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Médias : l’ACOFEPE refuse d’oublier Solange Lusiku

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A l’occasion du 1er anniversaire du décès de Solange LUSIKU NSIMIRE, Editrice-Responsable du journal Le Souverain Libre, paraissant à Bukavu dans la province du Sud-Kivu, l’Association Congolaise des Femmes Journalistes de la Presse Ecrite ( ACOFEPE ) a salué la mémoire de cette brave dame qui a marqué le secteur des médias à travers son engagement pendant près de 11 ans dans la presse écrite.

En effet, Solange Lusiku Nsimire, d’heureuse mémoire, avait reçu le 26 juillet 2018, à Kinshasa, le Prix de la Bravoure lors de la 1ère Edition du Trophée  LUTAY KANZA, organisée par l’ACOFEPE que dirige Grâce Ngikye en marge de la Journée nationale de la presse en RDC, célébrée chaque 22 juillet de l’année.

Reconnue par tous pour son dynamisme, sa rigueur et son courage exceptionnel dans le traitement de ses informations, les membres du Jury avaient décidé de la récompenser à travers ce prix comme la seule femme qui preste courageusement dans la presse écrite dans une zone fréquemment secouée par des multiples conflits armés: le Grand Kivu. Objectif poursuivi: valoriser la femme et la plume.

C’est dans ce sens que l’ACOFEPE appelle toutes les femmes journalistes de la presse imprimée et celles des médias en ligne à s’investir fortement dans la production de papiers de fond, d’analyse et d’investigation conformément au respect strict de l’éthique et de la déontologie journalistique.

A travers cet appel, l’ACOFEPE espère susciter davantage le goût de la lecture auprès de l’opinion publique.

L’ACOFEPE remercie par cette occasion la famille biologique, professionnelle ainsi que la société civile du Sud-Kivu pour l’organisation de séries d’activités commémoratives lancées du 04 au 14 octobre 2019, à Bukavu en mémoire de cette chevalière de la plume congolaise. L’ACOFEPE réaffirme sa détermination de poursuivre le combat de la vérité que menait la consœur Solange Lusiku, décédée le 14 octobre 2018 à Kinshasa.

Petit Ben Bukasa/CONGOPROFOND.NET


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Valentin Yves Mudimbe s’en est allé, mais sa parole demeure : l’Afrique orpheline d’un géant de la pensée

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Ce jour, la République Démocratique du Congo, l’Afrique et le monde intellectuel viennent de perdre un monument. Valentin Yves Mudimbe, philosophe, écrivain et penseur hors pair, s’est éteint aux États-Unis, laissant derrière lui une œuvre aussi dense que subversive, une parole aussi lucide qu’indomptable.

Né en 1941 à Jadotville (actuelle Likasi), en RDC, Valentin Yves Mudimbe fut l’un des intellectuels africains les plus influents du XXᵉ et du XXIᵉ siècle. Professeur émérite à l’Université Duke, anthropologue, linguiste et romancier, il a marqué les sciences humaines par sa critique radicale des épistémologies coloniales et sa déconstruction des discours dominants sur l’Afrique.

Son œuvre majeure, The Invention of Africa (1988), reste un texte fondateur des études postcoloniales. Mudimbe y démontre comment l’Afrique a été « inventée » par le regard occidental, à travers des catégories de savoir qui ont nié ses propres logiques de pensée. Pour lui, « l’Afrique n’existe pas en dehors des représentations qui la constituent », une thèse qui a révolutionné la manière d’appréhender le continent.

Yves Mudimbe n’était pas seulement un théoricien : c’était un penseur du soupçon, toujours en éveil face aux illusions des idéologies, qu’elles soient coloniales, nationalistes ou néolibérales. Dans L’Odeur du père (1982), il explore les contradictions des élites africaines post-indépendances, dénonçant leur aliénation mimétique. Son roman Entre les eaux (1973) questionne la tension entre engagement politique et spiritualité.

Il a révélé sa propre trajectoire de prêtre jésuite devenu philosophe laïc. Ses travaux sur Foucault, Derrida et les structuralistes européens en font un passeur exceptionnel entre les traditions intellectuelles africaines et occidentales. Pourtant, il refusait toute étiquette : « Je ne suis ni un afrocentriste, ni un occidentaliste. Je suis un penseur de la fracture, de l’entre-deux », disait-il.

Aujourd’hui, alors que l’Afrique est confrontée à de nouveaux défis – néocolonialismes économiques, crises démocratiques, guerres d’influence –, la pensée de Mudimbe reste d’une brûlante actualité. Son questionnement sur « les conditions de production du savoir africain » invite à repenser l’université, la recherche et les médias du continent. Il laisse derrière lui des disciples à travers le monde. Des chercheurs qui continuent de déconstruire les récits hégémoniques.

« Mudimbe nous a appris à douter, à interroger nos propres certitudes ». La RDC en deuil mais l’Afrique en héritage, conclut le polymathe, cet autre géant de la pensée post-coloniale. Le Congo pleure l’un de ses plus grands fils, mais son héritage est impérissable. Dans un pays souvent meurtri par l’amnésie historique, Yves Mudimbe rappelait que « la mémoire est un acte de résistance ».

Alors que les hommages affluent du monde entier – de Paris à Johannesburg, de Dakar à New York –, une certitude s’impose : Yves Mudimbe est mort, mais sa parole, elle, ne mourra jamais. « Les mots ne sont pas innocents. Ils portent en eux la violence de l’histoire. » — Valentin Yves Mudimbe

TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR


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