À la Une
FARDC/ ADF: Les déplacés de Beni regagnent leurs domiciles
Depuis un certain temps, on a observé une diminution des attaques des ADF/ NALU dans la ville et territoire de Beni.
Cette accalmie bien que relative a permis à des familles déplacées de regagner leurs domiciles.
C’est le cas des plusieurs habitants de la commune de Ruwenzori, nord-est de la ville de Beni (Nord-Kivu).
Ces derniers avaient fui depuis juillet dernier, les attaques à répétition des rebelles ADF (Forces démocratiques alliées).
Ils rentrent peu à peu dans leurs foyers.
Sur les 70 000 personnes que compte la commune de Ruwenzori, au moins 40 % s’étaient déplacés après des tueries des civils par les rebelles.
Un habitant du quartier Bel Air reconnaît que ce sont ses voisins qui l’ont poussé à rentrer chez lui.
« Plusieurs de mes voisins déplacés sont rentrés ici, à Bel Air.
Cela m’a motivé de venir et j’ai retrouvé ma maison.
Je me sens bien d’être de nouveau chez moi.
Les militaires font aussi appel à ceux qui ont abandonné leurs maisons de les regagner. Ils nous demande de convaincre nos voisins de revenir», a-t-il déclaré.
D’autres habitants hésitent encore à cause de la fragilité de la situation.
« J’hésite encore de regagner chez moi.
En voyant mes voisins rentraient chez eux, je n’ai plus peur comme dans le passé.
C’est pourquoi, j’ai décidé de venir passer toute ma journée dans ma parcelle en vue de l’entretenir.
Si tout se passe bien, je compte y rester», explique-t-elle.
Rappelons que seuls 2 quartiers sur 5 touchaient par les départs massifs de la population enregistrent les mouvements de retour.
« Pour le moment c’est la population qui avait effectué un mouvement dans Beni ville qui commence à retourner. Ce retour se fait observer dans les quartiers Boikene et Kasabinyole. Il nous reste les trois autres quartiers dont Nzuma, Ngadi et Paida parmi ceux qui étaient concernés par ce mouvement », déclare Aloize Mbwarara, bourgmestre de la commune de Ruwenzori à un média de la place.
L’on signale que les écoles ont aussi ouvert leurs portes.
“Les cours ont repris dans certaines écoles qui avaient décidé de suspendre les activités suite aux incursions des combattants ADF notamment dans les quartiers Paida et Boikene. C’est le cas de l’Institut technique de Kasabinyole (ITIKA),” déclare le Bourgmestre de Ruwenzori.
« Depuis que le calme est revenu, notre école a ouvert ses portes.
Le premier jour, on avait reçu un effectif de 250 élèves.
Ces chiffres sont actuellement plus de 680.
Le proved a déjà proposé un calendrier réaménagé pour Beni mais jusque-là ce calendrier est à titre provisoire parce que le ministre ne l’a pas encore confirmé », fait savoir Vincent Aunututu, proviseur de l’ITIKA.
Du côté de l’armée, on se veut rassurant.
« Depuis un certain temps, nous avons réajusté nos positions par rapport à la défense de la ville de Beni, nous avons mis des doublés de la ceinture de sécurité de la ville de Beni et autres agglomérations. Il y a déjà un mouvement de la population qui a commencé à regagner la zone et nous souhaitons que ça puisse continuer. Que ceux qui sont en train de rentrer puissent prendre contact avec les militaires qui sont dans la zone pour qu’on puisse réagir en cas de tentative d’incursion. Nous n’hésiterons pas à faire des sacrifices pour transformer cette accalmie à une paix dans la ville de Beni », souligne le major Mak Hazukay, porte-parole de l’opération sokola 1 contre les rebelles ADF.
La commune de Ruwenzori a payé un lourd tribut lors des attaques des ADF/NALU. Pour rappel, le 22 septembre 2018, une attaque des rebelles a fait plus de 10 morts dans la cellule Mupanda. Ce qui a occasionné un grand mouvement de la population.
TMB/ CONGOPROFOND.NET
There is no ads to display, Please add some
À la Une
ONU, Francophonie, processus de Luanda : La RD Congo est de retour en force !
On ne l’attendait sans doute pas à ce niveau-là. Surtout pas en un moment où les éléments semblaient s’aligner pour précipiter la chute de la « bête », et offrir sa peau aux prédateurs. L’hallali était décrété mais les étoiles en ont décidé autrement.
Dans son rôle de porte-parole de toutes les causes perdues, Fridolin Ambongo Besungu a de nouveau embouché sa trompette pour entonner l’arlésienne de la faillite de l’état congolais, dont il se garde de situer le début dans le temps et l’espace, apparemment pour mieux épouser le tempo des réseaux sociaux et récolter leurs vivats.
Le cardinal ne s’est pas contenté de tâter le terrain. Il est allé plus loin en revendiquant les attaques les plus invraisemblables déversées par les croisés de la nouvelle révolution. Ces derniers, comble d’ironie, se sont comme par hasard donné rendez-vous dans la capitale du Royaume de Belgique transformée comme dans les années Mobutu en place forte de la subversion. Mais aussi à Genève devant le Conseil des Nations Unies pour les droits de l’homme, ainsi qu’à New York pour ceux qui ont fait le choix des soirées arrosées en copinant avec les multinationales, ou de se faire coacher par quelques démocrates dans l’espoir d’arracher une improbable légitimité.
Bref, le casting comme le timing avaient permis de surfer sur des relations qui se dégradent à vue d’œil entre la RDC et l’Union Européenne. Dont les principaux leaders ont fait le choix incroyable du double standard plutôt que celui de la justice pour asseoir des relations internationales plus saines et plus équitables ; mais aussi dans l’ambiguïté de l’attitude américaine face à la crise aujourd’hui tri-décennale de l’Est de la République Démocratique du Congo. Avec des conflits qui se suivent et se ressemblent, attisant les tribalismes et les irrédentismes, entretenant les égoïsmes pour mieux souffler sur les braises de la division et du pillage des ressources.
Les observateurs congolais sont des gens si subtils que ce qu’ils proclament comme analyses ne sont en réalité que des litanies d’émotions et frustrations qu’ils espèrent cacher à leurs compatriotes forcément naïfs sous le drap d’un flux d’informations ramassées vaille que vaille et qui n’ont pas toujours entre elles un lien logique.
Seulement voilà. Il y a des moments où la réalité, après avoir atteint et dépassé le stade de la fiction, confine au paradoxe pour les faibles d’esprit. Ceux qui voyaient, notamment, dans les voyages de Félix Antoine Tshisekedi de simples villégiatures destinées à égayer ses proches et à distraire ses compatriotes avouent désormais, quoique du bout des dents, leur surprise. Un : la plupart des états du monde n’hésitent plus aujourd’hui pour considérer le Rwanda comme un pays agresseur, tout en lui exigeant de retirer ses troupes de la RDC et de stopper les pillages découlant de son occupation. Deux : lentement mais sûrement, l’armée congolaise se reconstruit et conclut des alliances qui portent sur la durée. Trois : un nouveau rapport de force se dessine de plus en plus en s’inscrivant dans la durée face à des voisins qui regardent désormais la RDC d’un œil moins condescendant et plus respectueux.
La RD Congo est de retour
La politique des petits pas offre cette vertu rare que, comme la marche du caméléon, elle tient à s’assurer de ne pas se jeter les yeux fermés juste pour flatter son orgueil blessé, sans offrir la garantie de la justesse et de la fermeté de chaque pas engagé.
Qu’on le veuille ou non, qu’on s’en félicite ou qu’on le déplore, la République Démocratique du Congo est bel et bien de retour sur la scène internationale. Passé les effets pervers et déformants de la communication cathodique, souvent boursouflée et chaotique, où chacun des acteurs a tendance à se considérer comme le « nec plus ultra » sinon le nombril de la terre, force est de se rendre à l’évidence que, bon an mal an, la RD Congo est de nouveau là, en tout cas sur tous les théâtres où le dossier congolais se traite, afin d’être défendu par ses propres enfants.
La récente sortie fracassante de Félix Antoine Tshisekedi de son 19ème sommet de Paris a sonné comme l’amorce d’une nouvelle ère au sein de la francophonie, faisant bouger les lignes au point d’aboutir à la condamnation de la présence du Rwanda sur le territoire congolais et à la réaffirmation du principe de l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation. Le prochain rendez-vous de Luanda devrait entériner cette évolution en exigeant un plan détaillé des troupes de Kigali, l’acceptation du principe de la responsabilité et de la judiciarisation des actes posés dans le cadre d’un éventuel accord.
Alors qu’on attend dans les prochaines semaines le dénouement du dossier du vote des membres non permanents du Conseil de sécurité (2025-2027), pour lequel la RDC jouit des chances réelles, force est de saluer, du coup, les efforts de la diplomatie de Félix Tshisekedi, même s’il y en a toujours parmi les Congolais qui trouvent des raisons de faire la fine bouche. La RDC est à nouveau un acteur sur lequel on peut compter et avec lequel il faut compter. Tous ces développements sont adossés à la signature d’une série d’accords inédits et dans plusieurs secteurs avec Pékin, mais aussi d’un partenariat non exclusif, centré sur la sécurité et la défense, avec la Russie.
L’amertume des partisans d’une approche par émotions, genre coup sur coup excluant une démarche réfléchie sur le long terme, ne se consolent pas. Leur amertume les pousse jusqu’à bouder le fait pourtant visible que la marge de manœuvre du Rwanda se réduit chaque jour sensiblement, et qu’à l’intérieur du pays des mille collines, le volcan de la contestation est proche de vomir sa lave incandescente.
Consolider le front intérieur
Il restera évidemment à assainir la scène politique nationale en l’expurgeant de tous ses moutons noirs au profit des cadres compétents certes, mais surtout, dont la loyauté est indiscutable. D’ici-là, Il est pour le moins symptomatique que pour des besoins de positionnement personnel sur la scène politique ou de buzz sur les réseaux sociaux, certains Congolais ne s’accordent aucune limite. Quitte, par exemple, à remettre à des calendes incertaines l’urgence de la question de la constitution, au motif pernicieux qu’elle ne résout ni celle du pain ni celle du miel.
S’il est vrai que ventre affamé n’a point d’oreille, il est tout aussi vrai, d’expérience, que ceux qui ont vendu leurs pays à travers l’histoire avaient toujours ventre rebondi et panse pleine, estimant néanmoins que leur boulimie ne pouvait pas s’arrêter en si bon chemin.
Sont tout aussi pathétiques ceux qui, après avoir soutenu à cors et à cris la loi Tshiani sur la nationalité lors de la campagne électorale, récusent désormais le principe d’une constitution qui lui accorderait pourtant la préférence, en raison des motivations et des frustrations d’ordre manifestement personnel. Au nom des mêmes motivations personnelles, on devrait ainsi s’abstenir de corriger les dérives du parlementarisme, l’impact négatif des assemblées provinciales et de leur émanation qui est le sénat, l’excès des immunités accordées aux anciens dirigeants, le poids des critères excessivement complaisants dans le choix des candidats aux fonctions politiques et managériales, la question de l’abandon de la souveraineté au profit d’une hypothétique unité africaine…
L’homme, dit le Sage, ne vit pas que du pain. Mais aussi de l’esprit qui est en lui et qui s’abreuve à la seule source qui le relie aux générations présentes, passées et à venir. Une évaluation rigoureuse de leur démarche globale devrait convaincre les Congolais que la faillite de l’état que déplore avec un certain aplomb le cardinal Ambongo, s’il n’était pas complaisant, plonge en réalité ses racines loin dans une décolonisation ratée depuis 1960 et non depuis l’accession au pouvoir de Félix Tshisekedi.
Jean Kenge Mukengeshayi
There is no ads to display, Please add some