celle de la famille régnante.

C’est ainsi que le 07 mais 2020 sous instruction de son chef, le ministre de l’intérieur écrivit la lettre n°03/CAU/170/CAB/PROMIN/INTERSECOP-D-AF-COUT/HU/2020 notifiant tardivement à Monsieur Willy IKILATO, l’ami du gouverneur, de jouer l’intérim jusqu’à l’installation du nouveau chef. Cela fut une immixtion directe dans la gestion du pouvoir successoral coutumier du Gouverneur qui n’en avait pas compétence.

Cette lettre notification tardive du ministre provincial sonna comme un désaveu du nouveau chef et une volonté manifeste d’humiliation de la famille régnante et de tous les notables Mayogo qui avaient entériné ce choix surtout que ce fut la volonté du défunt Grand-chef TONGOLO III TOYTOMA Maurice.

La réaction ne se fit pas attendre, il s’en est suivi des actes de violence à l’encontre de Monsieur Willy IKILATO qui s’est vu traiter de traitre. C’est alors que des villageois descendirent chez lui et brûlèrent toute sa maison et ses biens. Le lendemain de ce malheureux événement, la famille régnante se réunit pour répondre au ministre de l’Intérieur lui demandant simplement de rapporter sa notification puisqu’illégale et lui promis de faire application de l’article 28 de la Constitution qui stipule «  nul n’est tenu d’exécuter un ordre manifestement illégal », dans le cas ou il ne s’exécutait pas.

Monsieur Willy IKILATO, résolu à faire appliquer la notification du ministre de l’Intérieur décida de traduire toute la famille régnante en Justice. A la comparution des deux parties au Parquet d’Isiro, le mercredi 13 mai 2020, le procureur joua a la sagesse en classant l’affaire sans suite et en les renvoyant à palabrer en l’africaine.

Dans cette rocambolesque histoire, la question pertinente reste posée: Qui du ministre de l’Intérieur et de la famille régnante a raison ?

La loi 15/015 du 26 août 2015 fixant statut des chefs coutumiers répond pertinemment à cette préoccupation à son article 15 et 16 qui stipule : « Si le successeur est connu, l’autorité (…) autorise son installation » et non « l’investiture » car au dessus du pouvoir provincial, et seul le gouvernement de la République en détient la capacité juridique, au travers de son Excellence le ministre National ayant les affaires coutumières dans ses attributions.

Un autre élément, cette notification intervient cinq mois presque après le décès du Grand-Chef TONGOLO III TOYTOMA Maurice. Une notification étant un acte secondaire d’exécution, le ministre de l’Intérieur, devrait produire l’acte principal, dument motivé, de désignation de Monsieur Willy IKILATO ou alors sa lettre de signalement de vacance à l’autorité compétente pouvant justifier l’intérim.

Et un message officiel N° 25/CAB/VPM/MININTERSECAC/GKM 060/2020 du 13/05/2020 de son Excellence vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur ayant les affaires coutumières à sa charge est venu donné raison à la famille regnante. L’intitulé du message du vice-premier et ministre de l’intérieur est « CONCERNE : DESIGNATION ILLEGALE DU CHEF COUTUMIER a.i. DE LA CHEFFERIE MAYOGO/MABOZO ».

Eu égard à ce qui précède, il y a lieu de donner raison à la famille régnante qui a estimé que cette notification tardive du ministre de l’intérieur est illégale. Alors l’Etat de droit qui est le vœu de tous les Congolais et surtout du Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi Tshilombo, doit être d’application pour tous et à tout… sinon l’arbitraire a toujours des conséquences incalculables.

Njila Mule/CONGOPROFOND.NET


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Guerre du M23/Rwanda : Des milliers de personnes fuient les combats en direction de Goma et au-delà

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Les violents affrontements autour de la localité de Sake, dans l’est de la RDC, qui opposent l’armée congolaise, appuyée par ses alliés locaux, et le M23, soutenu par le Rwanda, poussent des milliers d’habitants de la région à fuir les combats. Si la plupart vont chercher refuge à Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu situé à seulement une vingtaine de kilomètres de là, d’autres préfèrent aller au-delà et franchir la frontière avec le Rwanda. Reportage.

À Goma, en RDC, l’angoisse est palpable sur la route principale qui relie les quartiers de Ndosho et de Katindo. Des colonnes de déplacés circulent à pied, à moto ou en bus en direction du chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Désespérées, Alice et Kanyere racontent leur calvaire. « Il y a de nombreuses détonations et des avions qui bombardent là d’où nous venons. Il y a aussi beaucoup de militaires sur la route. Tout le monde s’enfuit ! », confie la première. « Beaucoup de bombes explosent et les balles sifflent. Nous avons dû quitter les huttes de notre camp, témoigne la seconde, dépitée, avant de poursuivre : je n’ai pas de famille à Goma. Il faut que le gouvernement termine la guerre ! »

Âgé d’une trentaine d’années, Haguma Banga marche, lui, avec un matelas sur la tête. Après avoir fui Sake, il est toujours sans nouvelle de sa famille. « Je ne sais pas où sont ma femme et mes cinq enfants. Ce serait un miracle de les retrouver », se désole-t-il.

A l’hôpital CBCA Ndosho, le personnel soignant s’active pour recevoir les blessés qui affluent également en masse, comme Mariam Kashindi, 22 ans, qui a quitté Sake en urgence après avoir reçu un éclat d’obus dans le bras. « Nous avions commencé à fuir, nous étions devant le marché de Mubambiro quand ma fille a été touchée par une bombe dont les éclats m’ont atteint, raconte-t-elle avant de poursuivre : nous fuyons le M23. J’ai trois enfants. L’un a été blessé, quant à l’autre, je ne sais pas où il est ».

« Nous étions un groupe de femmes, plusieurs sont mortes sur le coup »
Un peu plus loin, Neema Jeannette pleure allongée sur un lit. Elle a été touchée par une explosion alors qu’elle se trouvait avec un groupe d’amies. « Une bombe est tombée sur nous. Nous étions un groupe de femmes, plusieurs sont mortes sur le coup. Moi, je suis la seule survivante. Je remercie le CICR de m’avoir prise en charge à l’hôpital », sanglote-t-elle.

Cheffe de la sous-délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Nord-Kivu, Miriam Favier explique que l’établissement a été contraint d’activer ses quatre blocs opératoires en raison de l’afflux de blessés. « Depuis ce matin, plus de 70 patients sont déjà arrivés et ce n’est pas fini. C’est assez inquiétant », déplore-t-elle.

Si, à Goma, les autorités militaires comme la société civile appellent au calme, des écoles et plusieurs boutiques ont toutefois fermé leurs portes, tout comme l’Institut français, qui a décidé de suspendre temporairement ses activités. Les billets de tous les spectacles annulés seront intégralement remboursés, explique la structure dans un communiqué.

« Même ici, on vient d’entendre un obus tomber »

Anticipant une nouvelle dégradation de la situation sécuritaire, certains habitants ont, quant à eux, décidé de prendre les devants et sont passés au Rwanda voisin, où ils ont trouvé refuge dans la ville frontalière de Rubavu pour la plupart. « Mon mari habite ici, il m’a dit de le rejoindre pour fuir la panique qui s’empare de la ville de Goma », déclare ainsi Amina, une valise à la main et accompagnée de ses deux enfants.

Innocent, lui, a trouvé une chambre dans un hôtel. « Il y avait foule au niveau de la douane, c’était plein à craquer, rapporte-t-il. Alors, quand on a des enfants en bas âge, on ne va pas attendre la dernière minute pour partir, car on ne sait pas vraiment ce qu’il va se passer, on n’est pas sur la ligne de front. Même ici, on vient d’entendre un obus tomber, alors imaginez : quand on est à Goma, c’est comme si l’explosion avait lieu dans la parcelle d’à côté. Voilà pourquoi on a décidé de partir » poursuit celui-ci.

Comme beaucoup d’autres habitants du chef-lieu du Nord-Kivu, Innocent prévoit de rester à Rubavu, le temps de voir comment évolue la situation, avec l’espoir de pouvoir rentrer chez lui le plus rapidement possible.

RFI


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