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Jasbey Zegbia ( SG/UNPC) : ” Avec l’application stricte de la nouvelle loi sur la presse, la profession pourrait respirer et s’extirper du mal qui la fragilise !”

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La République Démocratique du Congo vient de se doter d’une nouvelle loi sur la presse. Il s’agit de la loi N°23/009 du 13 mars 2023, fixant les modalités d’exercice de la liberté de presse, la liberté d’information et d’émission par la radio et la télévision, la presse écrite ou tout autre moyen de communication en RDC, promulguée il y a quelques jours. Pour en comprendre les contours, la rédaction de CONGOPROFOND.NET a approché le Secrétaire Général de l’Union Nationale de la presse du CONGO(UNPC), Jasbey-Kamil ZEGBIA Wembulu, qui nous a accordé une interview exclusive, ce samedi 15 avril 2023. Élu au dernier congrès extraordinaire de l’UNPC tenue dans la ville côtière de Muanda, au Kongo Central, du 05 au 08 octobre 2020, Jasbey Zegbia est donc, à ce jour, à sa troisième année d’exercice de cette fonction. 

 

CONGOPROFOND.NET : Comme vous le savez, la presse congolaise vient de se doter d’une nouvelle loi et vous en tant que UNPC, comment l’avez-vous accueillie ?

S.G Jasbey Zegbia : C’est avec une grande joie que nous avions accueilli la nouvelle loi sur ‘‘les modalités de l’exercice de la liberté de la presse en République Démocratique du Congo’’. Cette loi intervient 27 ans après celle de 1996.

CONGOPROFOND.NET : Par rapport à l’ancienne loi de 1996, quelles sont les innovations que la nouvelle loi apporte à la presse congolaise ?

S.G Jasbey Zegbia : La nouvelle loi a plusieurs innovations parmi lesquelles, à titre d’illustration : la définition du journaliste professionnel, l’intégration du concept médias en ligne, médias associatifs ou communautaires.

CONGOPROFOND.NET: Depuis la nuit des temps, les professionnels des médias ne cessaient de décrier la présence de moutons noirs dans la profession. Pensez-vous que l’actuelle loi vient résoudre ce problème ?

S.G Jasbey Zegbia : Je pense qu’avec une application stricte de la nouvelle loi, avec des mesures d’encadrement claires, la profession pourrait respirer et s’extirper du mal qui la fragilise. J’insiste sur le fait d’application stricte de la présente loi.

CONGOPROFOND.NET : L’article 14 de la nouvelle loi consacre la liberté de créer des entreprises de presse, à tout le monde, en RDC. Ne craignez-vous pas que ” les moutons noirs ” puissent devenir des patrons des organes de presse ?

S.G Jasbey Zegbia : Pas du tout, cher confrère. Vous savez que tout le monde peut être patron d’un média d’autant plus qu’une entreprise de presse répond aux critériums requis pour toute forme d’entreprise. Une entreprise de presse est bien définie à l’article 3 au point 6 de la présente loi. Et le point 11 du même article défini clairement qui est un journaliste professionnel. Donc aucune crainte à ce sujet.

CONGOPROFOND.NET: S’agissant de l’accès dans la profession, à l’instar des médecins, avocats, architectes, etc., pourquoi la présente loi ne s’est-elle pas limitée aux seuls candidats disposant d’un diplôme supérieur en Journalisme ou en Communication ?

S.G Jasbey Zegbia : Le journalisme est un vaste chantier qui traite de plusieurs sujets et ne peut s’astreindre aux seuls diplômés d’écoles de journalisme. Et d’ailleurs, vous comprendrez qu’au-delà du diplôme, selon l’esprit de la loi, on devient réellement un journaliste au sein d’une rédaction. Je pourrai vous donner un petit exemple : admettons qu’une personne soit diplômée en médecine et qu’elle nourrit le besoin de devenir journaliste. N’est-ce pas qu’après trois années de pratique professionnelle dans la récolte, le traitement et la diffusion de l’information au sein d’une rédaction serait meilleure en traitement de l’information liée à la santé ?

CONGOPROFOND.NET: Concernant l’autorégulation, les articles 11, 12 et 93 parlent, sans pour autant la designer par son nom, de l’instance d’autorégulation pour la carte professionnelle, la formation continue des journalistes et la signature de l’acte d’engagement pour les journalistes débutants. Notre rédaction veut savoir, en RDC, quelle est cette instance et ce, en vertu de quelles dispositions constitutionnelles ou légales ?

S.G Jasbey Zegbia : Cher confrère, dans aucune des lois précédentes en l’occurrence l’Ordonnance-Loi n°70/057 du 28 octobre 1970, l’ordonnance loi n°81/011 du 02 avril 1981 ou la loi n°96-002 du 22 juin 1996 fixant les modalités de l’exercice de la liberté de presse, l’instance d’autorégulation n’a été cité nommément. Je trouve incongrue que cela soit le cas pour l’actuelle ordonnance loi. Cela a pour risque de faire justement de cette instance d’autorégulation une émanation du législateur ou de l’exécutif. Ce qui lui enlèverait automatiquement son indépendance. Par contre, le nom de l’instance de l’autorégulation figure dans la loi portant statut des journalistes œuvrant en RDC qui jusqu’à ce jour n’est pas encore abrogé.

CONGOPROFOND.NET : Merci beaucoup, monsieur le Secrétaire Général d’avoir répondu à toutes nos questions et pour terminer, quel est votre mot de la fin ?

S.G Jasbey Zegbia : C’est moi qui vous remercie cher confrère. J’aurai bien voulu que cette loi soit rétroactive. Néanmoins, je pense que la procédure même d’octroi de la carte, mieux, d’accès à la profession en rend rétroactive.

Jules KISEMA KINKATU/CONGOPROFOND.NET


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Kinshasa : Les travaux sur l’avenue Nguma causent un casse-tête à ses usagers

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L’avenue Nguma a été fermée à la circulation toute la journée de ce lundi 29 avril pour des travaux de réhabilitation qui s’y effectuent sous l’égide de l’Hôtel de Ville de Kinshasa. Cette situation provoque un véritable casse-tête pour les usagers de cette voie principale qui relie non seulement Kintambo à l’UPN, mais aussi la Ville-province de Kinshasa à la province du Kongo-central.

À défaut de pouvoir emprunter la voie de “Quatre-vingt jours”, qui connaît aussi des travaux de réfection, les chauffeurs sont obligés de contourner par “Barré”, une situation qui y exacerbe des embouteillages.

La grogne est perceptible dans l’opinion. « Fatshi asilikeli bino, yango bozo sala na lombango » (Fatshi s’est fâché contre vous, et c’est pourquoi vous vous empressez maintenant), s’écrie un piéton de passage. « Vous nous imposez une marche de santé », ajoute une dame trentenaire.

Mais le technicien accroché à son travail s’est montré bien compréhensif, et estime que les responsables auraient dû prévoir une bonne gestion de la circulation au lieu d’arrêter totalement la circulation.

À la question de savoir combien de temps cette situation va durer, le technicien nous a répondu qu’au moins jusqu’à vendredi prochain, les travaux ne permettront pas d’ouvrir l’avenue Nguma à ses usagers. « En plus, comme c’est du béton que nous faisons, il faudrait même attendre encore au moins deux semaines après, car cette avenue est aussi une voie principale pour des gros camions en provenance de Matadi », a-t-il précisé.

« Je ne sais plus relier l’UPN et Kintambo », s’exclame un motard, qui ajoute aussitôt : « Je fais maintenant mes courses entre l’UPN et Delveaux. Ainsi, beaucoup de taxis-motos font des « démi-terrains » (une manière de désigner des courses réduites à de courts tronçons), de l’UPN à Delveaux, de Delveaux à Saint Luc, ou encore de Kintambo à Érosion, juste après l’École militaire de logistique (pour les habitués de ce tronçon). On l’aura bien compris, le prix de la course a grimpé. Pour la moto, le coût va de cinq à dix mille francs, selon qu’on y va seul ou avec un autre passager.

Pour rappel, il faut noter que le Président de la République a effectué, mercredi 24 avril, une visite sur l’avenue Nguma pour se rendre compte de l’état d’avancement des travaux qui ont trop duré.

Aristide Kataliko (stagiaire UCC)/CONGOPROFOND.NET


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