Actualité
Paie des enseignants des écoles désactivées: encore 5 mois d’arriérés de salaires à régulariser !

Après avoir obtenu gain de cause, le jeudi 23 décembre 2021, grâce au sit-in qu’ils ont organisé devant le ministère de l’EPST, les enseignants des écoles désactivées attendent voir le gouvernement payer leurs arriérés de cinq mois de salaire.
Dans une interview accordee, au début de cette semaine, à la presse, Jean-Pierre Mbe Mpuba, enseignant à l’Institut La Gloire, implanté dans la province éducationnelle Kin-Pateau, a déclaré ce qui suit : » effectivement, nous avons touché notre argent. Nous prions son Excellence le ministre de l’EPST de penser aussi aux mois qui ne sont pas payés, parce pendant tous ces mois, nous n’avons pas croisé les bras, on continuait à travailler « .
Aussi, avait-il ajouté : » nous avons reçu les salaires d’un mois, le ministre n’a pas déterminé. De toutes les façons, nous attendons le mois de janvier et s’il va nous réhabiliter dans nos droits, nous serons très contents ».
Pour rappel, sur base d’un rapport biaisé, le ministre de l’EPST, Tony Muaba Kazadi, a commis l’erreur de désactiver un certain nombre d’écoles opérationnelles, au motif qu’elles sont fictives.
S’en étant rendu compte, après plusieurs plaintes lui introduites par des enseignants concernés, le ministre avait mis en place, une commission pour examiner, au cas par cas, la situation de ces écoles en vue de leurs réactivations.
La procédure de réactivation avait bel et bien commencé sur papier.
Néanmoins, les enseignants de ces écoles réactivées, à l’instar de l’Institut Toco à Kinshasa-Tshangu, étaient toujours restés non payés.
Il a fallu donc qu’ils organisent du mercredi 22 au jeudi 23 décembre 2021, un sit-in, devant le cabinet du ministre pour obtenir un seul mois.
Signalons que cette paie était manuelle et non par voie bancaire.
C’est pourquoi, deux problèmes restent à résoudre, notamment leur réactivation dans le fichier paie et le payement de cinq mois d’arriérés de salaires.
A ce sujet, l’opinion s’interroge sur la destination que l’argent de ces enseignants a prise pendant six mois.
Certains observateurs qui suivent la situation de près, pensent qu’il aurait servi à l’augmentation des frais de fonctionnement des écoles primaires et à la mécanisation des Nouvelles Unités de la maternelle, en juillet 2021, au vu de différents communiqués du ministre.
S’il en est ainsi, nous pensons que le ministre n’avait fait que déshabiller Saint Paul, pour habiller Saint Pierre.
Il a résolu un problème, en créant un autre, car il se pose maintenant la question de budgétisation de ces enseignants. Le mois de janvier 2022 est déterminant.
Jules KISEMA/Congoprofond.net.
Actualité
Quand la mode défie la loi : L’habillement provocant face au Code pénal congolais ( Par Adeodat LIKINDA, juriste)

Dans les rues de Kinshasa et d’autres villes de la RDC, une tendance vestimentaire de plus en plus audacieuse s’impose, particulièrement chez les jeunes filles. Entre mini-jupes, tenues transparentes, pantalons moulants et crop tops, le débat s’enflamme : s’agit-il d’une expression légitime de la liberté ou d’un véritable outrage public aux bonnes mœurs, réprimé par la loi congolaise ?
Le choc des cultures et des valeurs
Pays profondément attaché à ses traditions chrétiennes et coutumières, la RDC se retrouve aujourd’hui face à une jeunesse influencée par les codes de la mondialisation et des réseaux sociaux. Pour certains, s’habiller de manière “sexy” relève d’une affirmation identitaire et d’une liberté individuelle assumée. Pour d’autres, c’est le signe d’une décadence morale et une offense à l’ordre public.
Que dit la loi congolaise ?
Le Code pénal congolais, en son article 176, réprime l’outrage public aux bonnes mœurs, notamment par des actes, gestes ou comportements indécents dans les lieux publics. Bien que la loi ne définisse pas avec précision les limites de “l’indécence vestimentaire”, certains magistrats, policiers ou autorités locales s’en servent pour interpeller, avertir ou même arrêter des jeunes filles jugées provocantes.
Liberté individuelle ou norme collective ?
La Constitution congolaise garantit la liberté d’expression et de mouvement, incluant implicitement le droit de s’habiller selon ses choix. Cependant, dans une société où la moralité publique demeure très conservatrice, cette liberté entre rapidement en tension avec les sensibilités collectives.
Une ligne fragile à ne pas franchir
Les appels à un encadrement vestimentaire dans les écoles, universités, institutions publiques et lieux de culte se multiplient. Certaines structures ont déjà instauré des codes vestimentaires stricts. La difficulté demeure toutefois de déterminer jusqu’où la liberté individuelle peut aller sans heurter les valeurs sociales ?
En conclusion, l’outrage aux bonnes mœurs par l’habillement demeure une infraction en droit congolais, à la croisée de l’éthique et de la culture. Il est donc recommandé d’adopter une tenue respectueuse des sensibilités publiques, sous peine de poursuites pouvant aller jusqu’à un an d’emprisonnement.
Adeodat LIKINDA “Bulldozer” / CongoProfond.net