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Dialogue Inter Ne-Kongo : députés et sénateurs de Kinshasa accordent leur feu-vert

Députés nationaux et sénateurs originaires du Kongo Central adhérent à l’idée du dialogue entre les Ne Kongo pour la paix, la stabilité et le développement de leur province initiée par des chefs coutumiers.
Lesdites consultations commencées à Matadi, se sont poursuivies le mercredi 12 août à Kinshasa en vue d’aboutir à un vrai dialogue en septembre prochain entre filles et fils dignes descendants de Kimpa Mvita.
Membre du comité de consultations, Mfumu Difuma, secrétaire national de l’Association nationale des autorités traditionnelles du Congo( ANATC), a convié, a fait savoir que c’est « une occasion pour nous d’applanir nos divergences pour laisser la voie à Félix Tshisekedi d’appliquer sa politique du développement de la province ».
A la tête du caucus des députés nationaux ressortissants de la province du Kongo Central, Georges Mututala a signifié qu’ « il faut qu’il y ait la paix, la cohésion ». « Voilà pourquoi nous avons débattu sur certaines questions devant faciliter la tenue du dialogue », a-t-il expliqué.
Pour le président de ce caucus, « il ne s’agit pas d’une question liée à Atou Matubuana ou qui que ce soit ». « Le Kongo Central a plusieurs problèmes encore plus importants dans le domaine politique, économique, social… Ce qui explique le bien-fondé d’un dialogue entre nous », a-t-il martelé.
« A l’époque, le Kongo Central occupait la deuxième position après le Katanga en terme des provinces économiquement fortes, mais aujourd’hui il commence à sombrer. D’où la nécessité d’un dialogue au cours duquel chacun de nous va parler de ce qui ne va pas et nous allons tous trouver les voies et moyens d’apporter des solutions idoines pour permettre le retour de la paix et du développement », affirme le président du caucus des députés nationaux de la province du Kongo Central.
« Au Kongo Central, nous l’appelons palabre. Chaque fois quand rien ne va plus en famille on se retrouve sous un arbre pour discuter et échanger nos vus », rappelle Georges Matutala.
Acceptées par le gouverneur du Kongo Central, ces consultations devront se poursuivre le samedi 15 août à Kinshasa avec les personnalités scientifiques et académiques et les hommes d’affaires ressortissants de ladite province.
Selon le programme arrêté par les chefs coutumiers, les consultations seront organisées sous forme d’une caravane dans chaque territoire du Kongo Central avant la tenue du dialogue proprement dit éventuellement dans la ville de Matadi, chef-lieu de la province du Kongo Central.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET
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Kinshasa perd une plume d’or : Sénado alias « Général Bowane » s’en est allé

Kinshasa pleure l’un de ses enfants prodiges. Sénado Mananasi, connu encore sous le nom de « Général Bowane », s’est éteint, emportant avec lui un pan discret mais fondamental de l’histoire musicale congolaise. Auteur, compositeur, parolier de l’ombre, il était pourtant la source lumineuse derrière des tubes devenus cultes dans les années 80 et 90.
Natif de Kingasani, dans le district populaire de la Tshangu, Sénado a été bercé dès l’enfance par l’effervescence musicale de Kinshasa. Vers le milieu des années 1980, il entre dans les orchestres Balafon et Select Musica de Malembe Chant, où sa voix suave et son sens inné de la mélodie le rendent vite incontournable.
Mais c’est surtout par la plume que le Général Bowane se distingue. Il signe en effet « Sai Sai », chanson mythique interprétée par Papa Wemba, devenue un succès planétaire. Un titre qui a traversé les frontières du Congo pour résonner jusqu’en Europe et dans les diasporas africaines. Peu savent que derrière cette pépite, se cachait ce parolier modeste, attaché à sa Tshangu natale.
Sénado a également prêté son talent à de nombreuses formations musicales de Kinshasa. Plusieurs chansons interprétées par le clan Wenge Musica portent sa signature, preuve de son ancrage profond dans la sève artistique qui a nourri une génération entière. Les archives officieuses de la musique congolaise regorgent de ces refrains populaires dont il fut l’architecte discret.
Par ailleurs, il était le grand frère de Chai Ngenge, ancien membre éminent du groupe Wenge BCBG de JB Mpiana. Une fratrie musicale donc, dont l’influence s’étend sur plusieurs décennies de rumba, de ndombolo et de toutes les hybridations qui ont fait la renommée du « son kinois ».
L’annonce de sa mort a suscité une vive émotion parmi les mélomanes, les artistes, et ceux qui, dans l’ombre comme lui, œuvrent à l’immortalité de la culture congolaise. Les hommages affluent, mais nombreux sont ceux qui regrettent que Sénado n’ait jamais reçu de reconnaissance à la mesure de son apport. Comme tant d’autres génies silencieux de la scène congolaise, il s’en va sans disques d’or, mais avec l’or des cœurs.
Son parcours rappelle cruellement combien la mémoire musicale congolaise est souvent injuste avec ses bâtisseurs. Le Général Bowane n’était pas une figure de paille : il était un passeur d’émotion, un faiseur de classiques, un pilier invisible d’une époque d’or.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET