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Nord-Kivu : Insécurité grandissante à Beni, le président Tshisekedi appelé à tenir ses promesses

Le député Jean-Paul Ngahangondi demande au président de la République à respecter les promesses tenues lors de sa campagne électorale et même lors de son dernier passage à Beni. Cela est contenu dans une déclaration politique sur la situation qui prévaut actuellement en ville et territoire de Beni, rendue publique ce mercredi 5 juin à Goma.
Pour lui, il est incompréhensible que les rebelles ADF commettent des bavures dans une zone surmilitarisée et opérationnelle comme celle de Beni. Il remet en cause les opérations militaires qui s’y déroulent et pense que les FARDC ne font que subir les attaques de cette nébuleuse sans l’attaquer.
Cet élu de Beni estime qu’il est temps, vue la situation sécuritaire qui, selon lui, devient intenable, se référant aux dernières attaques notamment celles de la soirée du lundi 03 juin à Kalongo, dans la commune de Beu et celle de ce mercredi 05 juin sur la route Beni-Kasindi avec des pertes en vies humaines, que le Chef de l’Etat concrétise ses promesses, en ordonnant à l’armée de mener des opérations militaires sérieuses et en mutant les officiers qui viennent de faire beaucoup de temps dans cette zone.
Pour rappel, les ADF ont attaqué la ville de Beni lundi 3 juin dernier, précisément à Kalongo, dans la commune de Beu. Cette attaque a couté la vie a une dizaine de personnes et a paralysé toutes les activités dans la journée de mardi 05 juin, avec des manifestations populaires. Ces mêmes rebelles ont frappé sur la route Beni-Kasindi, mercredi 05 juin. L’on signale, à cet effet, l’enlèvement des personnes.
Dalmond Ndungo/CONGOPROFOND.NET
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Affaire « Mutamba » : La justice congolaise se réveille, enfin, et gifle son propre ministre !

C’est une gifle institutionnelle, brutale et symbolique. En informant le ministre d’État en charge de la Justice, Constant Mutamba, que « la phase de l’instruction étant clôturée, sa récusation n’a plus d’effet », le Parquet général près la Cour de cassation lui signifie clairement qu’il ne peut ni ralentir, ni saboter la machine judiciaire. Même en tant que Garde des Sceaux !
Cette affaire de détournement des fonds destinés à la construction des prisons, aux allures de bras de fer entre le pouvoir judiciaire et l’un des piliers de l’Exécutif, révèle une chose essentielle : la Justice congolaise, souvent brocardée pour sa soumission au politique, ose-du moins en apparence-affirmer une once d’indépendance. Et ce n’est pas rien.
Constant Mutamba, connu pour son activisme, sa rhétorique de « rupture », et son zèle au service du régime Tshisekedi, croyait peut-être pouvoir manœuvrer dans un dossier où son nom ou son influence pourraient peser. En vain. Le ministère public lui rappelle que le temps des diversions est passé, que la procédure avance, et que la République ne saurait être prise en otage par un ministre, fût-il celui de la Justice.
Mais attention : derrière cet acte de fermeté, la méfiance reste de mise. Le système judiciaire congolais n’est pas encore guéri de ses vieux démons : instrumentalisation, règlements de comptes, et juges à la carte. La procédure en cours devra donc prouver qu’elle est animée par l’intérêt général, et non par une guerre de clans déguisée en croisade pour la vérité.
Quoi qu’il en soit, ce désaveu public infligé à Constant Mutamba entame son autorité, fragilise son image, et interroge sur la suite de sa mission au sein du gouvernement. Peut-on incarner la Justice quand on est soi-même rattrapé par elle ?
L’affaire ne fait que commencer.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET