À la Une
Congo/Brazza : Denis Sassou N’Guesso lance la mise en concession de la RN1
La gestion de la route nationales n°1 est désormais concédée à une entreprise
privée dénommée La Congolaise des Routes (LCR). La mise en concession a
été officiellement lancée par le président de la République, Denis Sassou N’Guesso ce vendredi 1er mars 2019 au cours d’une cérémonie sobre et brève qui s’est
déroulée au poste de péage de Lifoula, dans le district d’Ignié, au Nord de Brazzaville.
La construction d’une route à péage entre Brazzaville et Pointe-Noire impliquait sa
mise en concession, à la fois pour mieux capitaliser les investissements et pour
l’entretien.
En concédant cette route à une entreprise privée, le président de la République matérialise ainsi sa volonté, celle de moderniser les routes et surtout de
la pérenniser.
Arrivé au poste de péage dans le coup de 11 heures, le Chef de l’Etat que les sages du coin ont accueilli par un rituel, a payé le ticket du péage, donnant
l’exemple à tous les usagers de la route.
Denis Sassou N’Guesso a par suite été conduit devant des affiches qui présentaient la société concessionnaire et ses partenaires que sont ‘’China State Construction Overseas’’ et ‘’Egis Road Operation’’, ainsi que leur rôle.
Pour arriver à l’étape de ce 1er mars 2019, un appel d’offres international avait été lancé par le gouvernement, à travers le ministère de l’aménagement du territoire, de l’équipement et des grands travaux.
L’objectif était de sélectionner un
concessionnaire capable de garantir la bonne gestion et la pérennité de
l’infrastructure. « Nous avons fait presque deux ans après pour la mise en place d’une consultation internationale pour rechercher effectivement de bons partenaires. Parce que l’objectif est de pérenniser la route à jamais », a expliqué Jean-Jacques
Bouya.
L’acte symbolique posé par le président de la République ce 1er mars est considéré comme le transfert la réception officielle par LCR de la gestion de la route nationale n°1 (RN1), quand bien même « … la concession prend en compte toute la dorsale RN1 et RN2 », comme l’a déclaré le ministre Jean-Jacques Bouya qui a précisé que RN2 doit d’abord être réhabilitée, parce qu’a-t-il relevé, « on ne peut pas concéder
sans réhabiliter ».
Rappelons que la route nationale n°1, a été inaugurée en février 2016, dans son tronçon Dolisie-Brazzaville.
Wilfrid LAWILLA/correspondant CONGOPROFOND.NET à Brazzaville
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Guerre du M23/Rwanda : Des milliers de personnes fuient les combats en direction de Goma et au-delà
Les violents affrontements autour de la localité de Sake, dans l’est de la RDC, qui opposent l’armée congolaise, appuyée par ses alliés locaux, et le M23, soutenu par le Rwanda, poussent des milliers d’habitants de la région à fuir les combats. Si la plupart vont chercher refuge à Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu situé à seulement une vingtaine de kilomètres de là, d’autres préfèrent aller au-delà et franchir la frontière avec le Rwanda. Reportage.
À Goma, en RDC, l’angoisse est palpable sur la route principale qui relie les quartiers de Ndosho et de Katindo. Des colonnes de déplacés circulent à pied, à moto ou en bus en direction du chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Désespérées, Alice et Kanyere racontent leur calvaire. « Il y a de nombreuses détonations et des avions qui bombardent là d’où nous venons. Il y a aussi beaucoup de militaires sur la route. Tout le monde s’enfuit ! », confie la première. « Beaucoup de bombes explosent et les balles sifflent. Nous avons dû quitter les huttes de notre camp, témoigne la seconde, dépitée, avant de poursuivre : je n’ai pas de famille à Goma. Il faut que le gouvernement termine la guerre ! »
Âgé d’une trentaine d’années, Haguma Banga marche, lui, avec un matelas sur la tête. Après avoir fui Sake, il est toujours sans nouvelle de sa famille. « Je ne sais pas où sont ma femme et mes cinq enfants. Ce serait un miracle de les retrouver », se désole-t-il.
A l’hôpital CBCA Ndosho, le personnel soignant s’active pour recevoir les blessés qui affluent également en masse, comme Mariam Kashindi, 22 ans, qui a quitté Sake en urgence après avoir reçu un éclat d’obus dans le bras. « Nous avions commencé à fuir, nous étions devant le marché de Mubambiro quand ma fille a été touchée par une bombe dont les éclats m’ont atteint, raconte-t-elle avant de poursuivre : nous fuyons le M23. J’ai trois enfants. L’un a été blessé, quant à l’autre, je ne sais pas où il est ».
« Nous étions un groupe de femmes, plusieurs sont mortes sur le coup »
Un peu plus loin, Neema Jeannette pleure allongée sur un lit. Elle a été touchée par une explosion alors qu’elle se trouvait avec un groupe d’amies. « Une bombe est tombée sur nous. Nous étions un groupe de femmes, plusieurs sont mortes sur le coup. Moi, je suis la seule survivante. Je remercie le CICR de m’avoir prise en charge à l’hôpital », sanglote-t-elle.
Cheffe de la sous-délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Nord-Kivu, Miriam Favier explique que l’établissement a été contraint d’activer ses quatre blocs opératoires en raison de l’afflux de blessés. « Depuis ce matin, plus de 70 patients sont déjà arrivés et ce n’est pas fini. C’est assez inquiétant », déplore-t-elle.
Si, à Goma, les autorités militaires comme la société civile appellent au calme, des écoles et plusieurs boutiques ont toutefois fermé leurs portes, tout comme l’Institut français, qui a décidé de suspendre temporairement ses activités. Les billets de tous les spectacles annulés seront intégralement remboursés, explique la structure dans un communiqué.
« Même ici, on vient d’entendre un obus tomber »
Anticipant une nouvelle dégradation de la situation sécuritaire, certains habitants ont, quant à eux, décidé de prendre les devants et sont passés au Rwanda voisin, où ils ont trouvé refuge dans la ville frontalière de Rubavu pour la plupart. « Mon mari habite ici, il m’a dit de le rejoindre pour fuir la panique qui s’empare de la ville de Goma », déclare ainsi Amina, une valise à la main et accompagnée de ses deux enfants.
Innocent, lui, a trouvé une chambre dans un hôtel. « Il y avait foule au niveau de la douane, c’était plein à craquer, rapporte-t-il. Alors, quand on a des enfants en bas âge, on ne va pas attendre la dernière minute pour partir, car on ne sait pas vraiment ce qu’il va se passer, on n’est pas sur la ligne de front. Même ici, on vient d’entendre un obus tomber, alors imaginez : quand on est à Goma, c’est comme si l’explosion avait lieu dans la parcelle d’à côté. Voilà pourquoi on a décidé de partir » poursuit celui-ci.
Comme beaucoup d’autres habitants du chef-lieu du Nord-Kivu, Innocent prévoit de rester à Rubavu, le temps de voir comment évolue la situation, avec l’espoir de pouvoir rentrer chez lui le plus rapidement possible.
RFI
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