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Mambasa : Près de 1200 déplacés dans des conditions précaires

Plus de 1200 déplacés vivent dans des conditions catastrophiques dans le territoire de Mambasa dans la province de l’Ituri. L’alerte est donnée le jeudi 11 novembre 2021 par la Nouvelle société civile locale. Se confiant à congoprofond.net, le coordonnateur de cette structure, John Vuleveryo, a indiqué que ces déplacés, en majorité des femmes et des enfants, passent la nuit à la belle étoile, démunis de tout. Selon ce défenseur des droits de l’homme, ces personnes vulnérables ont été délogées d’une église et d’une écoles dont elles occupaient depuis septembre dernier.
Face à cette situation, la Nouvelle société civile de Mambasa lance un appel pressent au gouvernement congolais et aux organisations humanitaires pour une assistante urgence. Cette structure citoyenne dénonce l’abandon de l’Etat congolais de ces déplacés pour non assistance.
« La situation est très catastrophique, plus de 1200 déplacés viennent de passer la nuit à la belle étoile, avec leurs objets mouillés par la pluie qui s’est abattue dans la contrée. Ces déplacés n’ont pas d’abris. L’Etat congolais ne leur vient pas en aide, alors qu’il est censé apporter son soutien à cette population aujourd’hui en détresse. Nous sommes en train de lancer du jour au jour un SOS à l’Etat afin de prendre ses responsabilités, parce que c’est inconcevable de continuer à assister à tel événement. Et aussi nous sollicitons les personnes de bonne volonté et les humanitaires de venir en aide à cette population », a lancé John Vuleveryo.
En attendant l’appui de l’Etat, ces déplacés bénéficient uniquement d’assistance de la part des habitants de Mambasa, une assistante loin d’être consistante pour environs 95 ménages de déplacés vivant dans cette partie du pays.
Il sied de signaler que ces 1200 personnes se sont déplacés vers le territoire de Mambasa, fuyantla localité de Komanda, devenue le théâtre des attaques sanglantes perpétrées par les rebelles ougandais ADF.
Cette même situation est similaire à celle de la commune rurale de Bulongo, territoire de Beni dans la province du Nord-Kivu. Là bas, certains déplacés (femmes) se livrent à la prostitution pour subvenir aux besoins quotidiens.
Nehemy Mbusa/Congoprofond.net
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Quand la mode défie la loi : L’habillement provocant face au Code pénal congolais ( Par Adeodat LIKINDA, juriste)

Dans les rues de Kinshasa et d’autres villes de la RDC, une tendance vestimentaire de plus en plus audacieuse s’impose, particulièrement chez les jeunes filles. Entre mini-jupes, tenues transparentes, pantalons moulants et crop tops, le débat s’enflamme : s’agit-il d’une expression légitime de la liberté ou d’un véritable outrage public aux bonnes mœurs, réprimé par la loi congolaise ?
Le choc des cultures et des valeurs
Pays profondément attaché à ses traditions chrétiennes et coutumières, la RDC se retrouve aujourd’hui face à une jeunesse influencée par les codes de la mondialisation et des réseaux sociaux. Pour certains, s’habiller de manière “sexy” relève d’une affirmation identitaire et d’une liberté individuelle assumée. Pour d’autres, c’est le signe d’une décadence morale et une offense à l’ordre public.
Que dit la loi congolaise ?
Le Code pénal congolais, en son article 176, réprime l’outrage public aux bonnes mœurs, notamment par des actes, gestes ou comportements indécents dans les lieux publics. Bien que la loi ne définisse pas avec précision les limites de “l’indécence vestimentaire”, certains magistrats, policiers ou autorités locales s’en servent pour interpeller, avertir ou même arrêter des jeunes filles jugées provocantes.
Liberté individuelle ou norme collective ?
La Constitution congolaise garantit la liberté d’expression et de mouvement, incluant implicitement le droit de s’habiller selon ses choix. Cependant, dans une société où la moralité publique demeure très conservatrice, cette liberté entre rapidement en tension avec les sensibilités collectives.
Une ligne fragile à ne pas franchir
Les appels à un encadrement vestimentaire dans les écoles, universités, institutions publiques et lieux de culte se multiplient. Certaines structures ont déjà instauré des codes vestimentaires stricts. La difficulté demeure toutefois de déterminer jusqu’où la liberté individuelle peut aller sans heurter les valeurs sociales ?
En conclusion, l’outrage aux bonnes mœurs par l’habillement demeure une infraction en droit congolais, à la croisée de l’éthique et de la culture. Il est donc recommandé d’adopter une tenue respectueuse des sensibilités publiques, sous peine de poursuites pouvant aller jusqu’à un an d’emprisonnement.
Adeodat LIKINDA “Bulldozer” / CongoProfond.net