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RDC : Denise Nyakeru Tshisekedi avocate des drépanocytaires chez Ilunga Ilunkamba

La Première Dame de la République Démocratique du Congo, Denise Nyakeru Tshisekedi, a fait le déplacement de la Primature ce jeudi 18 juin 2020. Elle a été reçue en séance de travail par le Premier Ministre, Ilunga Ilunkamba. Une première historique.
Elle a apporté, auprès du Chef de Gouvernement, un plaidoyer sur sa vision de lutte contre la Drépanocytose, mieux connu sous le vocable « anémie SS ». Cette maladie est un véritable fléau qu’il convient de combattre avec fermeté.
Ce projet porte notamment sur l’accompagnement du Gouvernement dans la lutte contre cette maladie par :
– La sensibilisation à la drépanocytose auprès de la jeunesse par son intégration dans le programme éducatif ;
– L’appui à la construction et le cas échéant à la réhabilitation des centres de dépistage et de traitement,
– L’approvisionnement en médicaments,
– Et enfin, l’organisation des Etats généraux pour cerner les contours de lutte contre cette maladie.
Le Premier Ministre Ilunga Ilunkamba s’est montré réceptif à ce plaidoyer et a décidé de la mise en place d’une commission chargée d’approfondir les axes d’appui à ce projet, avant de le soumettre au Conseil des Ministres.
La Très Distinguée Première Dame, Denise Nyakeru Tshisekedi, s’est déclarée contente de cette séance de travail avec le Premier Ministre dont elle a apprécié le sens d’écoute.
Pour la circonstance, le Chef du Gouvernement était entouré de quelques membres de son Gouvernement. Il s’agit de la Ministre du Genre, Famille et Enfants, du Ministre de la Recherche Scientifique et Innovation, du Ministre Près le Président de la République, de la Ministre Près le Premier Ministre, ainsi que du Vice-Ministre de la Santé.
La Première Dame de la RDC dirige la Fondation « DENISE NYAKERU TSHISEKEDI », une association sans but Lucratif créée par elle, pour matérialiser sa vision et soutenir son action dans le domaine de la santé, l’éducation, l’autonomisation, particulièrement de la femme, et la lutte contre les violences faites aux femmes en RDC.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET
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Grossesse à l’école : Faut-il exclure ou accompagner ? La RDC face à une réalité dérangeante !

Ce lundi 14 juillet 2025, une note circulaire du Secrétaire Général intérimaire à l’Éducation Nationale et Nouvelle Citoyenneté, Alexis Yoka Lapulimangu, a ravivé un débat sensible dans les milieux scolaires congolais : les élèves enceintes doivent-elles être maintenues à l’école ou exclues ?
Dans sa correspondance adressée aux directeurs provinciaux de l’éducation, Alexis Yoka Lapulimangu insiste sur le droit des filles enceintes à poursuivre leur scolarité, conformément aux engagements nationaux et internationaux en matière d’éducation inclusive et d’égalité des genres.
« Aucune sanction ou exclusion ne sera tolérée en raison d’une grossesse, » précise-t-il dans sa note. Et d’ajouter : « Les abandons scolaires liés aux grossesses précoces compromettent l’avenir des filles et renforcent les inégalités. »
Des réactions mitigées sur le terrain
La décision, largement relayée sur les réseaux sociaux, suscite depuis lors une vague de réactions. Si certains saluent une avancée dans la protection des droits des jeunes filles, d’autres y voient une légitimation implicite d’un problème moral et éducatif plus profond.
À Kinshasa, plusieurs chefs d’établissements confirment qu’en pratique, les écoles congolaises n’excluent pas systématiquement les filles enceintes. Mais ces situations sont souvent gérées discrètement. « Chaque année, mon école enregistre des cas de grossesse chez les élèves. Celles qui abandonnent le font par honte ou sous pression familiale. Les plus courageuses, surtout les finalistes, terminent leur parcours sans être inquiétées », confie un chef d’établissement de la commune de Kisenso.
Alors pourquoi une telle circulaire si la tolérance est déjà la norme ? Pour certains observateurs, la décision officielle expose un malaise éducatif et sociétal. Des voix s’élèvent pour dénoncer « l’immoralité » d’une élève qui tombe enceinte alors qu’elle est censée être mineure. D’autres pointent du doigt les enseignants ou les adultes qui profitent de leur position d’autorité pour abuser des jeunes filles.
Entre inclusion, prévention et responsabilités partagées
La loi-cadre N°14/004 du 11 février 2014 sur l’Enseignement National en RDC prône l’éducation pour tous. Cela implique, entre autres, de garantir l’accès à l’éducation aux filles mères, aux orphelins, aux déplacés ou encore aux personnes vivant avec un handicap. Dans ce contexte, interdire aux jeunes filles enceintes de poursuivre leur scolarité serait contraire à cette vision inclusive.
Mais cette inclusion soulève d’autres questions :
– L’école doit-elle seulement accueillir ou aussi prévenir ?
– Comment mieux encadrer les élèves pour éviter les grossesses précoces ?
– Quelle est la part de responsabilité des familles, des enseignants et de la société dans son ensemble ?
Le phénomène des grossesses en milieu scolaire n’est pas toujours lié au cadre scolaire lui-même. Bien souvent, ces situations surviennent dans les milieux de vie des élèves, en dehors de l’école, mettant les établissements devant le fait accompli. Cependant, les établissements sont aussi appelés à accompagner ces jeunes filles au lieu de les stigmatiser, tout en renforçant l’éducation sexuelle et civique.
Des dispositifs d’accompagnement possibles
Dans plusieurs pays, la prise en charge des élèves enceintes s’accompagne d’un encadrement spécifique :
– Des aménagements d’horaires pour les consultations médicales,
– Un suivi psychologique,
– La possibilité de suivre les cours à distance ou de reprendre les cours après l’accouchement grâce à des programmes adaptés.
Ces alternatives permettent d’éviter la déscolarisation, dont les conséquences peuvent être dramatiques : précarité, exclusion sociale, vulnérabilité accrue pour la jeune mère et son enfant.
Conclusion : Un débat entre éthique, éducation et pragmatisme
Loin d’être une simple question administrative, le maintien des filles enceintes à l’école touche aux valeurs, à l’éducation et à l’avenir de la société congolaise. Faut-il prioriser l’inclusion, même dans des situations délicates ? Ou doit-on redouter les effets pervers d’un message perçu par certains comme une banalisation de comportements jugés contraires aux normes morales ?
Une chose est certaine : la prévention, le dialogue avec les familles et un encadrement responsable restent les clés pour faire face à ce phénomène sans condamner l’avenir des jeunes filles concernées.
Jules Kisema Kinkatu & Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET