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Politique

Opacité, foot et millions : Serge Chembo met Didier Budimbu face à ses responsabilités

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L’ancien ministre des Sports et Loisirs, Serge Chembo Nkonde, aujourd’hui député national élu de Sakania, revient sur le devant de la scène avec une interpellation ciblée. Dans une question écrite adressée à l’actuel ministre Didier Budimbu Ntubuanga, il exige des éclaircissements sur deux partenariats récemment signés entre le gouvernement congolais et des clubs européens, notamment l’AS Monaco et un club espagnol dont l’identité n’a pas encore été révélée.

Dans une correspondance adressée au président de l’Assemblée nationale, Chembo Nkonde invoque l’article 180 du Règlement intérieur pour soumettre formellement sa démarche. Il y joint une question écrite sollicitant des précisions sur la nature, les objectifs, les implications financières et les retombées concrètes de ces contrats pour le développement du football en République Démocratique du Congo.

« Il est indispensable que ces accords fassent l’objet d’une communication transparente. Le peuple congolais doit savoir ce que ces partenariats apportent réellement au sport national, au-delà des effets d’annonce », martèle Chembo Nkonde dans sa lettre datée du 17 juin 2025.

Il insiste également sur le fait que ces démarches ne doivent pas se faire dans l’opacité, afin d’éviter toute suspicion de favoritisme ou de détournement d’objectifs.

Alors que l’opinion publique reste divisée sur ces partenariats européens jugés à la fois ambitieux et flous, la réponse du ministre Didier Budimbu est très attendue. Pour beaucoup d’acteurs du sport congolais, cette clarification pourrait lever le voile sur une politique sportive encore trop souvent marquée par le manque de suivi et de vision à long terme.
Affaire à suivre sur fond de pression parlementaire croissante.

Désiré Rex Owamba/CONGOPROFOND.NET

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Actualité

Accord de Washington : Le mécanisme de sécurité conjoint activé dans un contexte de défiance persistante

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Alors que le mécanisme de sécurité conjoint entre la RD Congo et le Rwanda est officiellement entré en vigueur ce 1er octobre 2025, les efforts de paix dans l’Est du Congo naviguent entre une timide lueur d’espoir diplomatique et la réalité persistante des combats sur le terrain. Cet accord, soutenu par les États-Unis, le Qatar et l’Union Africaine, vise à désamorcer l’une des crises les plus explosives de la région.

Les parties se sont accordées sur un calendrier opérationnel précis pour les prochains mois, selon des sources proches des négociations . Les éléments centraux de cet accord incluent :

– Activation du Mécanisme Conjoint de Coordination de la Sécurité : Opérationnel depuis le 1er octobre, ce mécanisme est chargé de superviser la mise en œuvre des mesures de sécurité convenues.

– Un calendrier séquentiel strict : Les opérations pour neutraliser les FDLR et faciliter le retrait des troupes rwandaises doivent débuter entre le 21 et le 31 octobre 2025, avec pour objectif une finalisation avant la fin de l’année.

– Accès humanitaire : Engagement à permettre au Comité International de la Croix-Rouge (CICR) d’accéder à tous les détenus.

– Apaisement des rhétoriques : Les deux parties se sont engagées à éviter les provocations et le langage hostile, essentiel pour reconstruire une confiance minime.

La diplomatie se déploie sur deux tableaux principaux, étroitement liés mais distincts. L’accord de Washington, signé le 27 juin, cherche à traiter les causes profondes du conflit entre les deux nations, notamment le soutien présumé de Kigali au RDF/M23 et la présence des FDLR en RDC. Le Rwanda justifie ses actions par la nécessité de se défendre contre la menace des FDLR, un groupe dont les origines remontent aux génocidaires rwandais de 1994.

En parallèle, les pourparlers directs entre le gouvernement congolais et les terroristes du RDF/M23 à Doha sont dans l’impasse. Un accord global était initialement prévu pour le 18 août mais n’a pas été signé, les terroristes conditionnant leur participation à la libération préalable de prisonniers. Le Qatar travaille toujours à relancer le processus, avec un mécanisme d’échange de prisonniers qui reste non opérationnel.

La mise en œuvre de ces beaux principes se heurte à une réalité complexe et sanglante. Alors que les diplomates négociaient, les combats se sont intensifiés dans les provinces du Nord et Sud-Kivu. L’offensive du RDF/M23 autour d’Uvira et dans le territoire de Walikale se poursuit, entraînant d’importants déplacements de population et des pertes civiles. Ces avancées militaires sapent directement la crédibilité du cessez-le-feu.

L’accord de Washington prévoit l’intégration conditionnelle et au cas par cas des combattants des groupes armés dans l’armée congolaise (FARDC). Cette perspective est extrêmement sensible, la RDC ayant une longue et douloureuse histoire d’intégrations ratées qui ont, par le passé, conduit à la création du RDF/M23 lui-même. Les fondamentaux du conflit restent inchangés. La RDC exige le retrait des troupes rwandaises et la fin du soutien au RDF/M23 comme conditions non-négociables.

De son côté, le Rwanda nie son implication directe et exige que Kinshasa neutralise les FDLR, considérant cela comme un préalable à son propre désengagement. L’activation du mécanisme de sécurité conjoint est une étape nécessaire, mais insuffisante. Le processus de paix reste extrêmement fragile, tributaire de la volonté des parties de privilégier la table des négociations au champ de bataille.

La communauté internationale, via les États-Unis et le Qatar, maintient la pression, mais le chemin vers une paix durable est semé d’embûches, la plus grande étant de transformer des engagements sur le papier en actions concrètes et vérifiables sur le terrain. La prochaine réunion, prévue fin octobre après une session du mécanisme de sécurité, sera un test décisif pour la crédibilité de cet accord.

TEDDY MFITU

Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR

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