Politique
Débat sur la révision de la constitution : Devos Kitoko tacle le régime Tshisekedi
Le Secrétaire général du parti politique Engagement pour la citoyenneté et le développement (Ecidé) s’est vivement opposé à la déclaration faite lors d’un meeting ce weekend par Augustin Kabuya du parti présidentiel UDPS, qui encourageait l’idée de changer la constitution.
Pour Devos Kitoko, il est impossible de penser à la révision de certaines dispositions de la Constitution, pendant que plusieurs localités du pays sont occupées par les terroristes du M23.
“Pour réviser la constitution, il faut passer au référendum. Allons-nous faire le référendum sans les territoires occupés par Corneil Nangaa et les Mobondo? Toucher à la constitution en ce moment, c’est baliser le chemin pour la balkanisation du Congo…Nous avons toujours fait remarquer que nos amis sont ivres du lait. Ils ne savent pas ce qu’ils veulent correctement. Le pays est occupé dans partie est de la République. Pendant ce temps, les amis pensent à s’éterniser au pouvoir“, a déclaré Devos Kitoko.
Et d’insister : “C’est dommage. La principale question fondamentale est celle de savoir en quoi le changement de la Constitution, dans ce pays aujourd’hui, est une priorité plus que recouvrer l’intégrité de notre territoire. Nos amis pensent à conserver malhonnêtement le pouvoir. Il nous faut rendre la République avec ses frontières qu’il a héritées de Joseph Kabila“, confie le SG de l’Ecidé.
À titre de rappel, dans son meeting, le secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Augustin Kabuya a préconisé que le mandat de 5 ans contenu dans la Constitution pour un Président de la république ne correspond pas à la réalité. Pour lui, le travail du président s’étale sur 3 ans , les deux autres années concernent notamment la nomination de l’informateur et la formation du premier gouvernement.
Willy Theway Kambulu/ CONGOPROFOND.NET
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Politique
La Circulaire N°001/UDPS/PP/SG/AKT/2024 : Une manœuvre politique démagogique déguisée sous le masque de la Souveraineté
Loin d’être un simple document administratif, la circulaire N°001/UDPS/PP/SG/AKT/2024, relative à la campagne de sensibilisation pour la révision de la Constitution du 18 février 2006, est un cri d’alarme déguisé à ce qui pourrait être qualifié d’un appel aux armes. En effet, ce texte, censé incarner les aspirations du peuple congolais, se révèle être une manœuvre politique insidieuse.
Il viserait à renforcer le pouvoir d’une élite déconnectée des réalités du pays. Premièrement, il est essentiel de rappeler l’hypocrisie flagrante qui se dégage de cette circulaire. Les dirigeants de l’UDPS, qui avaient naguère boycotté le référendum sur la Constitution, se présentent aujourd’hui en champions de sa révision. Cela soulève une question cruciale : pourquoi cette soudaine conversion ?
Serait-ce véritablement pour le bien du peuple, ou plutôt pour assurer la pérennité de leur pouvoir ? L’UDPS semble jouer à un jeu dangereux, oscillant entre le besoin de légitimité et la volonté d’imposer une vision politique qui lui est propre. L’argumentation selon laquelle la Constitution actuelle a montré ses limites dans l’exercice du pouvoir public est un euphémisme.
En réalité, la Constitution de 2006 a été le reflet des aspirations d’une nation en quête de démocratie, et non un simple outil pour faciliter la gouvernance d’un parti au pouvoir. En invoquant le testament d’Etienne Tshisekedi, l’UDPS se drape d’une légitimité historique tout en ignorant les promesses non tenues et les espoirs déçus qui pèsent sur ses épaules.
C’est un affront à la mémoire de ceux qui ont réellement œuvré pour la démocratie en République Démocratique du Congo. Rosy Mukendi Tshimanga, Thérèse Déchade Kapangala Mwanza, Sindika Dokolo, Armand Tungulu et tant d’autres doivent se poser des questions dans l’au-delà. L’urgence affichée dans la circulaire est suspecte. Qu’est-ce qui justifie une telle précipitation ?
Est-ce réellement une nécessité populaire ou une simple manœuvre pour détourner l’attention des échecs retentissants de l’UDPS en matière de gouvernance ? La mobilisation des bases, présentée comme une priorité, ressemble davantage à un appel à la propagande qu’à une véritable dynamique citoyenne. Les « combattants » sont invités à défendre une révision constitutionnelle.
Le problème est que cette dernière, loin d’être un acte de démocratie participative, pourrait bien s’apparenter à une tentative de faire taire les voix dissidentes et de verrouiller le système. Cette circulaire semble ignorer un aspect fondamental : la participation citoyenne. Un processus de révision constitutionnelle ne devrait pas être une affaire de parti, mais une préoccupation collective.
Or, l’UDPS semble vouloir imposer sa vision sans véritable consultation des Congolais, comme si le peuple n’était qu’un accessoire dans ce grand théâtre politique. La circulaire N°001/UDPS/PP/SG/AKT/2024 est un document révélateur des dérives d’une élite politique qui, une fois au pouvoir, semble plus soucieuse de préserver ses intérêts que de servir le peuple.
Au lieu de favoriser une véritable révision démocratique et participative, l’UDPS semble vouloir renforcer son emprise sur un pays déjà meurtri par des décennies de mauvaise gouvernance. L’alerte est lancée : ne laissons pas l’histoire se répéter. Le peuple mérite mieux qu’une révision constitutionnelle dictée par des intérêts partisans. Nous devons exiger une réelle prise en compte de nos voix et de nos aspirations.
TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR
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