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PassportGate : 51 Congolais se constituent partie civile contre Semlex en Belgique

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Dans le cadre de la campagne de lutte contre la corruption « Le Congo n’est pas à vendre », cinquante et un (51) citoyens congolais se sont constitués partie civile le vendredi 8 mai 2020 dans l’enquête judiciaire en cours en Belgique contre la société SA Semlex Europe. Le Réseau Panafricain pour la Lutte contre la Corruption (UNIS), la Fédération Internationale pour les Droits Humains et la Ligue des droits humains ont également déposé plainte dans le cadre de la même affaire.

SA Semlex Europe est sous enquête en Belgique pour le deal controversé concernant la fabrication de passeports biométriques congolais. Selon l’agence de presse Reuters, l’enquête porte sur d’éventuels faits de corruption et de blanchiment d’argent. « Le Congo n’est pas à vendre » exhorte la justice belge à poursuivre l’enquête jusqu’au bout afin que les éventuelles
pratiques de corruption soient sanctionnées.

Elle demande au gouvernement congolais de ne renouveler sous aucun prétexte ce contrat qui arrive bientôt à expiration.

Pour rappel, à $185, le passeport congolais est parmi les plus chers au monde. Sur ce montant,
$60 sont réservés à une société écran dénommée LRPS, qui serait détenue par un membre de
la famille de l’ex-Président Joseph Kabila, selon des documents vus par Le Congo n’est pas à
vendre et des sources proches du dossier.

Par ailleurs, selon Reuters, $700.000 auraient été
versés par des sociétés proches de Semlex sur des comptes d’Emmanuel Adrupiako, l’assistant financier de Joseph Kabila, et ce dans les mois suivants la signature du contrat en 2015. A ceci s’ajoutent toutes les tracasseries auxquelles les congolais font face lorsqu’ils
souhaitent obtenir leur document de voyage dans les délais raisonnables.

Ainsi, la somme effectivement payée pour un passeport peut largement dépasser les 185 dollars prévus par la loi.

« Ce sont nous, les citoyens congolais, qui payons le prix de ces négociations secrètes au sommet de l’État,” dit Fred Bauma, un des citoyens congolais qui s’est constitué partie civile dans un document parvenu à la rédaction de CONGOPROFOND.NET ce jeudi 14 mai 2020.

Et d’ajouter : « Nous dépensons bien plus que tous les pays limitrophes de la RDC pour notre passeport. Nous voulons que la justice belge lève le voile sur ce dossier et sanctionne tout individu ou entreprise qui s’avère coupable de corruption.”

Avec plus de 600.000 passeports vendus depuis l’entrée en vigueur du contrat Semlex, la
société écran suspecte pourrait avoir encaissé plus de $36 millions de dollars.

Le Président Tshisekedi avait promis pendant la campagne qu’il reverrait à la baisse le prix
du passeport,” rappelle Floribert Anzuluni, coordonnateur du mouvement citoyen Filimbi dont plusieurs membres se trouvent sur la liste des parties civiles. « Nous y tenons. Or jusque-
là, nous attendons toujours,” souligne-t-il.

De son côté, Semlex a qualifié les allégations de “dénigrement calomnieux” et dit que le contrat est bénéfique pour le pays car “les infrastructures locales sont données gratuitement au pays
concerné.”

Si tel est le cas, le Congo devrait être à même de personnaliser ses passeports de manière autonome à la fin du contrat, qui arrive à expiration dans moins d’un mois, notamment le 10 juin 2020.

Toutefois, de nombreux médias congolais et internationaux rapportent que des négociations auraient lieu pour le renouveler. A l’instar du contrat initial négocié discrètement à Dubaï et Kinshasa en 2014-2015, tout ceci se passerait sans appel d’offre, en violation de la
loi sur la passation des marchés publics.

Le Congo n’est pas à vendre demande de ne pas renouveler le contrat en vigueur et de faire
un appel d’offre transparent pour l’octroi de ce marché.

« Seul un appel d’offre compétitif permettra d’arriver à un prix raisonnable pour notre
passeport,” spécifie Florimond Muteba de l’Observatoire de la Dépense Publique, en ajoutant
que “c’est aussi une condition essentielle pour restaurer quelque peu la confiance des citoyens
congolais envers leurs dirigeants.”

De ce fait, la campagne “Le Congo n’est pas à vendre” demande au Président de la République ainsi qu’au Ministère des Affaires Étrangères de la RDC de confirmer que le contrat ne sera pas renouvelé et de publier sans délais les informations sur la procédure de passation de marché. Par ailleurs, nous demandons à la justice congolaise d’ouvrir une
enquête pour corruption, abus de pouvoir ou autres délits envers les personnes impliquées
dans les négociations du contrat de 2015.

MUAMBA MULEMBUE CLÉMENT/CONGOPROFOND.NET

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Scrabble : Le Luxembourgeois Garcia Ndunga défie l’élite mondiale au Canada

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À 49 ans, Garcia Ndunga s’apprête à relever un défi de taille : représenter le Luxembourg lors du 53ᵉ Championnat du monde de Scrabble francophone, du 11 au 18 juillet 2025. Originaire du Grand-Duché mais né au Congo, ce passionné de lettres croisées défendra les couleurs de son pays dans plusieurs catégories, face à des centaines de joueurs issus d’une quinzaine de nations.

Un passionné méthodique et tenace

Membre actif du seul club francophone de Scrabble au Luxembourg, basé à Beggen, Garcia Ndunga n’est pas un débutant dans l’univers du jeu. Régulièrement classé premier au niveau national, ses performances au sein du club lui ont valu son billet pour ce prestigieux rendez-vous international. Il y disputera les compétitions dans les catégories « Élite », « Blitz », « Parties Originales » et « Par Paires ».

« Finir dans les 50 premiers serait un excellent résultat », confie-t-il avec réalisme, mais aussi ambition. Dans la catégorie « Élite », il devra faire preuve de concentration, de vocabulaire étendu et de stratégie : toutes les parties y sont jouées en duplicate, un mode où chaque joueur utilise exactement les mêmes lettres, garantissant une égalité parfaite des chances. Le talent, dès lors, fait toute la différence.

Le « Blitz », quant à lui, reprend les mêmes règles que le duplicate mais en version accélérée : la réactivité est primordiale. Ajoutez à cela les parties originales, avec des variantes surprenantes, et l’épreuve en duo, et l’on obtient un programme dense, exigeant, mais exaltant.

Un visage de la francophonie luxembourgeoise

Garcia Ndunga incarne aussi une diversité précieuse : celle d’une francophonie active, bien vivante au Luxembourg. Originaire de République démocratique du Congo, il représente un visage multiculturel du Scrabble, tout en contribuant à faire rayonner ce sport cérébral dans un pays où il reste encore discret.

« On suppose qu’il y a des joueurs dans des villes comme Esch-sur-Alzette, Dudelange ou Ettelbruck. Mais ils ne savent pas forcément que notre club existe », déplore-t-il. Avec une quarantaine de membres, le club de Beggen, qu’il souhaite voir devenir une fédération nationale reconnue, ambitionne d’élargir son impact au-delà de la capitale. « Une reconnaissance officielle nous permettrait d’organiser des tournois, de mieux nous faire connaître et de dynamiser la pratique dans tout le pays. »

Un rêve en lettres majuscules

Et pourquoi pas un jour viser le sommet ? Garcia n’écarte pas l’idée de devenir champion du monde : « J’aimerais bien, mais cela demande un gros investissement en temps. Pour l’instant, ce n’est pas possible, mais pourquoi pas plus tard », lance-t-il, le regard tourné vers l’avenir.

Son parcours inspire. Dans un univers où les figures médiatisées sont rares, il incarne une passion tranquille, rigoureuse, portée par la conviction que les lettres aussi peuvent faire voyager. Après tout, de Beggen à Trois-Rivières, il n’y a que quelques milliers de kilomètres et quelques bons mots à aligner.

Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET

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