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Kabund à l’Assemblée nationale et Badibanga au sénat, le FCC n’est-il pas pris dans son propre jeu?

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L’élection au sénat, ce 27 juillet 2029, a prouvé aux yeux de l’opinion nationale et internationale que le FCC n’est pas un bloc de pierres incassables comme d’aucun le pensait.

Sur les 7 membres du bureau définitif du sénat, le FCC n’a obtenu que 4 sièges, une maigre recolte quand on sait que cette plateforme compte plus de 90 sénateurs dans une chambre composée de 109 personnes.

Pour Denis Kambayi,  » l’essentiel était d’obtenir le perchoir du Sénat. » Pour certains observateurs, cependant, cette élection au sénat est l’aboutissement du processus d’encerclement contre Félix Tshisekedi.

D’autant plus que Félix Tshisekedi se retrouve isolé dans le triumvirat de la tête des institutions: Mabunda à l’Assemblée nationale, Alexis Thambwe Mwamba au sénat et lui à la présidence.

Dans ce triumvirat s’ajoute Benoît Lwamba à la tête de la cour constitutionnelle.

Félix Tshisekedi est-il si isolé que ça ?

Rien n’est sûr. Le président du sénat n’est pas une institution politique et n’a aucune décision à prendre. Aucune. Les décisions du président sont les ordonnances. Les décisions des ministres sont des décrets et arrêtés. Les arrêts et jugements pour les cours et tribunaux, … Comment appelle-t-on les décision du président du sénat ? Pas de réponse.

Le président du sénat n’a aucune décision à prendre. C’est le sénat qui est une institution politique et non le président du sénat. Et le sénat prend ses décisions en pleinière par voie de majorité.

Ensuite, lorsque la constitution dit que le président du sénat remplace le président de la République en cas d’empêchement définitif ou de mort, cela ne signifie pas du tout que le président du sénat a la compétence de destituer le président de la République. Le sénat ne peut même pas sanctionner un ministre, même pas un chef de quartier. Le sénat contrôle le gouvernement sans pour autant avoir le droit de sanctionner qui que ce soit. Le sénat ne peut jamais voter une simple motion de défiance contre un ministre. Le sénat ne peut jamais convoquer, entendre, contrôler et sanctionner le président de la République. Seule l’Assemblée nationale a le pouvoir de sanctionner et de destituer les ministres par motion de défiance et le premier ministre par motion de censure. Seule l’Assemblée nationale investi le gouvernement et le sanctionne.

Avec la sortie du gouvernement, seuls les ministres seront interpellés par le parlement pour se justifier sur toutes les questions de la vie nationale : sécurité, santé, écoles, rentrée scolaire, salaires des fonctionnaires, … Même l’assemblée nationale ne peut jamais inviter, contrôler et destituer le Président de la République qui est au-dessus de toutes les institutions du pays et qui est irresponsable devant le parlement.

De tout ce qui précède, Thambwe Mwamba ne vient pas concurrencer le chef de l’ État, il n’a aucun pouvoir sur lui.

En plaçant Jean Marc Kabund comme vice président de l’Assemblée nationale et Samy Badibanga, son proche ami, comme numéro 2 du sénat, Félix Tshisekedi a réussi à caser deux pions majeurs au coeur des institutions de la République.

Toujours est il que selon Vicky Mbiya, vice président de GSAP/FATSHI, « il y a eu un arrangement dans le cadre de la coalition FCC-CACH pour qu’il y ait équilibre au sein des institutions sinon si on pouvait tenir compte du critère de la majorité: Kabund et Badibanga ne sauraient être là où ils sont aujourd’hui!

Face aux enjeux, un certain équilibre de peur et de terreur existe entre les deux camps et la moindre etincelle risque d’enflammer une situation déjà explosive.

Bishop Mfundu/CONGOPROFOND.NET

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Corridor de Lobito, PGII, AGOA : à Luanda, Kinshasa veut sortir de l’ombre

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La participation du président congolais Félix Tshisekedi au 17ᵉ Sommet des affaires États-Unis-Afrique, qui s’est ouvert ce 23 juin à Luanda, dépasse la simple logique de présence protocolaire. Elle marque une inflexion stratégique dans la diplomatie économique de la République démocratique du Congo (RDC), qui cherche à redéfinir sa place dans la nouvelle cartographie industrielle du continent.

Ce sommet, organisé par le Corporate Council on Africa, réunit plus de 1 500 décideurs publics et privés. Il s’inscrit dans un contexte où les rapports entre puissances et pays africains connaissent une redéfinition accélérée, sous l’effet conjugué des rivalités sino-américaines, des pressions climatiques et de la reconfiguration des chaînes de valeur mondiales.

Changement de posture : la RDC ne veut plus subir la mondialisation, elle veut la façonner

La prise de parole attendue de Félix Tshisekedi sur le projet du Corridor de Lobito révèle une ambition politique claire : transformer les infrastructures régionales en leviers d’influence géoéconomique. Ce corridor ferroviaire, qui vise à relier les provinces minières de la RDC et de la Zambie aux ports angolais, incarne bien plus qu’un chantier logistique. Il symbolise une volonté de rupture avec un modèle extractif qui a longtemps cantonné le pays à un rôle périphérique.

À travers ce projet, soutenu par le Partnership for Global Infrastructure and Investment (PGII) — la réponse américaine à l’initiative chinoise Belt and Road — Kinshasa tente de s’imposer comme un point nodal dans la stratégie d’approvisionnement occidental en minerais critiques, tout en défendant une industrialisation localisée.

Cette démarche s’inscrit dans une double logique : sécuriser les débouchés tout en renforçant la capacité du pays à générer de la valeur ajoutée sur place. En d’autres termes, la RDC aspire à passer du statut de fournisseur de matières premières à celui de co-producteur dans les chaînes globales.

Une fenêtre diplomatique à exploiter avec précaution

Les discussions bilatérales de Tshisekedi, notamment avec l’entourage du président américain Donald Trump, interviennent dans un climat d’incertitude commerciale. L’accord AGOA (African Growth and Opportunity Act), instrument central des relations économiques USA-Afrique depuis plus de deux décennies, arrive à expiration en septembre 2025. Son avenir reste flou, et les signaux politiques en provenance de Washington oscillent entre maintien sélectif et refonte structurelle.

Dans ce contexte, la RDC tente de capitaliser sur une présence active et ciblée : elle se positionne comme un interlocuteur stable, doté d’un agenda industriel affirmé, dans un environnement régional encore marqué par des instabilités récurrentes. Ce positionnement est d’autant plus stratégique que les États-Unis cherchent à rééquilibrer leur influence face à la Chine, qui vient d’annoncer une quasi-suppression des droits de douane pour plusieurs produits africains.

Un test grandeur nature pour la crédibilité de Kinshasa

Mais cette ambition ne peut se contenter d’annonces. Elle appelle des résultats tangibles, à commencer par la capacité du gouvernement congolais à structurer ses filières industrielles, sécuriser ses réformes foncières et fiscales, et garantir un cadre juridique attractif pour les investisseurs.

Le sommet de Luanda sert donc de test : il ne s’agit plus simplement d’attirer l’attention, mais de démontrer la solidité d’un projet économique cohérent. La RDC devra prouver qu’elle peut sortir du cycle bien connu « ressources-extraction-exportation » pour entrer dans un schéma « ressources-transformation-partage de valeur ».

Vers un repositionnement structurel ou simple opération de communication ?

L’activisme économique de la RDC, visible à Luanda, traduit une prise de conscience : celle que l’avenir du pays ne réside pas dans le volume de ses exportations brutes, mais dans sa capacité à intégrer les standards et les exigences des chaînes de production mondiales.

Il reste à savoir si cette dynamique s’inscrira dans la durée ou si elle demeurera circonstancielle, dictée par le calendrier électoral américain, la volatilité des cours des métaux, ou les aléas internes congolais. Ce qui est certain, en revanche, c’est que la RDC s’est engagée dans une reconfiguration stratégique qui ne laisse plus de place à la passivité. Elle veut compter. Il lui faudra maintenant convaincre.

Franck Tatu

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