Education
Mbujimayi : Des enfants dans les mines, loin de l’école malgré l’enseignement gratuit

La ville de Mbujimayi chef-lieu de la province du Kasaï Oriental est confrontée à une réalité sociale alarmante. Un nombre croissant d’enfants en âge scolaire se retrouvent impliqués dans des travaux physiquement éprouvants. Une situation qui interpelle sur les conditions de vie des familles locales et la protection des droits de l’enfant.
Selon la Division provinciale des Affaires sociales, cette tendance est principalement attribuée à la précarité économique des ménages. Faute de moyens, de nombreux parents n’ont d’autre choix que d’impliquer leurs enfants dans des activités pénibles pour assurer la survie du foyer. Ainsi, des jeunes sont observés dans les carrières minières, sur des chantiers de construction ou encore dans les champs, accomplissant des tâches bien au-delà de leurs capacités physiques.
« Compte tenu de l’ampleur de la vulnérabilité dans la province, les parents ne savent pas envoyer les enfants à l’école. C’est ainsi que vous trouvez ces enfants en train d’exécuter des travaux qu’ils ne devraient normalement pas faire », explique François Mukendi, chef de la Division provinciale des Affaires sociales.
Les répercussions de cette situation sont multiples. Sur le plan sanitaire, les enfants exposés à des environnements hostiles risquent des maladies respiratoires, des blessures et des troubles musculo-squelettiques. Sur le plan psychologique, cette précocité dans la charge de responsabilités compromet leur développement et nuit à leur avenir éducatif et professionnel.
Alors que l’enseignement de base est officiellement gratuit en République démocratique du Congo, ce droit peine à se traduire en réalité pour de nombreux enfants du Kasaï-Oriental, freinés par l’extrême pauvreté de leurs familles.
Face à ce fléau, les autorités provinciales appellent à une mobilisation de l’ensemble de la société. « On ne doit pas seulement regarder la Division des Affaires sociales, bien qu’elle soit là pour les enfants en situation difficile, mais c’est un travail qui doit être fait à tous les niveaux de la société », martèle François Mukendi.
Des experts plaident pour la mise en place de programmes de soutien économique ciblés, notamment à travers l’aide sociale directe aux ménages vulnérables, ainsi que le renforcement des mécanismes de protection de l’enfance.
Dans un contexte où l’exploitation économique des enfants compromet sérieusement leur avenir, les appels à la responsabilité collective se multiplient. Reste à savoir si ces voix seront entendues pour inverser la tendance et redonner à l’école sa place centrale dans la vie de chaque enfant congolais.
Félix Ilunga/CongoProfond.net
Education
UPN : L’EDAP et le comité de gestion au cœur des controverses

Des allégations de non-respect des règles académiques et de discrimination ethnique secouent l’École d’application (EDAP) de l’Université pédagogique nationale (UPN) et les processus de mise en place au sein du Comité de gestion de l’UPN. Ces faits interviennent alors que le Président Félix Tshisekedi s’efforce de réorganiser divers secteurs en RDC.
Selon Jean Nzadi, initiateur du Mouvement de la jeunesse panafricaine, la RDC est un pays où « on aurait tout connu sauf rien », soulignant une persistante difficulté à mettre en œuvre les bonnes intentions. Il déplore que, malgré les efforts du Chef de l’État pour assainir le système éducatif, certains agissent en « bâtons dans les roues ».
Une des principales préoccupations soulevées concerne la gestion de l’EDAP/UPN. Des élèves de l’établissement dénoncent le comportement du préfet de l’EDAP, accusé d’avoir aligné aux épreuves hors-session (dissertation) des élèves qui n’auraient jamais suivi les cours.
La structure déplore également la nomination à la tête de l’EDAP d’une personne ayant suivi des études en Relations Internationales, « sans aucune notion pédagogique », remettant en question la pertinence des compétences pour ce poste.
Le mouvement de la jeunesse panafricaine demande à la Directrice de l’UPN de « sanctionner ou de discipliner » ce préfet sans délai, afin de restaurer l’intégrité du processus éducatif.
Par ailleurs, des informations préliminaires concernant la mise en place des agents du Comité de gestion de l’UPN suscitent déjà la controverse. Le mouvement de la jeunesse panafricaine dénonce une « discrimination » présumée, affirmant que les agents originaires de « l’espace Grand Kasaï » seraient « mis de côté ».
Cette accusation de « comportement tribal » est adressée directement aux responsables de cette mise en place par la communauté de l’espace Grand Kasaï, qui exprime son « mécontentement ». Si ces allégations se confirment, elles soulèveraient de sérieuses questions sur la transparence et l’équité des processus de nomination au sein de l’une des plus grandes institutions universitaires du pays.
Le mouvement de la jeunesse panafricaine interpelle directement les autorités compétentes, en particulier le Président de la République, Félix Tshisekedi Tshilombo, ainsi que ses conseillers et toutes les personnalités concernées. L’objectif est qu’ils prennent « en compte cette situation » et comprennent les préoccupations de la base et de la population.
Félix MK/CONGOPROFOND.NET