Justice
RDC : 2.500 lauréats magistrats en sit-in ce vendredi pour réclamer leur nomination

Les nouveaux magistrats ayant réussi au concours en 2022 et dont la nomination était prévue en 2024, menacent d’organiser un sit-in, à la cité de l’Union africaine ce vendredi 23 août, pour dénoncer le blocage constaté dans le processus de leur nomination proprement dite.
Ils sont au total 2.500 candidats magistrats, faisant partie du lot de 5000 magistrats retenus au concours organisé par le Conseil supérieur de la magistrature, sur initiative du Président de la république.
Dans un mémorandum adressé au Président de la République, ils lancent un cri de détresse et sollicite l’implication du chef de l’État pour pallier cette situation.
» Nous sommes victimes du non-respect du chronogramme publié par le Conseil supérieur de la magistrature, qui prévoyait la transmission du projet d’ordonnance de notre nomination au Président de la république en 2024. Certains d’entre nous, venus des provinces pour le contrôle, ne savent pas à quel saint se vouer faute des moyens…nous ne savons pas comment se déroule notre processus de nomination, pourtant nous sommes pris en charge dans la Loi budgétaire en cours », déclarent-t-ils.
Toutefois, les sources recoupées font remarquer que plus de 100 magistrats nommés récemment par le président de la république, sont des fraudeurs, ne faisant donc pas partie de ceux ayant été retenus au concours
Il sied de rappeler que 2.500 candidats magistrats sur les 5000 retenus au concours, ont été déjà nommés et affectés.
Elyane Mukuna et Willy Theway Kambulu/ CONGOPROFOND.NET
There is no ads to display, Please add some
Actualité
22 mois d’emprisonnement à Makala : Le douloureux film de l’arrestation de Mike Mukebayi

La récente libération de plusieurs opposants politiques en République démocratique du Congo, dont Mike Mukebayi, a ravivé les interrogations sur les circonstances de leur arrestation et leur détention prolongée. Député provincial de Kinshasa et fervent opposant au régime en place, Mike Mukebayi est revenu sur les événements ayant conduit à son incarcération, dénonçant ce qu’il qualifie « d’arrestation illégale et arbitraire ».
En effet, raconte-t-il, tout a commencé le samedi 20 mai 2023, lors d’une marche organisée par l’opposition. Aux côtés de figures politiques comme Moïse Katumbi, Martin Fayulu et Delly Sesanga, Mike Mukebayi participait à cette manifestation qui s’est soldée par une répression brutale.
Selon lui, la police a fait usage d’une force excessive, allant jusqu’à frapper des manifestants, dont un enfant. Les images de cette répression ont largement circulé sur les réseaux sociaux.
Dans les jours qui ont suivi, Mike Mukebayi a été invité sur le plateau du journaliste Louis-France Kuzikeza pour dénoncer les violences subies par les opposants au régime Tshisekedi. C’est après cette interview qu’il aurait reçu des pressions. » Georges Kapiamba, activiste des droits de l’homme aujourd’hui proche du pouvoir, a tenté de me rencontrer à travers la médiation du journaliste Louis France Kuzikeza. Refusant toute compromission, j’ai décliné l’invitation, lui affirmant que j’assume pleinement mes déclarations publiques« , a-t-il indiqué à l’émission Libre Opinion sur CML 13 TV.
Le lendemain, dimanche soir, alors qu’il discutait devant chez lui avec son collaborateur Jimmy Kalala, des hommes armés surgissent et lui annoncent son arrestation. Face à cette interpellation soudaine, il s’insurge : « On ne peut pas arrêter quelqu’un comme ça ! Nous sommes dimanche, nous sommes la nuit, et je n’ai reçu aucun mandat d’arrêt ».
Ses voisins et sa famille accourent, mais les agents le forcent à monter dans une pick-up. Dans ce véhicule, témoigne-t-il, il a subi immédiatement des coups violents et des insultes. » J’ai été frappé et insulté par mes ravisseurs m’accusant d’être un « député corrompu par Katumbi ». Après 2h30 de route, je suis conduit à un lieu inconnu, avant de me voir cagoulé pour éviter que je ne reconnaisse mes geôliers ou mon lieu de détention…« , a-t-il ajouté.
Lorsqu’on lui retire enfin la cagoule, il se rend compte qu’il se trouve au Casier judiciaire. On lui annonce qu’il devra y passer la nuit avant d’être entendu le lendemain. Le matin venu, il entend des conversations entre le président du Casier judiciaire au téléphone et un quidam : « Pourquoi venez-vous me déposer cette personne qui parle trop ? Venez plutôt les récupérer, je ne veux pas de problème…».
En début d’après-midi du même jour, il est transféré au parquet près la Cour d’appel. C’est là où il constate alors une irrégularité flagrante : » Sans avoir été auditionné, sans billet de transfert, la Cour de cassation est déjà prête pour m’envoyer directement à la prison de Makala« .
Une dame du parquet a soulevé également cette anomalie, demandant le procès-verbal de l’audition, document essentiel prouvant qu’il a été entendu par la justice. Mais un appel téléphonique en sa présence change brusquement la donne :
» Elle reçoit un coup de fil et, sans plus discuter, elle signe le document autorisant mon transfert à Makala !« .
Emmené à la prison centrale de Makala, Mike Mukebayi est placé au Pavillon 1, réservé aux détenus jugés pour des infractions graves. Il se bat ensuite juridiquement, avec l’aide de ses avocats, pour contester cette arrestation qu’il considère comme illégale.
Il est accusé de « détention en flagrance », une notion floue qu’il conteste fermement, car aucun élément concret ne justifie son arrestation brutale et son maintien en détention prolongée.
« Même aujourd’hui, je ne sais pas quelle flagrance j’ai commise pour mériter une telle détention », s’interroge Mike Mukebayi.
Son combat judiciaire se poursuit jusqu’à sa récente libération conditionnelle, intervenue le 1er mars 2025, sur décision du ministre de la Justice, Constant Mutamba.
Dorcas Mwavita/CONGOPROFOND.NET
There is no ads to display, Please add some