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La bombe à retardement de Vincent Abutu et Corneille Nangaa : Une insurrection en gestation dans le Haut-Uélé?

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Entre exploitation minière illégale, milices fantômes et corruption systémique, la province du Haut-Uélé devient-elle le nouvel épicentre d’une déstabilisation orchestrée? Alors que les projecteurs médiatiques et politiques sont braqués dans le Kivu, où les FARDC et les Wazalendo résistent héroïquement aux offensives Rwandaises du RDF/M23, une menace tout aussi sournoise se tisse dans l’ombre.

Le Haut-Uélé, une province théoriquement paisible, voit se développer un réseau opaque piloté par Vincent Ibrahim Abutu, proche de l’ancien président de la CENI, Corneille Nangaa Yobeluo. Leur objectif ? Transformer cette région riche en ressources en un foyer d’instabilité, alimenté par des milices recrutées dans la pauvreté et financées par l’or illicite dans l’indifférence totale des autorités provinciales.

Selon des sources locales, Monsieur Vincent Ibrahim Abutu aurait enrôlé plus de 300 jeunes dans la chefferie de Makoda (territoire de Wamba), leur promettant jusqu’à 1.000 USD par tête – une fortune dans une région où la précarité est reine. Ces recrues seraient divisées en deux groupes : Un camp secret en brousse, où s’entraîneraient des combattants.

Et des travailleurs forcés dans l’exploitation illégale de l’or du site Mont Ngaliema, à 15 km de Bolebole. Cette stratégie rappelle sinistrement les méthodes de la LRA (Armée de résistance du Seigneur), qui a sévi dans le Haut-Uélé en 2008, massacrant des civils et enrôlant des enfants. À l’époque, le Grand Chef Constant Lungagbe Mbatanadu se leva contre ces criminels étrangers et réussit à ramener la paix.

La différence ? Ici, les bourreaux sont Congolais, et leurs commanditaires agissent sous le masque de la légalité. Y aurait-il une complicité avec les autorités provinciales ? Le site de Mont Ngaliema est au cœur du scandale. Après un contrat frauduleux avec un exploitant minier, Vincent Ibrahim Abutu a pris le contrôle des lieux, ignoré les décisions judiciaires d’Isiro et les mesures conservatoires du Ministre provincial des Mines.

Les bénéfices de l’or extrait seraient partagés entre Vincent Abutu et Corneille Nangaa, alimentant un réseau de contrebande qui s’étend jusqu’à Goma, où Corneille Nangaa Yobeluo aurait établi un « pouvoir parallèle » . C’est connu de tous, quand l’État ferme les yeux, les milices ouvrent les coffres. Vincent Ibrahim Abutu et ses complices ont systématiquement neutralisé les contre-pouvoirs.

Silence abasourdissant de toutes les autorités locales. Certaines seraient achetées et d’autres menacées. Monsieur Vincent Ibrahim Abutu défie l’ordre institutionnel établi. Il se targuerait de ne répondre qu’aux « ordres de Goma », prouvant que le réseau dépasse le cadre provincial. Cette impunité rappelle les dynamiques du RDF/M23, où des acteurs locaux servent de relais à des intérêts régionaux .

Le gouverneur Jean Bakomito Gambu (principal bénéficiaire de l’alliance de Gombe, une coalition des oncles du Territoire de Wamba qui ont scellé le ticket électoral Jean Bakomito Gambu – Christophe Baseane Nangaa pour conserver le pouvoir au Gouvernorat à Isiro) et le vice-gouverneur Christophe Dara (originaire du Territoire de Faradje) sont suspectés de fermer les yeux pour préserver leurs positions.

Pire, tout le monde sait que c’est Corneille Nangaa, originaire de Wamba, alors Président de la CENI qui avait placé son frère biologique Christophe Baseane Nangaa, aujourd’hui en exil à Dubaï, à la tête de la province du Haut-Uélé. Un poste clé avant de « céder » le gouvernorat à Jean Bakomito Gambu dans une parodie d’élection où la fraude a été élevée au rang de l’art, gardant la main sur les leviers de pouvoir .

Une manœuvre qui rappelle les conflits d’Ituri, où des élites locales ont instrumentalisé les tensions ethniques pour contrôler les ressources. Si rien n’est fait, la province pourrait basculer dans une violence organisée, avec des conséquences désastreuses. Ce qui amplifierait la déstabilisation nationale. Une nouvelle crise détournerait l’attention des FARDC déjà sur-sollicitées dans la guerre contre le Rwanda.

N’est-elle pas un prélude à une exploitation par des acteurs externes comme le Rwanda le fait déjà avec le RDF/M23 ? D’autres pourraient instrumentaliser cette révolte. Le Haut-Uélé n’est pas une terre de rebelles. Ses habitants méritent mieux que de servir de chair à canon pour des ambitions mafieuses. Les autorités doivent démanteler ces camps et arrêter Vincent Ibrahim Abutu et ses complices.

Sécuriser les sites miniers avec une transparence totale. Enquêter sur les liens entre la coalition au pouvoir à Isiro, Corneille Nangaa, l’invasion dans le Kivu et ce réseau. La paix ne se négocie pas avec des milices. Elle s’impose par la justice. Le temps presse avant que le Haut-Uélé ne devienne le prochain chapitre sanglant de l’histoire congolaise. Pendant que Kinshasa regarde vers l’Est, Isiro allume une mèche. Et si la prochaine guerre venait de la terre d’Anuarité ?

TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR

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Plus d’un milliard de pertes dans la fraude minière : L’État mise sur Didier Kaku Kingwabidi pour inverser la tendance

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Par arrêté interministériel en date du 16 avril 2025, Didier KAKU KINGWABIDI, Inspecteur Général des Mines, a été nommé Coordonnateur National de la Commission Nationale de Lutte contre la Fraude et la Contrebande Minière (CNLFM).

Cette désignation s’inscrit dans une volonté affirmée du gouvernement congolais de renforcer la gouvernance du secteur minier, en proie à des défis majeurs : fraude à grande échelle, contrebande systémique, et exploitation illégale parfois orchestrée par des groupes armés.

La nomination de l’actuel patron de l’Inspection Générale des Mines, reconnu pour sa rigueur et son expertise, vise à doter la CNLFM d’un leadership solide et crédible, capable de porter une réforme ambitieuse.

Ce changement à la tête de la CNLFM représente un jalon important dans la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre les pratiques illicites dans le secteur minier-un phénomène qui coûte chaque année plus d’un milliard de dollars au Trésor public. À travers ce geste fort, les autorités réaffirment leur engagement à protéger les ressources naturelles du pays et à garantir une exploitation minière profitable à l’économie nationale.

Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET 

 

 

 

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