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L’IGF peut-elle marquer de son empreinte dans ce quinquennat de Fatshi ? Me Elvis Mayo Bieme répond. (Interview)

Tantôt avec la Fédération des entreprises du Congo, Fec, quelques temps avec les membres du gouvernement, puis rencontre avec les régies financières, réquisition d’informations par l’Agence nationale des renseignements, Anr, et autres, l’Inspecteur général des finances Jules Alingete Key est à pied d’œuvre sur plusieurs fronts de ce grand combat contre la corruption et l’impunité dans lequel s’est lancé le Chef de l’État avec une vitesse de croisière ce mois d’août 2020. Congoprofond a tenu à s’enquérir de l’avis de Me Elvis Mayo Bieme Ngalisame, cadre de l’Udps et Conseiller du Président a.i. du Parti, sur cette question délicate du déploiement très médiatisé de l’Igf.
Congoprofond : Devant la Fec, l’Igf a fait état d’une situation de près de 1 326 exonérations qui causent actuellement un manque à gagner estimé à près de 5 milliards USD par an au trésor public. N’est ce pas effrayant comme tableau ?
Me Elvis Mayo Bieme : Oui, le paysage est très sombre et demeure tributaire de la gestion de l’ère Kabila qui a accordé illégalement ces exonérations impropres et a brillé par la pratique intensive de la compensation comme mode de paiement. Une sévérité exemplaire dans le traitement de ces cas criminels marquera une empreinte durable pour le quinquennat du Président Félix-Antoine Tshisekedi qui envisage de mettre à profit l’Igf pour améliorer les performances de la gestion publique.
Congoprofond : L’Igf détient- elle les habilitations nécessaires pour nous amener à bon port quant à la vérification de la régularité et de la pertinence de ces exonérations ?
Me Elvis Mayo Bieme: En tant que service d’audit supérieur, l’Igf a cette lourde mission de contre-vérification, au second degré, de toutes les situations douanières, fiscales ou parafiscales des contribuables ou redevables d’impôts, droits, taxes ou redevances. Certes, le Chef de l’État et le ministre des finances veuillent à ce que cette mission ne crée pas un fort télescopage pouvant perturber la machine de mobilisation des recettes au niveau Dgi, Dgda et Dgrad, mais cet accompagnement de contrôle ponctuel en post est appelé à utiliser tous les outils disponibles car la fraude était d’une complexité insoupçonnée.
Congoprofond : Il y a quelques jours, l’Anr a diligenté une réquisition d’information pour que l’Igf audite tous les décaissements des fonds du trésor public depuis l’avènement du Président Félix-Antoine Tshisekedi. Pourquoi cette structure sécuritaire doit-elle s’immiscer dans cette matière ?
Maître Elvis Mayo Bieme : De par son texte organique, l’Anr veille à la sûreté intérieure et extérieur de l’État. A ce titre, elle a dans ses attributions la recherche, la centralisation, l’interprétation, l’exploitation et la diffusion notamment des renseignements économiques intéressant la sûretés de l’État. L’Igf, quant à elle, accomplit également toute enquête ou mission de contrôle, de vérification, de contre-vérification et de surveillance des services de l’État même sur requête des autorités politiques, administratives et judiciaires. Dans ce contexte, l’Anr peut bien collaborer avec l’Igf dans une telle démarche.
Congoprofond : Un des communicateurs du Fcc a soutenu, par voie de presse, que certains postes de responsabilité exigent le devoir de la discrétion, s’attaquant ainsi à la mise sur la place publique des informations par l’Inspecteur général des finances. Qu’en pensez-vous ?
Maître Elvis Mayo Bieme : L’Inspecteur général- chef de service supervise et coordonne l’ensemble des activités de l’Igf et est tenu de faire régulièrement rapport des missions d’inspection ou d’enquête exécutées. Il doit à cet effet faire usage d’une communication efficace pour l’opinion. La discrétion évoquée par le communicateur ne vise à mon avis que cette obligation professionnelle qui est déontologiquement requise à l’Inspecteur des finances dans la manière dont les investigations sont conduites, dans la rédaction des constats ainsi que les propositions formulées.
Propos recueillis par Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET
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À la Une
RDC : Le festival « Fièrement Ndundu » de retour, du 12 au 13 juin à Kinshasa, avec le thème « Tel que tu es »

Après deux ans d’absence, le festival « Fièrement Ndundu » refait surface. La 6ème édition aura lieu à Kinshasa du 12 au 13 juin de cette année avec comme thème « TEL QUE TU ES ». L’événement a été annoncé par le directeur de l’ASBL « Plus de couleurs », Yan Mambo Kasongo, au cours de la conférence de presse tenue ce vendredi 2 juin à l’espace Pigeon Vert de la commune de Bandal.
Dans son allocution, Yan Mambo a premièrement remercié la presse congolaise qu’il considère comme le plus grand sponsor, après Dieu, de cet événement.
Quid de « Plus de couleurs et Fièrement Ndundu ? Yan Mambo s’explique
A en croire ce réalisateur des vidéos clips, « Plus de couleurs » est un concept qui consiste à mixer toutes les différences de couleurs d’une peau dans une communauté et de les mettre ensemble dans une parfaite harmonie ».
Puis d’ajouter : » Mais la particularité de Fièrement Ndundu , c’est surtout de pousser la personne atteinte d’albinisme d’accepter son identité tel qu’elle est. La plupart d’entre vous sont conscients qu’il y a dix ans ou 15 ans, c’était une insulte que d’être traité de ndundu dans la rue… Aujourd’hui, je pense que le travail est encore long, mais la plupart d’albinos ne seront aucunement gênés d’être appelés Ndundu. Ils s’assument tel qu’ils sont. Pour moi, c’est la plus grande de mes victoires « .
Particularité de la 6e édition
La plus grande particularité de cette sixième édition, c’est la création de trois prix. Le premier portant le nom du catcheur Mwimba Texas, qui est un Prix qui sera décerné à un albinos qui a sorti la tête de l’eau et qui émergé dans la société. Le Prix Kabasele sera remis à la personne non albinos qui soutient les albinos et, enfin, le Prix Ilunga Police belge pour les albinos qui ont choisi de soutenir le combat.
Dans un autre chapitre, la presse a interrogé l’initiateur de « Plus de couleurs ASBL » sur les propos de Zacharie Bababaswe traitant le leader de l’opposition, Moise Katumbi, de Ndundu. » Kin emeli ba Ndundus » , Yan Mambo pense qu’il y aucune importance pour les albinos de s’insurger et de s’offusquer face à ces propos. » Pas de polémique, car mon plus grand combat est que la personne albinos ne se sente plus gêné lorsqu’on cite le nom Ndundu », a-t-il conclu.
Désiré Rex Owamba / CONGOPROFOND.NET
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