Société
Butembo : Les personnes handicapées réclament la fin de la guerre et une réelle inclusion sociale
À Butembo, dans le Nord-Kivu, les personnes vivant avec handicap ont profité de la Journée internationale qui leur est dédiée, célébrée chaque 3 décembre, pour appeler les autorités à mettre fin à la guerre qui continue d’accroître leur nombre et aggrave leur vulnérabilité.
Mme Regina Kahambu, membre du comité de l’association locale des personnes handicapées, a exhorté le gouvernement à appliquer effectivement la Constitution et la loi organique sur la protection et la promotion de leurs droits. Elle a également plaidé pour un accompagnement accru des personnes à mobilité réduite dans leurs organisations et initiatives communautaires.
Après un culte organisé à la cathédrale Saint-André des anglicans, les participants ont suivi un enseignement axé sur le thème mondial de l’année : « Favoriser des sociétés inclusives pour les personnes handicapées afin de stimuler le progrès social ». Un moment de sensibilisation destiné à rappeler les enjeux persistants autour de leur prise en compte.
L’orateur du jour, Kasereka Pozite Victoire, lui-même en situation de handicap, a détaillé les nombreux obstacles qui freinent leur inclusion. Il a évoqué la faible mise en œuvre des lois existantes, l’absence de politiques publiques inclusives, les barrières physiques liées aux infrastructures, ainsi que les préjugés, stéréotypes et contraintes économiques qui les marginalisent davantage.
Dalmond Ndungo
Analyses et points de vue
La sérénité et la clarté au service de la paix : Patrick Muyaya a éclairé la route de Washington vers la souveraineté
Porté par la pédagogie implacable du ministre de la Communication, le briefing du 3 décembre élève la diplomatie congolaise à l’art de la transparence. Cette performance magistrale a donné sens et crédit à chaque étape du processus. Dans le théâtre souvent codé de la diplomatie internationale, un moment de rare limpidité s’est produit ce mercredi 3 décembre 2025.
La conférence de presse conjointe tenue à la veille de la signature historique de l’accord de paix a été bien plus qu’un exercice de communication : elle a été une leçon magistrale de gouvernance transparente. Et au cœur de cette pédagogie éblouissante, la figure du ministre Patrick Muyaya Katembwe s’est imposée, non comme un simple relais, mais comme l’architecte de la clarté.
C’est lui le garant d’une narration soutenue et rationnelle qui a guidé l’opinion mondiale avec une maîtrise remarquable. Aux côtés de Tina Salama, dont la précision sur la séquence “D’abord la paix, ensuite l’économie” a posé le socle philosophique de l’accord, Patrick Muyaya a incarné la force d’interprétation souveraine. Son rôle a été déterminant : il a permis à tous les observateurs avertis de comprendre la position de la RDC.
De Kinshasa à Bruxelles, tout le monde a suivi avec une confiance renouvelée le fil complexe des négociations. Chaque déclaration, chaque point de presse, chaque échange a été marqué par sa capacité à anticiper les questionnements et à dissiper les malentendus avec une constance qui a forgé la crédibilité même du processus. Sa contribution a été décisive sur deux fronts essentiels, où sa clarté a fait office de boussole.
Sa phrase, “L’accord de Washington ne doit pas être perçu comme une forme d’amnistie accordée à un groupe de terroristes » , a été un coup de force sémantique. Patrick Muyaya a refusé le récit facile et dangereux du pardon collectif. En offrant l’interprétation gouvernementale claire, il a replacé l’accord dans le cadre d’une stratégie d’État : la paix comme outil de démobilisation et de reconquête, non comme une abdication de la justice.
Son affirmation cristalline, “L’accord ne vise pas la vente des minerais aux États-Unis mais un contrôle de nos ressources pour des partenariats gagnant-gagnant”, restera dans les annales de la diplomatie économique congolaise. Ici, le ministre de la Communication et Médias, Porte-parole du gouvernement Muyaya a transcendé son rôle de porte-parole pour endosser celui de défenseur pédagogique de la souveraineté.
Il a substitué au vieux réflexe de la méfiance une proposition structurée : la souveraineté (le contrôle) précède et conditionne le partenariat. Il a ainsi éclairé, une fois pour toutes, ce qui aurait pu rester la plus grande “zone d’ombre” du dialogue : l’intention réelle derrière l’engagement économique. L’éloge qui lui est dû ne porte pas seulement sur sa rhétorique, mais sur une méthode qui a érigé la transparence en instrument de puissance.
Alors que les processus de paix se perdent souvent dans les non-dits et les interprétations contradictoires, Patrick Muyaya a instauré un flux continu d’informations rationnelles et soutenues. Chaque clarification était un pavé posé sur la route de la compréhension publique, construisant un récit cohérent et inébranlable. Il a démontré que dans les affaires complexes, la lumière n’affaiblit pas la position nationale.
Elle la consolide en ralliant l’adhésion sur des bases saines. Le tandem Muyaya-Salama a ainsi incarné l’alliance parfaite entre la vision et l’exécution. Si Tina Salama a défini la destination – le remplacement de l’économie de contrebande par un ordre légal –, Patrick Muyaya a scrupuleusement cartographié le chemin pour y parvenir, en indiquant chaque tournant, en expliquant chaque pont, en sécurisant chaque passage.
Il a fait de l’opinion publique mondiale un témoin informé, et donc un partenaire potentiel, plutôt qu’un spectateur sceptique. L’héritage immédiat de ce briefing de Washington est double : un accord historique sur le point d’être scellé, et une masterclass en communication d’État dont Patrick Muyaya a été le maître d’œuvre. Par sa rigueur, sa constance et sa profonde clarté, il a offert au Congo bien plus qu’une défense de son accord.
Il a offert à la diplomatie africaine une nouvelle grammaire : celle de la transparence souveraine. La paix qui vient sera aussi celle des esprits, éclairés par la raison et la confiance qu’il a patiemment instaurées. C’est là l’œuvre d’un ministre pleinement conscient que, dans le monde moderne, la vérité bien dite est la première des forces.
TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR
