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Lumumba : la dent du héros national n’arrive plus à Kinshasa ce 8 janvier, nouveau rdv juin 2022 !

Les autorités belges devaient restituer ce samedi 8 janvier les restes de Patrice Lumumba à sa famille. Cette figure de l’indépendance congolaise avait été exécutée en janvier 1961 avant que son corps ne soit dissous dans de l’acide. Une dent lui appartenant a été retrouvée il y a cinq ans chez la fille d’un policier belge chargé à l’époque de faire disparaître le corps. Cette dent devait donc être rendue à ses proches. Mais selon nos informations, cette cérémonie de restitution est reportée.
Les autorités belges n’en font désormais plus mystère : « La cérémonie de la remise de la dépouille est ajournée », selon l’entourage d’Alexander de Croo, le Premier ministre belge. « Ajournée à la demande des autorités congolaises », précise-t-on.
Un report confirmé par Juliana Lumumba, la fille de l’ancien Premier ministre congolais dit avoir été prévenu récemment par l’ambassade de Belgique en RDC. Elle se dit d’ailleurs quelque peu étonné de ne pas avoir été contactée directement pas les autorités congolaises. « On aurait aimé que les choses soient faites avec dignité et respect », regrette-t-elle. Juliana Lumumba apparaît d’autant plus amère que selon ses dires tout était prêt en Belgique pour l’évènement.
Cette cérémonie de restitutions étant censée se tenir ce samedi. De source congolaise, on justifie hors micro ce nouveau report par le contexte sanitaire et par des retards pris en RDC dans l’aménagement des sites prévus pour accueillir l’évènement. La cérémonie de restitution en RDC devait avoir lieu le 17 janvier, date qui marquera le 61e anniversaire de l’assassinat de ce héros de l’indépendance congolaise, devenu premier ministre. Selon cette même source, la cérémonie de restitution devrait être reportée à juin.
La cérémonie de restitution à la RDC, accompagnée d’une série d’hommages… était initialement prévue le 21 juin 2021. Les autorités congolaises l’avaient déjà reporté en raison d’une hausse « exponentielle » des cas de Covid-19.
RFI
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Forum national des Droits humains : « Il n’y aura pas de paix tant que les droits de l’homme seront violés en RDC », déclare Samuel Mbemba

Le ministre des Droits humains, Samuel Mbemba Kabuya, a ouvert officiellement, ce jeudi 9 octobre 2025, les travaux de la première édition du Forum national des Droits humains, au Palais du Peuple, en présence de la Première ministre Judith Suminwa Tuluka, représentant personnel du Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Dans son discours d’ouverture, le ministre a appelé à une prise de conscience collective face aux graves violations des droits humains dont est victime la population congolaise depuis plusieurs décennies, rappelant que « la paix mondiale reste impossible tant que les droits de l’homme sont bafoués quelque part dans le monde », citant ainsi le juriste René Cassin.
« Comment comprendre le silence du monde quand plus de dix millions de Congolais ont été massacrés, des femmes violées, des enfants orphelins, des familles détruites ? », s’est-il interrogé, dénonçant l’indifférence internationale et le manque de justice face aux atrocités subies par le peuple congolais.
Le ministre des droits humains a tenu à rendre hommage au Président de la République pour son engagement constant en faveur de la promotion et de la protection des droits humains. “Tout le mérite revient au Chef de l’État pour son leadership et sa détermination à traduire les principes de la Constitution en actions concrètes”, a-t-il affirmé.
Il a cité, entre autres, la gratuité de l’enseignement de base, la maternité gratuite et la mise en place de la couverture santé universelle comme des avancées majeures issues de cette volonté politique.
Au cœur de cette première édition du Forum, deux chantiers majeurs ont été évoqués : l’implémentation de la justice transitionnelle et le plaidoyer pour la reconnaissance du Génocost, terme désignant les génocides commis sur le territoire congolais.
“Ce forum marque le point de départ d’une collaboration efficace entre les pouvoirs publics et la société civile pour construire un narratif commun sur les atrocités vécues et engager un plaidoyer unifié”, a déclaré le ministre, appelant les participants à “un sens élevé de patriotisme” et à “un engagement total dans ce combat pour la vérité et la justice”.
Le ministre a également dénoncé une “campagne médiatique orchestrée” contre le FONAREV, l’établissement public chargé d’accompagner les victimes des violences sexuelles liées aux conflits et des crimes contre l’humanité.
Selon lui, cette campagne viserait à détourner l’attention du plaidoyer congolais pour la reconnaissance des génocides. “Il est facile de déceler l’origine de ces attaques : le Rwanda de Paul Kagame, responsable de nombreux massacres sur notre sol”, a-t-il déclaré, citant des localités comme Mwenga, Kasika, Makobola, Kishishe, Tingi Tingi et Rutshuru, encore marquées par ces drames humains.
En conclusion, Samuel Mbemba Kabuya a invité les participants à “transformer la douleur collective en moteur d’action”, soulignant que la mémoire des victimes “ne doit pas être une simple commémoration, mais un engagement durable pour que justice soit rendue”.
“Ce forum est notre devoir moral envers ceux qui ne peuvent plus parler”, a-t-il martelé, avant de souhaiter plein succès aux travaux dont les recommandations, espère-t-il, guideront la politique nationale des droits humains.
Dorcas Mwavita