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Kananga : 200 femmes victimes des VBG gratifiées de kits de réinsertion 

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L’ONG « Femme main dans la main pour le développement » (FMDK) a remis, le samedi dernier, des kits de réinsertion socio-économique à 200 femmes victimes des violences basées sur le genre. Les bénéficiaires sont pour la plupart des victimes des récentes violences de Kamuina Nsapu.

La vulnérabilité et la famine sont des principaux critères de choix pour ces bénéficiaires, confirme la coordinatrice de l’Asbl. « Nous avions enregistré plus de 500 cas des VBG qui ont été référencés par différents partenaires. Parmi ces cas, nous avions retenu 200 femmes vulnérables qui ont répondu aux critères », a expliqué Nathalie Kambala.

Et d’ajouter : « Pour bénéficier de cet appui, il faut être d’abord vulnérable, être une jeune dame ou femme chef de ménage, avoir subi un viol, devenir veuve à l’issue du conflit Kamuina Nsapu, fille-mère, degré de vulnérabilité avancé… », a-t-elle martelé.

Parmi les bénéficiaires, une veuve que congoprofond.net appelle « Rose », dans la quarantaine révolue et mère de 10 enfants rappelle que son dramea remonte en septembre 2016.  » En 2016, pendant le conflit Kamuina Nsapu, des hommes armés se sont introduits dans notre site, près de l’aéroport, et ont arrêté notre chef spirituel. Certains d’entre eux nous ont violé systématiquement. Comme moi, par exemple, 3 hommes m’ont violée. Mon mari m’a abandonné avec 10 enfants. Je souffre pour les scolariser et les vêtir. Cet appui va me soulager tant soit peu. J’ai choisi la revente de maïs », explique-t-elle sous émotion.

L’appui de l’ONG est estimé à 100$ pour chacune des bénéficiaires. Cet argent a été utilisé pour des achats des produits en vue de créer des activités génératrices de revenus pour ces femmes pour leur permettre de se prendre en charge.

Cette dotation rentre dans le cadre du projet « Justice , Autonomisation et Dignité de la femme et la jeune fille » exécuté par cette ONG avec l’appui du PNUD.

MUABILAYI/CONGOPROFOND.NET

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Grossesse à l’école : Faut-il exclure ou accompagner ? La RDC face à une réalité dérangeante !

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Ce lundi 14 juillet 2025, une note circulaire du Secrétaire Général intérimaire à l’Éducation Nationale et Nouvelle Citoyenneté, Alexis Yoka Lapulimangu, a ravivé un débat sensible dans les milieux scolaires congolais : les élèves enceintes doivent-elles être maintenues à l’école ou exclues ?

Dans sa correspondance adressée aux directeurs provinciaux de l’éducation, Alexis Yoka Lapulimangu insiste sur le droit des filles enceintes à poursuivre leur scolarité, conformément aux engagements nationaux et internationaux en matière d’éducation inclusive et d’égalité des genres.

« Aucune sanction ou exclusion ne sera tolérée en raison d’une grossesse, » précise-t-il dans sa note. Et d’ajouter : « Les abandons scolaires liés aux grossesses précoces compromettent l’avenir des filles et renforcent les inégalités. »

Des réactions mitigées sur le terrain

La décision, largement relayée sur les réseaux sociaux, suscite depuis lors une vague de réactions. Si certains saluent une avancée dans la protection des droits des jeunes filles, d’autres y voient une légitimation implicite d’un problème moral et éducatif plus profond.

À Kinshasa, plusieurs chefs d’établissements confirment qu’en pratique, les écoles congolaises n’excluent pas systématiquement les filles enceintes. Mais ces situations sont souvent gérées discrètement. « Chaque année, mon école enregistre des cas de grossesse chez les élèves. Celles qui abandonnent le font par honte ou sous pression familiale. Les plus courageuses, surtout les finalistes, terminent leur parcours sans être inquiétées », confie un chef d’établissement de la commune de Kisenso.

Alors pourquoi une telle circulaire si la tolérance est déjà la norme ? Pour certains observateurs, la décision officielle expose un malaise éducatif et sociétal. Des voix s’élèvent pour dénoncer « l’immoralité » d’une élève qui tombe enceinte alors qu’elle est censée être mineure. D’autres pointent du doigt les enseignants ou les adultes qui profitent de leur position d’autorité pour abuser des jeunes filles.

Entre inclusion, prévention et responsabilités partagées

La loi-cadre N°14/004 du 11 février 2014 sur l’Enseignement National en RDC prône l’éducation pour tous. Cela implique, entre autres, de garantir l’accès à l’éducation aux filles mères, aux orphelins, aux déplacés ou encore aux personnes vivant avec un handicap. Dans ce contexte, interdire aux jeunes filles enceintes de poursuivre leur scolarité serait contraire à cette vision inclusive.

Mais cette inclusion soulève d’autres questions :

– L’école doit-elle seulement accueillir ou aussi prévenir ?

– Comment mieux encadrer les élèves pour éviter les grossesses précoces ?

– Quelle est la part de responsabilité des familles, des enseignants et de la société dans son ensemble ?

Le phénomène des grossesses en milieu scolaire n’est pas toujours lié au cadre scolaire lui-même. Bien souvent, ces situations surviennent dans les milieux de vie des élèves, en dehors de l’école, mettant les établissements devant le fait accompli. Cependant, les établissements sont aussi appelés à accompagner ces jeunes filles au lieu de les stigmatiser, tout en renforçant l’éducation sexuelle et civique.

Des dispositifs d’accompagnement possibles

Dans plusieurs pays, la prise en charge des élèves enceintes s’accompagne d’un encadrement spécifique :

– Des aménagements d’horaires pour les consultations médicales,

– Un suivi psychologique,

– La possibilité de suivre les cours à distance ou de reprendre les cours après l’accouchement grâce à des programmes adaptés.

Ces alternatives permettent d’éviter la déscolarisation, dont les conséquences peuvent être dramatiques : précarité, exclusion sociale, vulnérabilité accrue pour la jeune mère et son enfant.

Conclusion : Un débat entre éthique, éducation et pragmatisme

Loin d’être une simple question administrative, le maintien des filles enceintes à l’école touche aux valeurs, à l’éducation et à l’avenir de la société congolaise. Faut-il prioriser l’inclusion, même dans des situations délicates ? Ou doit-on redouter les effets pervers d’un message perçu par certains comme une banalisation de comportements jugés contraires aux normes morales ?

Une chose est certaine : la prévention, le dialogue avec les familles et un encadrement responsable restent les clés pour faire face à ce phénomène sans condamner l’avenir des jeunes filles concernées.

Jules Kisema Kinkatu & Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET

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