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Machine à voter: les techniciens de la CENI balaient les soupçons de fraudes massives dénoncés par Shekomba

Malgré les dernières révélations faites par le candidat président de la République Alain Daniel Shekomba, sur la machine à voter (MAV),
la Commission Électorale Nationale Indépendante(CENI) semble ne pas en tenir compte. La préoccupation d’Alain Daniel Shekomba portant notamment sur le QR code desdites machines, la suppression des électeurs sans empreinte digitale et le retour au comptage manuel.
La CENI pour sa part maintient l’usage de la MAV pour le scrutin du 23 décembre. « Nous ne pouvons pas envisager d’aller aux élections aussi longtemps que ces revendications ne seront pas pris en compte, » a indiqué le candidat Shekomba, lors d’un entretien avec CONGOPROFOND.NET
Il s’est interrogé : « pourquoi donner un QR Code à une machine alors qu’elle est la seule à décrypter? Pourquoi lui permettre de faire le dépouillement? »
Selon l’expert en informatique Shekomba, le QR code peut commander à la machine autre chose que ce que l’électeur à choisi. » Vous pouvez voter X et la machine grâce au QR code pointe Y, et à la fin, fait le dépouillement qui sera directement envoyé au centre de compilation et favoriser ainsi la tricherie », soutient-il.
Il exige par conséquent à la CENI de revenir au comptage manuel, en tenant compte des 15 recommandations formulées par les Britanniques, car, estime-t-il, cela fera que la machine à voter devienne juste une simple imprimante des bulletins de vote.
À l’en croire, ce n’est que dans ces conditions que lui et les autres candidats qui sont contre l’utilisation de la MAV pourront participer aux élections.
Du côté de la CENI, ces menaces ne semblent pas inquiéter. Au contraire, selon Grégoire Balowa, informaticien au secrétariat provincial de la CENI, la fraude n’est pas un fait de la machine, ni des papiers, ce qui signifie « qu ‘il ne faut pas chercher des poux sur la tête de la machine, mais plutôt dans le mental des Congolais qui doivent revenir aux bond sentiment ».
Les Congolais, a-t-il dit, sont des experts en terminologie, expliquant que le QR code n’est rien d’autre qu’un langage informatique qui permet de lire les machines et reprend le même langage que celui du type alphabétique.
Et pour répondre aux préoccupations des uns et des autres, la CENI a voulu que la carte d’ouverture comporte le taux de participation pour montrer aux gens qu’il n’y a rien dans la matrice de la machine.
Pour cet informaticien, les bonnes élections apaisées sont l’affaire de tous (électeurs, candidats, observateurs …).
Daela /CONGOPROFOND.NET
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Affaire « Mutamba » : La justice congolaise se réveille, enfin, et gifle son propre ministre !

C’est une gifle institutionnelle, brutale et symbolique. En informant le ministre d’État en charge de la Justice, Constant Mutamba, que « la phase de l’instruction étant clôturée, sa récusation n’a plus d’effet », le Parquet général près la Cour de cassation lui signifie clairement qu’il ne peut ni ralentir, ni saboter la machine judiciaire. Même en tant que Garde des Sceaux !
Cette affaire de détournement des fonds destinés à la construction des prisons, aux allures de bras de fer entre le pouvoir judiciaire et l’un des piliers de l’Exécutif, révèle une chose essentielle : la Justice congolaise, souvent brocardée pour sa soumission au politique, ose-du moins en apparence-affirmer une once d’indépendance. Et ce n’est pas rien.
Constant Mutamba, connu pour son activisme, sa rhétorique de « rupture », et son zèle au service du régime Tshisekedi, croyait peut-être pouvoir manœuvrer dans un dossier où son nom ou son influence pourraient peser. En vain. Le ministère public lui rappelle que le temps des diversions est passé, que la procédure avance, et que la République ne saurait être prise en otage par un ministre, fût-il celui de la Justice.
Mais attention : derrière cet acte de fermeté, la méfiance reste de mise. Le système judiciaire congolais n’est pas encore guéri de ses vieux démons : instrumentalisation, règlements de comptes, et juges à la carte. La procédure en cours devra donc prouver qu’elle est animée par l’intérêt général, et non par une guerre de clans déguisée en croisade pour la vérité.
Quoi qu’il en soit, ce désaveu public infligé à Constant Mutamba entame son autorité, fragilise son image, et interroge sur la suite de sa mission au sein du gouvernement. Peut-on incarner la Justice quand on est soi-même rattrapé par elle ?
L’affaire ne fait que commencer.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET