À la Une
RDC : « alternance et prestidigitation d’une opposition illusionniste » (Tribune de Alain Tito Mabiala)
La mue : depuis qu’une fraction infime du pouvoir leur a été due, toute honte bue, ils nous confessent à tue-tête l’alternance, alors que nous les sentons plus comme une caisse de résonance de leur alliance contre-nature, on les sent impreparés, surpris par la taille de la fonction, décrétant une amnésie judiciaire, en faveur de ceux dont les gestes ont mis le pays dans le gouffre de l’enlisement, maintenant qu’il ne leur reste que trois ans, on les sent vides de tout argument, souvent on entend béton, juste quelques mètres cubes, ils en jasent pour un pays de plus de deux millions de kilomètres carrés; d’ailleurs la gratuité de l’enseignement, belle initiative, décrétée sans en assurer les bases, montre déjà ses limites, espérons que le milliard et demi des mabonza nous seront utiles pour que le succès de cette louable initiative soit garantie à nos enfants.
On les sent dans la trivialité du verbe, se juchant derrière des formules de noblesse intellectuelle alors que le fond dont on se plaint reste sans réponse, sans perspective réelle capable de produire une logique pérenne comme celle dont les générations se réclament à travers le nom de Lumumba.
De ce nom, celui que porte l’actuel détenteur du pouvoir, quelle serait l’idéologie qui nous restera, de quelles idées vont se prévaloir les générations futures lorsqu’elles penseront à ce que fut son agir politique, surtout lorsqu’elles chercheront à comprendre la symbolique de ses réponses à des questions cruciales d’intérêt fondamental pour le présent et le futur.
Je crains que l’homme (au pouvoir) ne soit seul ce jour-là devant le tribunal de l’histoire, en train de confesser, comme il l’a déjà fait en avouant que la réalité de l’opposition diffère de la réalité du pouvoir, ce qu’on dénonce dans l’opposition et ce qu’on promet peuvent être confrontés à la real politik où les contraintes peuvent ne pas permettre la faisabilité.
Un pays siamois, où les autorités d’une certaine province, prêtent serment en prônant fidélité au prédécesseur plutôt qu’à l’actuel président, un pays où un chauffeur de la présidence chiale sur Facebook parce que les gardes d’un général ont troué les pneus de sa voiture immatriculée d’une plaque officielle de l’institution qu’il sert, un pays où le parti au pouvoir reproduit les vices dont il a été victime pendant 32 ans, un pays où tout stagne, pour nous qui avons connu l’avènement du père lors de la conférence nationale souveraine, on se demande si le fils a réussi à produire les mêmes effets d’il y a 29 ans.
Et puis, avec les réseaux sociaux, l’avantage est de voir le degré d’inconscience et le fanatisme larbiniste de ceux qui sont incapables de la moindre critique à la fois par rapport à l’histoire et par rapport aux faits, afin de donner une singularité à ce pouvoir empêtré comme dans un dillentatisme où on a l’impression que le prétendu pouvoir et le jeu subtil qui s’en dégage échappent à son détenteur.
On chante le retour du Congo dans le concert des nations, or c’est un retour de la main tendue, le retour de la corbeille pour rebâtir le pays alors qu’il faut serrer les vannes de la corruption, lutter contre l’impunité, veiller au respect des procédures pour favoriser la libre-concurrence, assainir le cadre des affaires, impliquer les hommes des sciences dans la production d’une méthodologie idoine répondant aux caractéristiques de la crise congolaise et aux défis de ce beau pays.
Avoir un peu plus d’ambitions que de chanter avoir acquis le milliard qu’on n’a pas produit. C’est décevant, très décevant ce qui se passe, et la contestation ne peut être que rude. Très rude d’autant plus que le fermier rêve de récupérer le siège qu’il vous a prêté.
There is no ads to display, Please add some
À la Une
Consultations ECC/CENCO avec Tshisekedi, Nangaa, Kagame, Diongo et Katumbi : Mgr Nshole fait le bilan
Les prélats de la Conférence Épiscopale du Congo et de la communauté des églises du Christ au Congo (CENCO-ECC) poursuivent leur démarche de la quête de la paix et du bien-vivre ensemble en RDC et dans les pays des Grands-Lacs. En mission en Belgique, le porte-parole de la CENCO, Mgr Donatien Nshole a fait, ce lundi 17 février 2025, le bilan de leurs consultations en commençant par le président Tshisekedi, la couche socio-politique Congolaise, les rebelles du M23/AFC, Paul Kagame, président du Rwanda, l’opposition radicale et Moïse Katumbi.
Il a confié que “dans la phase actuelle, il ne s’agit pas d’une médiation qui suppose deux parties mais une sensibilisation des uns et des autres pour s’engager à trouver une solution qui mettrait un terme au drame humanitaire que nous sommes en train de vivre.”
Quant à la position du président Félix Tshisekedi, il a fait savoir qu’il était réceptif. » Il avait loué l’initiative qui lui a été présentée et nous avait donné son aval pour poursuivre nos consultations ailleurs. Il nous a écoutés attentivement, il a posé des questions de compréhension auxquelles nous avons répondu”, a indiqué le secrétaire de la CENCO.
De l’autre côté, a-t-il précisé, ils nous ont entendus et ont bien accueilli notre demande. » Ils ont promis de réagir par un document. Nous pensons que s’ils continuent dans cette respective, s’il n’y a pas d’éléments qui brillent, on peut aller dans la direction que nous souhaitons », a fait savoir le prêtre.
Au sujet du cessez-le-feu et de l’arrêt immédiat de la guerre dans l’Est de la RDC, le représentant du tandem CENCO-ECC a confirmé que le mouvement politico-militaire de Nangaa, l’AFC avec le Mouvement du 23 Mars (M23) sont prêts pour le dialogue mais aux conditions qui sont les leurs.
Puis de poursuivre : » Martin Fayulu avait manifesté son intention de s’asseoir avec ceux qui ont les armes pour mettre fin à cette crise. Le Camp Katumbi a adhéré à cette initiative portée par les clergés. Pour l’opposition radicale de Belgique, représentée par Franck Diongo, le départ de Félix Tshisekedi est la condition sine qua non pour aller au dialogue tout comme Delly Sesenga qui estime qu’il serait nécessaire de s’entendre du fait que le front militaire a montré ses limites et échoué ».
“Politiquement ce sont des postures, qui au stade actuel sont normales, mais comme facilitation, nous pourrons faire des propositions pour amener les uns et les autres à se dépasser pour ne pas perdre l’essentiel.”, a conclu Mgr Nshole qui annonce qu’une synthèse sera faite à la fin de ces consultations.
Exaucé Kaya/CONGOPROFOND.NET
There is no ads to display, Please add some