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Journée mondiale de la géodiversité : La RDC, un trésor géologique encore méconnu

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Le monde a célébré, ce lundi, la Journée mondiale de la géodiversité sous le thème « One Earth, Many Stories » (Une Terre, plusieurs histoires). Cette journée vise à mettre en lumière la richesse géologique de notre planète et à rappeler l’importance de mieux connaître, protéger et intégrer ce patrimoine dans les politiques de développement durable.

En République démocratique du Congo, cette célébration revêt un sens particulier. Pays-continent aux ressources naturelles inestimables, la RDC possède une diversité géologique exceptionnelle, souvent négligée dans les débats scientifiques et environnementaux. Du rift Albertin aux monts Mitumba, des hauts plateaux du Kasaï aux plaines alluviales de la cuvette centrale, le territoire congolais abrite une mosaïque de formations géologiques uniques et un sous-sol parmi les plus riches au monde.

Pourtant, cette géodiversité reste peu étudiée et rarement valorisée. L’attention se concentre presque exclusivement sur les ressources minières (cuivre, cobalt, or ) au détriment de la compréhension des paysages géologiques eux-mêmes, de leur histoire et de leur rôle essentiel dans l’équilibre écologique.

Des enjeux majeurs pour la RDC

– Préservation : de nombreux sites géologiques sont aujourd’hui menacés par des exploitations anarchiques et le manque de cadre de protection.

– Éducation géoscientifique : rares sont les établissements scolaires et universitaires qui intègrent la géodiversité dans leurs programmes.

– Tourisme géologique : un potentiel énorme reste inexploité dans un pays abritant des volcans actifs, des grottes spectaculaires, des lacs de cratère et des formations rocheuses singulières.

– Planification territoriale : plusieurs provinces manquent encore de cartes géologiques détaillées, indispensables à une gestion rationnelle du territoire.

La Journée mondiale de la géodiversité offre à la RDC une opportunité unique de repenser la gestion de son patrimoine naturel. Valoriser non seulement les ressources que recèle le sous-sol, mais aussi les récits qu’il porte (ceux de l’évolution géologique, climatique et biologique du pays) pourrait constituer un levier pour un développement durable et identitaire.

Les géologues congolais, les universités, les institutions environnementales et les autorités publiques sont appelés à unir leurs efforts pour documenter, protéger et vulgariser cette dimension méconnue mais essentielle du patrimoine national.

Blaise ABITA/CongoProfond.net

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Quand la mode défie la loi : L’habillement provocant face au Code pénal congolais ( Par Adeodat LIKINDA, juriste)

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Dans les rues de Kinshasa et d’autres villes de la RDC, une tendance vestimentaire de plus en plus audacieuse s’impose, particulièrement chez les jeunes filles. Entre mini-jupes, tenues transparentes, pantalons moulants et crop tops, le débat s’enflamme : s’agit-il d’une expression légitime de la liberté ou d’un véritable outrage public aux bonnes mœurs, réprimé par la loi congolaise ?

Le choc des cultures et des valeurs

Pays profondément attaché à ses traditions chrétiennes et coutumières, la RDC se retrouve aujourd’hui face à une jeunesse influencée par les codes de la mondialisation et des réseaux sociaux. Pour certains, s’habiller de manière “sexy” relève d’une affirmation identitaire et d’une liberté individuelle assumée. Pour d’autres, c’est le signe d’une décadence morale et une offense à l’ordre public.

Que dit la loi congolaise ?

Le Code pénal congolais, en son article 176, réprime l’outrage public aux bonnes mœurs, notamment par des actes, gestes ou comportements indécents dans les lieux publics. Bien que la loi ne définisse pas avec précision les limites de “l’indécence vestimentaire”, certains magistrats, policiers ou autorités locales s’en servent pour interpeller, avertir ou même arrêter des jeunes filles jugées provocantes.

Liberté individuelle ou norme collective ?

La Constitution congolaise garantit la liberté d’expression et de mouvement, incluant implicitement le droit de s’habiller selon ses choix. Cependant, dans une société où la moralité publique demeure très conservatrice, cette liberté entre rapidement en tension avec les sensibilités collectives.

Une ligne fragile à ne pas franchir

Les appels à un encadrement vestimentaire dans les écoles, universités, institutions publiques et lieux de culte se multiplient. Certaines structures ont déjà instauré des codes vestimentaires stricts. La difficulté demeure toutefois de déterminer jusqu’où la liberté individuelle peut aller sans heurter les valeurs sociales ?

En conclusion, l’outrage aux bonnes mœurs par l’habillement demeure une infraction en droit congolais, à la croisée de l’éthique et de la culture. Il est donc recommandé d’adopter une tenue respectueuse des sensibilités publiques, sous peine de poursuites pouvant aller jusqu’à un an d’emprisonnement.

Adeodat LIKINDA “Bulldozer” / CongoProfond.net

 

 

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