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Diplomatie

Consolidation de paix : la RDC à nouveau éligible au Fonds des Nations Unies, un appui stratégique jusqu’en 2029

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C’est désormais officiel : la République Démocratique du Congo est à nouveau éligible au Fonds pour la consolidation de la paix (PBF) des Nations Unies.

La confirmation est parvenue au Président Félix Antoine Tshisekedi à travers une correspondance signée du Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, datée du 9 avril 2025. Cette rééligibilité couvre la période 2025–2029 et marque une avancée significative dans le partenariat entre la RDC et l’ONU pour la stabilité et le développement durable.

« À travers ce soutien, le Fonds poursuivra son engagement aux côtés du Gouvernement congolais pour renforcer les capacités nationales de consolidation de la paix, en veillant à pérenniser les acquis », a souligné António Guterres dans sa lettre. L’appui sera mis en œuvre par l’équipe-pays des Nations Unies et ses partenaires, en alignement avec le Cadre de coopération des Nations Unies pour le développement durable 2025–2029.

Depuis 2009, le PBF soutient en RDC des initiatives stratégiques pour la gouvernance, la prévention des conflits et la cohésion sociale. Entre 2019 et 2024, 22 projets ont été financés à hauteur de 49 millions USD, touchant les provinces du Kasaï, Kasaï Central, Sud-Kivu et Tanganyika. Les interventions ont porté notamment sur la réintégration communautaire, la transition post-MONUSCO et le programme P-DDRCS.

Pour ce nouveau cycle, trois axes prioritaires ont été retenus par le Comité de pilotage du PBF :

1. Renforcer la gouvernance et les mécanismes de prévention des conflits ;
2. Soutenir la résilience des communautés, notamment autour des tensions liées aux ressources naturelles, minières et foncières ;
3. Renforcer la protection des civils, la justice et les droits humains dans un contexte de désengagement progressif de la MONUSCO.

Le Vice-Premier Ministre et Ministre du Plan, co-président du Comité de pilotage, s’est réjoui de ce renouvellement : « Ce nouveau cycle marque une mise à l’échelle des acquis précédents, avec un engagement structurel plus fort. Il soutiendra les efforts du gouvernement pour prévenir la violence et les conflits, en rationalisant les interventions existantes pour plus d’impact. »

De son côté, le Coordonnateur résident par intérim du Système des Nations Unies en RDC, Adama Moussa, a salué cette reconnaissance comme « un signal fort » dans un contexte financier mondial tendu. Selon lui, cet appui constitue un levier supplémentaire pour aider les communautés les plus vulnérables à surmonter les causes profondes des conflits et progresser vers la paix durable, socle des Objectifs de Développement Durable.

Les prochaines initiatives financées par le Fonds seront identifiées progressivement, en fonction des allocations annuelles du Bureau d’appui à la consolidation de la paix (PBSO), sous la coordination des co-présidents nationaux du PBF et avec l’appui du Secrétariat conjoint basé à Kinshasa.

Dorcas Mwavita/CongoProfond.net

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« Visit Rwanda » renouvelé au PSG : Une gifle pour la RDC, un électrochoc pour relancer notre tourisme ? ( Par John Katumba, expert en tourisme)

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Le renouvellement du partenariat entre le club parisien PSG et la marque Visit Rwanda suscite une profonde indignation parmi les Congolais. Pour l’expert en tourisme John Katumba, ce contrat n’est pas anodin : il illustre une hypocrisie internationale criante et pose une question cruciale pour la RDC, celle de l’absence totale de stratégie touristique face à ses voisins.

« Visit Rwanda, c’est la vitrine touristique du Rwanda Development Board, une entité qui collecte les recettes touristiques pour financer, entre autres, les invasions, massacres et viols perpétrés en RDC », dénonce-t-il. Il rappelle que le tourisme, à l’origine, est un secteur humanitaire, conçu pour soutenir les communautés locales et préserver les écosystèmes. « Le tourisme, c’est la paix, pas la guerre », insiste-t-il.

Silence des autorités congolaises : une erreur stratégique

Face à ce partenariat controversé, John Katumba regrette l’absence totale de réaction stratégique de la part des autorités congolaises. Il propose symboliquement que le Président de la République remette lui-même un maillot du PSG pour protester contre cette alliance « insultante pour les victimes congolaises ».

À ses yeux, la solution ne réside ni dans les pétitions, ni dans les lettres individuelles de la diaspora, mais dans une diplomatie touristique offensive. « Ce n’était pas le rôle des diplomates, encore moins de simples citoyens. Il fallait une action structurée, menée par le ministre du Tourisme, en lien avec les tours opérateurs français, européens, américains et asiatiques. Ce sont eux qui décident de la visibilité des destinations africaines. »

Un secteur touristique sacrifié par les calculs politiques

La RDC reste aujourd’hui un « pays potentiellement touristique », mais non fréquenté. La faute, selon Katumba, à une politisation excessive du ministère du Tourisme, confié à des figures sans expertise technique, dans le seul cadre du partage du pouvoir. « Les ministères sont devenus des agences événementielles. Aucun touriste ne vient via des circuits organisés. Aucun tour operator ne propose la RDC, faute de crédibilité. »

Un appel à réformer en profondeur : créer une véritable industrie touristique

Face à ce marasme, John Katumba propose une série de réformes concrètes :

  • La nomination d’un expert confirmé à la tête du ministère du Tourisme.
  • La création d’un Guichet Unique du Tourisme (GUT) à travers la Société Congolaise d’Ingénierie Touristique (SCIT), destinée à structurer l’offre touristique, accompagner les investisseurs, et piloter le lobbying international.
  • La digitalisation du visa congolais, pour faciliter l’entrée des visiteurs.
  • L’implantation de bureaux d’information touristique dans les grands aéroports internationaux (Europe, États-Unis, Chine, Japon…).
  • Le développement de sites touristiques écologiques le long du fleuve Congo, à Moanda, dans les cataractes et autres zones à fort potentiel.
  • La création de bases statistiques, de systèmes de classification hôtelière et d’une administration dédiée à la qualité de l’accueil touristique.

« Nous avons tué notre potentiel touristique à cause de nos intérêts politiques. Il est temps d’agir, de manière professionnelle, stratégique et déterminée », conclut John Katumba.

Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET 

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