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Nord Kivu : « Le dysfonctionnement de la justice est surtout caractérisé par des pratiques frauduleuses et illégales » (Atelier)

Le dysfonctionnement de la justice est surtout caractérisé par des pratiques « frauduleuses et illégales » organisées par quelques acteurs et opérateurs de la justice.
À l’issue d’un atelier organisé mercredi 17 et jeudi 18 mars à Goma au Nord-Kivu, par la section d’appui à la justice de la Mission de l’ONU en RDC (MONUSCO), il est apparu que le dysfonctionnement de la justice est surtout caractérisé par des pratiques « frauduleuses et illégales » organisées par quelques acteurs et opérateurs de la justice.
C’est l’une des conclusions ressorties par les participants de cet atelier qui, sans citer ces pratiques « frauduleuses et illégales », ont indiqué plusieurs facteurs et exemples de ce dysfonctionnement.
De son côté, le ministre provincial de la Justice et Droits humains, Robert Lufungula, affirme que le problème n’est pas au niveau du manque des textes légaux pouvant garantir la bonne marche de la justice dans les différentes juridictions civiles et militaires.
C’est plutôt, au niveau des distorsions de l’application des lois congolaises que se situe selon lui le problème.
Les participants à cet atelier ont décidé de mettre sur pied une cellule chargée de suivi des cas de détention préventive.
Thierry Mfundu/CONGOPROFOND.NET
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Quand la mode défie la loi : L’habillement provocant face au Code pénal congolais ( Par Adeodat LIKINDA, juriste)

Dans les rues de Kinshasa et d’autres villes de la RDC, une tendance vestimentaire de plus en plus audacieuse s’impose, particulièrement chez les jeunes filles. Entre mini-jupes, tenues transparentes, pantalons moulants et crop tops, le débat s’enflamme : s’agit-il d’une expression légitime de la liberté ou d’un véritable outrage public aux bonnes mœurs, réprimé par la loi congolaise ?
Le choc des cultures et des valeurs
Pays profondément attaché à ses traditions chrétiennes et coutumières, la RDC se retrouve aujourd’hui face à une jeunesse influencée par les codes de la mondialisation et des réseaux sociaux. Pour certains, s’habiller de manière “sexy” relève d’une affirmation identitaire et d’une liberté individuelle assumée. Pour d’autres, c’est le signe d’une décadence morale et une offense à l’ordre public.
Que dit la loi congolaise ?
Le Code pénal congolais, en son article 176, réprime l’outrage public aux bonnes mœurs, notamment par des actes, gestes ou comportements indécents dans les lieux publics. Bien que la loi ne définisse pas avec précision les limites de “l’indécence vestimentaire”, certains magistrats, policiers ou autorités locales s’en servent pour interpeller, avertir ou même arrêter des jeunes filles jugées provocantes.
Liberté individuelle ou norme collective ?
La Constitution congolaise garantit la liberté d’expression et de mouvement, incluant implicitement le droit de s’habiller selon ses choix. Cependant, dans une société où la moralité publique demeure très conservatrice, cette liberté entre rapidement en tension avec les sensibilités collectives.
Une ligne fragile à ne pas franchir
Les appels à un encadrement vestimentaire dans les écoles, universités, institutions publiques et lieux de culte se multiplient. Certaines structures ont déjà instauré des codes vestimentaires stricts. La difficulté demeure toutefois de déterminer jusqu’où la liberté individuelle peut aller sans heurter les valeurs sociales ?
En conclusion, l’outrage aux bonnes mœurs par l’habillement demeure une infraction en droit congolais, à la croisée de l’éthique et de la culture. Il est donc recommandé d’adopter une tenue respectueuse des sensibilités publiques, sous peine de poursuites pouvant aller jusqu’à un an d’emprisonnement.
Adeodat LIKINDA “Bulldozer” / CongoProfond.net