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EDU-NC : La prise en charge des enseignants NP et NU, conditionnée par le nettoyage du fichier paie des fonctionnaires de l’Etat

Bon nombre d’enseignants travaillent sans salaires dans les établissements scolaires, notamment dans les écoles secondaires et bureaux gestionnaires. Certains se trouvant dans la base des données de la DINACOPE et disposent des numéros matricule. Ils ont le statut de non payés (NP) et n’attendent que leur budgétisation. D’autres attendent encore leur identification dans les établissements et sont considérés nouvelles unités (NU). La ministre d’État a l’éducation nationale et à la nouvelle citoyenneté, Raïssa Malu Dinanga, évoque la mesure du Gouvernement de nettoyer le fichier paie des agents et fonctionnaires de l’Etat, en vue de récupérer les ressources financières pouvant permettre leur prise en charge.
C’est au cours de sa rencontre avec les délégués syndicaux des enseignants, le jeudi 21 août dernier, au chapiteau du collège Boboto à Kinshasa-Gombe, que Raïssa Malu a annoncé cette mesure.
Par ailleurs, il sied de souligner que cette réunion avait pour but d’évaluer les avancées réalisées sur les engagements pris par le Gouvernement lors des assises de Kinshasa -Bibwa, en août 2024.
Godefroid Matondo, président de l’Intersyndicale des syndicats des enseignants, a salué l’initiative de la ministre d’instaurer un dialogue direct et sincère avec les représentants syndicaux.
Aussi, a-t-il souligné l’importance de cette démarche pour favoriser des solutions consensuelles et faire remonter les préoccupations de la base vers l’autorité de tutelle.
De son côté, Simon Zono, Directeur de cabinet de la Ministre d’État, a détaillé les engagements déjà tenus par le Gouvernement, ainsi que ceux en cours de réalisation. Il a insisté sur la ferme volonté de l’exécutif de maintenir une collaboration étroite avec le banc syndical, dans l’intérêt supérieur des enseignants et des enfants congolais.
Malgré les contraintes budgétaires, notamment celles liées à la crise sécuritaire dans l’Est du pays, a souligné la Ministre Raïssa Malu, pour sa part, elle a rassuré les délégués syndicaux de l’engagement du Gouvernement à œuvrer pour l’amélioration des conditions de travail des enseignants, avant de souligner que le Gouvernement prévoit une série d’actions concrètes, dont le nettoyage du fichier de la paie, afin de mobiliser des ressources supplémentaires pour rémunérer les enseignants NP (non payés) et NU (non mécanisés).
Néanmoins, le flou persiste encore sur la date prévue pour le démarrage de cette opération, la hauteur et la répartition de l’enveloppe qui sera dégagée.
C’est pourquoi, vu certaines pratiques obscures constatées dans le chef des politiques, ainsi que des agents et cadres de l’administration publique, les enseignants s’interrogent : le népotisme, le clientélisme, le militantisme et le tribalisme ne derangeront-ils pas ce processus comme vécu par le passé ?
Soulignons qu’à cause de ces mauvaises pratiques dans le payement des NU, le vice-Premier Ministre de la Fonction Publique Jean-Pierre Lihau Ebua, avait tout récemment suspendu ses collaborateurs.
Cependant, rappelons qu’à travers une déclaration à l’issue de son Assemblée Générale d’évaluation tenue à Kinshasa, le samedi 23 août, la Synergie des syndicats des enseignants, par la bouche de son président et porte-parole, Jean Bosco Puna, a dénoncé les engagements pléthoriques dans les antennes de la DINACOPE et ce, sans tenir compte du cadre organique.
Bref, à la veille de cette rentrée scolaire 2025-2026, prévue pour le 1er septembre prochain, les enseignants non payés (NP) et nouvelles unités (NU) n’ont pas encore des réponses concrètes à leurs revendications. Ils sont appelés à prendre leur mal en patience. Reste à savoir si la rentrée scolaire se fera d’une manière apaisée, car une Assemblée générale d’évaluation est prévue par Cécile Tshiyombo, le mercredi 27 août prochain.
Jules Kisema Kinkatu/CONGOPROFOND.NET.
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Forum national des Droits humains : « Il n’y aura pas de paix tant que les droits de l’homme seront violés en RDC », déclare Samuel Mbemba

Le ministre des Droits humains, Samuel Mbemba Kabuya, a ouvert officiellement, ce jeudi 9 octobre 2025, les travaux de la première édition du Forum national des Droits humains, au Palais du Peuple, en présence de la Première ministre Judith Suminwa Tuluka, représentant personnel du Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Dans son discours d’ouverture, le ministre a appelé à une prise de conscience collective face aux graves violations des droits humains dont est victime la population congolaise depuis plusieurs décennies, rappelant que « la paix mondiale reste impossible tant que les droits de l’homme sont bafoués quelque part dans le monde », citant ainsi le juriste René Cassin.
« Comment comprendre le silence du monde quand plus de dix millions de Congolais ont été massacrés, des femmes violées, des enfants orphelins, des familles détruites ? », s’est-il interrogé, dénonçant l’indifférence internationale et le manque de justice face aux atrocités subies par le peuple congolais.
Le ministre des droits humains a tenu à rendre hommage au Président de la République pour son engagement constant en faveur de la promotion et de la protection des droits humains. “Tout le mérite revient au Chef de l’État pour son leadership et sa détermination à traduire les principes de la Constitution en actions concrètes”, a-t-il affirmé.
Il a cité, entre autres, la gratuité de l’enseignement de base, la maternité gratuite et la mise en place de la couverture santé universelle comme des avancées majeures issues de cette volonté politique.
Au cœur de cette première édition du Forum, deux chantiers majeurs ont été évoqués : l’implémentation de la justice transitionnelle et le plaidoyer pour la reconnaissance du Génocost, terme désignant les génocides commis sur le territoire congolais.
“Ce forum marque le point de départ d’une collaboration efficace entre les pouvoirs publics et la société civile pour construire un narratif commun sur les atrocités vécues et engager un plaidoyer unifié”, a déclaré le ministre, appelant les participants à “un sens élevé de patriotisme” et à “un engagement total dans ce combat pour la vérité et la justice”.
Le ministre a également dénoncé une “campagne médiatique orchestrée” contre le FONAREV, l’établissement public chargé d’accompagner les victimes des violences sexuelles liées aux conflits et des crimes contre l’humanité.
Selon lui, cette campagne viserait à détourner l’attention du plaidoyer congolais pour la reconnaissance des génocides. “Il est facile de déceler l’origine de ces attaques : le Rwanda de Paul Kagame, responsable de nombreux massacres sur notre sol”, a-t-il déclaré, citant des localités comme Mwenga, Kasika, Makobola, Kishishe, Tingi Tingi et Rutshuru, encore marquées par ces drames humains.
En conclusion, Samuel Mbemba Kabuya a invité les participants à “transformer la douleur collective en moteur d’action”, soulignant que la mémoire des victimes “ne doit pas être une simple commémoration, mais un engagement durable pour que justice soit rendue”.
“Ce forum est notre devoir moral envers ceux qui ne peuvent plus parler”, a-t-il martelé, avant de souhaiter plein succès aux travaux dont les recommandations, espère-t-il, guideront la politique nationale des droits humains.
Dorcas Mwavita