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Charles et Josiane Gabel : 75 ans d’union et de service, du Congo au Tchad, témoins d’un siècle d’histoire
75 ans d’amour, d’engagement et de fidélité. C’est l’histoire exceptionnelle de Charles et Josiane Gabel, deux figures marquées par les grands soubresauts de l’Afrique postcoloniale. Anciens du Congo belge, ils ont célébré leurs noces de diamant et de platine dans la sérénité de leur maison liégeoise, loin des tumultes qu’ils ont autrefois traversés.

Tout commence en septembre 1961, lorsque le couple, accompagné de ses 4 enfants, débarque à Kikwit, au cœur du Congo. Le pays est alors en plein bouleversement, quelques mois seulement après l’assassinat du Premier ministre Patrice Emery Lumumba, dont la disparition tragique a secoué la jeune République.
La première année s’écoule dans un relatif calme. Mais bientôt, la rébellion gagne le Kwilu, sous l’impulsion de Pierre Mulele, ancien ministre de l’Éducation et disciple fervent de Lumumba. Intellectuel rigoureux, Mulele voulait prolonger le combat politique de son mentor, mais son mouvement sombrera dans une guerre rurale d’une extrême violence.
C’est dans ce contexte incertain que Josiane, infirmière et engagée de longue date à la Croix-Rouge, décide de poursuivre son œuvre humanitaire. Soutenue par son mari, elle fonde un centre de la Croix-Rouge à Kikwit, avec l’appui de « Léopoldville », l’actuelle Kinshasa. Des jeunes volontaires venus de la capitale s’installent sous deux tentes, dans le jardin de voisins belges récemment rentrés dans leur pays.

De Kikwit à Fort-Lamy, le couple de bâtisseurs au cœur des tourments africains des années 60
Sur le terrain, Josiane Gabel incarne l’humanité dans sa plus noble expression : elle soigne sans distinction les blessés, qu’ils soient rebelles ou soldats, et veille à donner une sépulture digne aux victimes des combats. « Il fallait empêcher les épidémies », se souvient-elle. Armée de chaux et de courage, elle parcourt les villages meurtris, souvent épaulée par Charles, toujours à ses côtés.
Mais l’escalade de la violence finit par contraindre le couple à quitter le Congo. Leurs cinq enfants, parmi lesquels un jeune Congolais qu’ils avaient accueilli comme leur propre fils, sont envoyés en France, tandis qu’eux poursuivent leur mission ailleurs.
De Kikwit à Fort-Lamy : une nouvelle aventure au Tchad

Leur engagement se prolonge alors au Tchad, où Josiane fonde la première Croix-Rouge nationale. Elle y forme des jeunes volontaires, les initiant aux valeurs de neutralité et de service. Pendant ce temps, Charles, directeur du collège protestant de Fort-Lamy (aujourd’hui N’Djamena), développe avec passion un projet éducatif ambitieux : un lycée complet, jusqu’à la terminale.
Lorsque le coup d’État de 1975 renverse le président François Tombalbaye, le couple traverse une fois encore une période périlleuse. Fidèles à leurs convictions, ils continuent d’aider, de soigner, d’éduquer.
« Si les circonstances ne nous avaient pas obligés à rentrer en Europe, Charles aurait sans doute créé une université », confie aujourd’hui Josiane avec un sourire empreint de nostalgie.
Une vie à deux, faite de fidélité et de dévouement

Aujourd’hui, à Liège, les Gabel coulent des jours paisibles, entourés de souvenirs et d’affection. Leur histoire, traversée par les grands drames et les espoirs du continent africain, est celle d’un couple indissociable, uni par l’amour mais aussi par le sens du devoir et du service.
Le 17 septembre 2025, ils ont fêté leurs 76 ans de mariage, un rare et magnifique témoignage de fidélité, d’altruisme et de foi en l’humanité.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET
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Premier pas franchi : la RDC bat le Cameroun et se qualifie en finale
La RDC a fait un grand pas vers la consécration en battant le Cameroun 1-0 lors du match décisif qui se jouait à Rabat. Dans des conditions pluvieuses, les Congolais ont fait preuve de patience et de maîtrise, avec plusieurs occasions franches en première mi-temps, mais le score est resté vierge malgré une légère domination de la RDC.
En seconde période, les Lions Indomptables ont tenté de prendre l’avantage, mais le gardien congolais Mpasi a multiplié les arrêts décisifs, repoussant les tentatives d’Aboubakar et de ses coéquipiers. Les deux équipes ont effectué des changements tactiques pour dynamiser le jeu, mais aucune ne parvenait à faire la différence jusqu’aux dernières minutes.
Finalement, dans le temps additionnel, Chancel Mbemba, capitaine et héros du jour, a trouvé l’ouverture et inscrit l’unique but du match. Grâce à ce succès, la RDC franchit son premier obstacle et rejoint le Nigeria en finale africaine. Une victoire synonyme d’espoir et de promesse pour le dernier acte de la compétition.
Désiré Rex Owamba/CONGOPROFOND.NET
